Interview

Hamilton ignore s'il ressentira quelque chose en égalant Schumacher

S'il remportait le Grand Prix de Russie 2020, Lewis Hamilton signerait sa 91e victoire en Formule 1, égalant ainsi le record de Michael Schumacher. Un accomplissement symbolique pour la plupart des observateurs de la discipline mais pas vraiment pour le Britannique, du moins pas encore.

Lewis Hamilton, Mercedes-AMG F1, en conférence de presse

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

En Toscane, Lewis Hamilton est monté pour la 90e fois sur la plus haute marche du podium en F1. Il est le second pilote de l'Histoire à atteindre un tel chiffre et il ne reste plus devant lui qu'une seule barre où il ne serait pas seul : celle du record de Michael Schumacher, de 91 victoire en Grand Prix.

Ce nombre, lorsqu'il a été atteint en 2006, paraissait inatteignable, en tout cas à brève échéance, sachant que la seconde marque n'était alors "que" de 51 succès pour Alain Prost. Mais Hamilton est aujourd'hui aux portes de renouveler cette performance, lors de sa 14e saison en discipline reine. Pour autant, le Britannique garde son habituel détachement au moment d'évoquer ces chiffres et son palmarès, et ce que cela voudrait dire pour lui, comme il l'a confié en conférence de presse.

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Lewis, vous pouvez égaler le record de Michael Schumacher de 91 victoires, qu'est-ce que cela voudrait dire ? Vous prévoyez une célébration spéciale pour dimanche ?

Je ne sais pas ce que cela voudrait dire pour moi, honnêtement. Je ne sais pas quoi dire. Tout d'abord, j'ai du pain sur la planche ; c'est une piste, comme vous l'avez mentionné, où Valtteri [Bottas] a remporté son premier Grand Prix [en 2017], il est très rapide sur ce circuit. Et les Red Bull vont être rapides ici, comme elles l'étaient l'an passé. C'est donc un véritable défi d'aborder ce week-end et de gagner.

Si ça arrive... Ça va arriver à un moment, je ne vais pas arrêter de sitôt. Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire ce que je vais ressentir ou ce que ça voudra dire. Ou si ça voudra dire quoi que ce soit. Il y a d'autres plus gros problèmes et des choses qui se passent dans le monde. Mais évidemment, ça sera un honneur, mais ça ne veut pas vraiment dire grand-chose non plus.

Quelle était votre relation avec Michael ? Êtes-vous en contact avec sa famille ?

Je ne suis pas en contact avec la famille, je suis en contact avec son fils [Mick, pilote Prema en F2]. Et je ne me souviens pas vraiment de la première course... Le premier souvenir était probablement quand il a gagné à Imola [1994] et qu'Ayrton [Senna] est mort. Évidemment, j'ai regardé ses succès à partir de là.

Je n'ai pas vraiment eu de relation avec lui. Je l'ai rencontré une fois – la première fois – sur le circuit qu'il a, Kerpen ou quelque chose comme ça, et c'était extraordinaire en étant enfant, d'être sur le circuit en même temps que lui. Et j'ai eu un moment pour lui parler, je ne me souviens même pas de quoi nous avons discuté, j'étais vraiment jeune.

Je pense que mon plus beau souvenir est probablement celui d'Abu Dhabi, quand nous avons échangé nos casques. Et pour moi, c'était vraiment énorme – [qu'il ait] pris un moment dans sa journée pour échanger son casque avec moi et c'est le casque le plus précieux que j'ai. Sinon, nous n'avons jamais vraiment eu de conversations profondes ou quoi que ce soit de ce genre. C'était donc une pure admiration.

Quand Schumacher a égalé les 41 victoires de Senna au GP d'Italie 2000, il a éclaté en sanglots. Je ne m'attends pas à ce que vous fassiez la même chose ou disiez que ça sera votre cas. Mais êtes-vous juste conscient de l'énormité de la situation ? Et si c'est le cas, est-ce que ça pèse un petit peu plus sur ce week-end ? En sachant que vous pouvez, ce n'est pas fait, mais en sachant que vous pouvez égaler cette performance ?

J'ai vu la vidéo [de Monza 2000] récemment. Et je m'en souviens. Je ne me souviens pas de l'après. Je suis sûr qu'il n'a pas parlé de ce qu'il ressentait ou de pourquoi il avait vécu cela. Mais évidemment, je pense que pour nous tous les pilotes, il y a beaucoup d'émotions dans ce que nous faisons. Avec l'amour et la pression, et tout le reste. Je ne sais pas pourquoi je suis comme je suis, pourquoi les nombres ne sont pas nécessairement des choses sur lesquelles je me focalise vraiment. J'aborde donc ce week-end, il n'est pas différent d'un autre week-end pour moi.

Je me serais donné beaucoup de mal pour battre ce gars et tous les autres. Et je sais à quel point c'est difficile. Et tu sais, Valtteri, à quel point c'est difficile aussi, comme les autres pilotes. Donc je ne pense à rien d'autre. Vraiment. Je pense que le nombre de championnats est peut-être un petit peu différent. Mais je crois que c'est juste que parfois, je ne sais pas si ça te fait pareil Valtteri, mais quand vous remportez un championnat, c'est quelque chose qui est si loin, c'est presque impossible, hors de portée, vous essayez de l'attendre mais vous n'êtes jamais vraiment sûr d'y arriver. Et quand c'est fait, vous êtes déjà concentré sur la suite. Donc peut-être que je n'en prendrais conscience que dans un long moment.

Avec Alex Kalinauckas

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