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Hockenheim 1994 : Plus que huit à l'arrivée !

A l'image de 1982, on se souviendra davantage de 1994 pour les tragédies qui ont eu lieu cette année-là que pour l'aspect purement sportif

A l'image de 1982, on se souviendra davantage de 1994 pour les tragédies qui ont eu lieu cette année-là que pour l'aspect purement sportif. La disparition d'Ayrton Senna à Imola a jeté un voile noir sur la saison, d'autant que tous les grands noms des années 80 et du début des années 90 n'étaient plus actifs en Formule 1. Bernie Ecclestone somma même Williams de ramener Nigel Mansell de son exil américain afin de sauver les audiences en chute libre...

En effet, Michael Schumacher dominait la saison sur sa surprenante Benetton-Ford en enchaînant six victoires en huit courses ! Et encore, il termina deuxième à Barcelone malgré une boîte de vitesses bloquée en cinquième tandis qu'à Silverstone, l'Allemand provoqua la controverse en ne s'arrêtant pas pour purger une pénalité, ce qui poussa la direction de course à brandir le drapeau noir. Schumacher obtempéra finalement, mais sa deuxième place restait en suspens au moment d'aborder la deuxième moitié du championnat à Hockenheim.

Or sur le tracé le plus rapide du championnat avec Monza, les Ferrari, progressant lentement mais sûrement sous l'impulsion de Jean Todt, étaient en mesure de viser la victoire à la régulière. Ce qu'elles prouvèrent dès les qualifications en monopolisant la première ligne, ce qui n'était plus arrivé depuis fin 1990, devant Schumacher et Damon Hill sur sa Williams-Renault, principal rival du leader du championnat. Ceci non sans une belle frayeur d'Alesi qui vit son capot moteur exploser à pleine vitesse !

Derrière, les surprenantes Tyrrell-Yamaha de Ukyo Katayama et Mark Blundell encadraient l'autre Williams de David Coulthard et devançaient la McLaren-Peugeot de Mika Häkkinen. Si le Finlandais est aujourd'hui reconnu pour sa droiture exemplaire, il fit preuve ce jour-là d'un excès d'optimisme peu flatteur : il coupa la route de Coulthard au moment de prendre sa trajectoire pour le premier virage, ce qui l'envoya directement dans le mur de pneus opposé sous les yeux d'une demi-douzaine de pilotes qui se percuta dans la foulée !

Outre lui-même, il élimina les deux Jordan, la Sauber de Heinz-Harald Frentzen, la Tyrrell de Blundell et la Lotus de Johnny Herbert ! Häkkinen fut exclu du Grand Prix suivant en guise de sanction. Comme si cela ne suffisait pas, les Minardi avaient croisé leurs roues avec l'autre Lotus d'Alessandro Zanardi et l'autre Sauber d'Andrea De Cesaris dans le fond du peloton. Enfin, Alesi renonça d'emblée sur souci électrique, tandis que Damon Hill endommagea sa suspension dans un dépassement trop optimiste sur Katayama et patienta un tour complet derrière son équipier aux stands car celui-ci devait réparer son aileron avant ! Onze monoplaces étaient au tapis et deux têtes d'affiche étaient à l'autre bout du classement !

Ainsi, sans surprise, la course se reposa davantage sur le duel Berger-Schumacher et sur l'hécatombe qui continuait. Le tout non sans un moment à glacer d'effroi tous les spectateurs : alors que la seconde Benetton de Jos Verstappen ravitaillait, le tuyau d'essence laissa échapper une giclée de carburant sur la monoplace alors chauffée à blanc. Le résultat ne se fit pas attendre : la Benetton s'embrasa immédiatement. Heureusement, l'équipe réussit à éteindre l'incendie en quelques secondes, et les combinaisons ignifugées firent parfaitement leur travail, laissant Verstappen et ses mécaniciens indemnes.

Benetton n'allait pas se consoler avec son premier pilote : Schumacher vit son moteur Ford le lâcher petit à petit. Le pauvre Katayama avait déjà disparu suite à un câble d'accélérateur ouvert, ce sont donc les Ligier du débutant Olivier Panis et du revenant Eric Bernard qui complétèrent cet improbable podium avec Gerhard Berger qui mit fin à plus de trois ans et demi de disette chez la Scuderia avec sa neuvième victoire en carrière.

Seuls huit pilotes virent l'arrivée : les Arrows de Christian Fittipaldi – neveu du double champion du Monde brésilien – et Gianni Morbidelli ainsi que la Larrousse d'Erik Comas marquèrent les derniers points devant l'autre Larrousse du monégasque Olivier Beretta et la Williams du pauvre Hill qui, au vu du classement final du championnat, n'aurait pas craché sur un ou deux points...

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