Hamilton, Verstappen et le DRS : tout comprendre à l'affaire

Les décisions des commissaires seront très attendues ce samedi à Interlagos, au lendemain de qualifications perturbées par une polémique technique. Voici le point sur l'affaire qui agite le paddock brésilien.

Les monoplaces de Lewis Hamilton, Mercedes W12, Valtteri Bottas, Mercedes W12, et Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B, dans le parc fermé

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

La soirée a été longue vendredi à Interlagos, où les qualifications du Grand Prix de São Paulo ont été suivies d'une affaire entourant la légalité de la Mercedes de Lewis Hamilton. Le comportement de Max Verstappen est également sous le feu des projecteurs et les commissaires ont choisi d'ajourner leur décision dans l'attente de "nouvelles preuves" pour faire toute la lumière. Alors que le verdict tombera ces prochaines heures, voici le point complet sur les événements.

L'infraction technique reprochée à Mercedes

Peu après la séance de qualifications, le délégué technique de la FIA, Jo Bauer, a informé les commissaires du Grand Prix de São Paulo d'une infraction relevée sur la Mercedes de Lewis Hamilton. Dans son rapport, il précise que "l'exigence de la distance minimale a été respectée. Mais celle de la distance maximale de 85 mm, où le système DRS est déployé et testé conformément à la directive technique TD/011-19, n'a pas été respectée".

Le problème soulevé lors des vérifications concerne l'écart entre les deux flaps de l'aileron arrière lorsque le DRS est activé. Réglementairement, celui-ci doit être compris entre 10 et 85 millimètres. S'il est plus grand, ce qui est reproché dans ce cas de figure, l'aileron est illégal car cela peut offrir une meilleure vitesse de pointe en ligne droite.

Pour vérifier le DRS, la FIA et les équipes utilisent un gabarit, comme ici chez Aston Martin.

Pour vérifier le DRS, la FIA et les équipes utilisent un gabarit, comme ici chez Aston Martin.

La FIA ne peut évidemment pas vérifier cet écart lorsque la monoplace est en piste. En revanche, une procédure d'inspection est mise en place dans le parc fermé, décrite par la directive technique TD/011-19. Un gabarit est utilisé et on le place entre les deux flaps avec le DRS ouvert : s'il peut traverser cet espace, la monoplace est déclarée illégale.

Comment l'expliquer ?

Alors que l'affaire est encore en cours, Mercedes ne s'est pas publiquement exprimé, d'autant que la décision des commissaires a été reportée. L'aileron utilisé ce week-end par Lewis Hamilton est d'une spécification déjà vue à plusieurs reprises cette année, et rien ne laisse penser que l'équipe ait pu délibérément tenté d'enfreindre le règlement pour un gain de performance.

L'une des possibilités évoquées pour expliquer l'infraction repose sur les circonstances et conditions de piste, et sur un hypothétique bris mécanique provoquant un écart plus important entre les deux flaps. On sait d'ailleurs que dans le camp adverse, chez Red Bull, les problèmes d'ailerons arrière ont été récurrents lors des derniers Grands Prix. À Interlagos, des images de la fin de Q3 montrent que le DRS de Max Verstappen bougeait énormément au bout de la ligne droite principale.

L'attitude de Verstappen

Déjà complexe, l'affaire aurait pu s'arrêter là mais un autre élément est venu s'y ajouter vendredi soir. Des vidéos prises des tribunes et montrant Max Verstappen dans le parc fermé à la fin de la séance ont énormément circulé sur les réseaux sociaux. On y voit le Néerlandais inspecter son aileron arrière et, étonnamment, il semble se concentrer sur l'écart entre les flaps. Puis le pilote Red Bull fait de même sur la Mercedes de Lewis Hamilton, peut-être en touchant l'aileron arrière.

 

L'existence de ces vidéos a poussé les commissaires à convoquer le leader du championnat, en raison d'une "infraction supposée" aux règles du parc fermé établies par le Code Sportif International de la FIA. L'Article 2.5.1 énonce : "Dans le Parc Fermé, seuls les officiels désignés peuvent entrer. Aucune opération, vérification, mise au point ou réparation n'est admise, sauf si elle est autorisée par les mêmes officiels ou par le règlement en vigueur".

L'attitude de Max Verstappen semble donc enfreindre ce point de règlement. Toutefois, il n'est pas rare de voir des pilotes inspecter les voitures concurrentes, à l'image des nombreuses vidéos de Sebastian Vettel en la matière ces dernières années. On a parfois vu l'Allemand tester physiquement la flexibilité de certaines pièces chez ses adversaires. 

Que risquent Hamilton et Verstappen ?

Dans le cas de Lewis Hamilton, la probabilité d'une disqualification est très forte. En cas d'infraction technique, cette sanction est quasiment automatique.

Pour Max Verstappen, la sanction est davantage sujette à interprétation. Si les commissaires tiennent une ligne dure, elle peut également aller jusqu'à la disqualification. Dans ce cas précis, le fait que le Néerlandais ait potentiellement touché une pièce qui a ensuite fait l'objet d'une enquête est assez inédit et donne une dimension différente à l'affaire. Mercedes peut par exemple argumenter sur le fait que l'attitude de Verstappen a provoqué un problème sur son aileron arrière, même si cela peut paraître tiré par les cheveux.

Les commissaires sont désormais face à deux infractions pour lesquelles ils doivent rendre une décision ce samedi avant les Qualifications Sprint. Le tout dans un contexte sous haute tension puisque les deux prétendants au titre sont visés. Concernant le timing attendu, Max Verstappen est convoqué ce samedi à 9h30, heure locale, soit 13h30 en France. La deuxième séance d'essais libres doit débuter à 16 heures et les Qualifs Sprint à 20h30.

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