L’histoire d’Alfa Romeo en F1, entre constructeur et motoriste
Le constructeur automobile italien Alfa Romeo a connu les joies de la victoire et l’amertume de la défaite en Formule 1. Retour sur son histoire de constructeur et de motoriste, alors que son nom prestigieux sera de retour en 2018.
Photo de: Sutton Motorsport Images
La firme Alfa Romeo commence à s’impliquer en sport automobile en 1924. Elle s’offre quelques belles victoires et récolte des succès notoires au cours des années 30 avec des pilotes légendaires tels Tazio Nuvolari et Rudolf Caracciola.
Dès la création du Championnat du monde de Formule 1 de la FIA, Alfa Romeo s’impose avec brio. Giuseppe Farina remporte d’ailleurs le premier Grand Prix de l’ère moderne sur le tracé de Silverstone, le 13 mai 1950, aux commandes de son Alfa Romeo 158. La marque italienne remporte toutes les courses de la saison (sauf l'Indy 500, inscrit au calendrier F1) et permet à Farina de coiffer la couronne, la première de l'histoire. En 1951, la Tipo 159 propulse Juan Manuel Fangio vers le titre mondial. Puis la réglementation technique change, et Alfa Romeo en profite pour se retirer de la F1 et se concentrer sur les courses d’Endurance.
Au milieu des années 60, Alfa revient en F1, mais en tant que motoriste. Son petit bloc quatre cylindres en ligne de 1500cc propulse les LDS, Alfa Special, Cooper et De Tomaso. Puis, au début des années 70, Alfa fabrique son V8 T33, qui répond à la nouvelle règlementation des moteurs trois litres et qui propulse les McLaren en 1970 et les March en 1971.
Alfa Romeo effectue un autre retour en F1 en 1976, ayant trouvé un accord avec Bernie Ecclestone afin que ses Brabham soient propulsées par un large V12 ouvert à 180 degrés. Ce V12 s’avère être fragile et consomme beaucoup de carburant. Niki Lauda le fait triompher à deux reprises en 1978 : en Suède (aux commandes de la Brabham aspirateur) et en Italie (résultant d’une pénalité infligée aux deux premiers, Mario Andretti et Gilles Villeneuve).
Afin de permettre à Gordon Murray de concevoir une voiture à effet de sol pour la saison 1979, Carlo Chiti, le motoriste en chef d'Alfa Romeo, imagine en très peu de temps un V12 à angle étroit. Ce moteur n’est pas vraiment fiable, et Ecclestone passe un accord pour utiliser le Ford Cosworth DFV dès la saison suivante.
Alfa Romeo redevient donc constructeur et produit la Tipo 177 aux formes rondouillardes, puis la T179 pilotée par Bruno Giacomelli et Vittorio Brambilla. En 1980, la T179 progresse réellement, surtout grâce à la présence de Patrick Depailler, bon metteur au point. Malheureusement, le Français se tue à son volant le 1er août 1980 lors d’essais privés sur le circuit de Hockenheim, en Allemagne.
En toute fin de saison, Giacomelli signe la pole position au Grand Prix des États-Unis, à Watkins Glen. Il doit toutefois abandonner, comme ce fut habituellement le cas lors des autres courses, car la voiture n’est pas fiable du tout.
En 1981, Mario Andretti et Giacomelli sont aux commandes de la 179 en versions B, C et D. Giacomelli parvient à terminer sur le podium lors de la course de Las Vegas, un exploit.
Alfa Romeo entre dans l’ère turbo en 1983 avec sa 183T à moteur V8 turbo. Andrea de Cesaris termine deuxième à deux reprises et l’écurie italienne se classe au sixième rang au championnat des constructeurs. L’aventure d’Alfa Romeo en tant que constructeur se termine en 1985 avec une 185T dépassée, peu performante, gloutonne en carburant et fragile comme du verre.
Entre 1984 et 1988, Alfa Romeo est le motoriste de la minuscule écurie Osella. Les pilotes se succèdent, sans grand résultat : Piercarlo Ghinzani, Hubb Rotthengatter, Christian Danner, Allen Berg, Alex Caffi, Gabriele Tarquini, Franco Forini et Nicola Larini. Il reste si peu de moteurs utilisables que les pauvres pilotes sont interdits de roulage durant les essais pour économiser les quelques blocs encore en santé.
En 1988, Alfa Romeo a si honte qu’il exige que son nom soit rayé des couvercles de soupape des moteurs ! Ainsi l’Osella FA1L de Larini est officiellement propulsée par un moteur… Osella ! Après le Grand Prix du Japon 1988, Alfa Romeo disparaît de la F1.
Durant toutes ces années passées en F1, Alfa n’a remporté que 10 victoires et 12 pole positions. Une nouvelle ère s’ouvre pour la firme italienne avec ce partenariat avec l’écurie suisse Sauber, annoncé cette semaine.
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