Ce que nous a appris le Grand Prix du Canada

Rédacteur en chef international de Motorsport.com, Charles Bradley donne son point de vue sur le Grand Prix du Canada.

Lewis Hamilton, Mercedes-Benz F1 W08 mène au départ

Lewis Hamilton, Mercedes-Benz F1 W08 mène au départ

Sutton Motorsport Images

Lewis Hamilton semble intouchable à Montréal

Lewis Hamilton semble intouchable à Montréal

Photo de: Sutton Motorsport Images

Certains circuits conviennent à certains pilotes, et une des meilleures combinaisons ces derniers temps est celle que forment Hamilton et le Circuit Gilles Villeneuve à Montréal.

La piste porte le nom d’une légende, et une autre d’entre elles lui a été rappelée après les qualifications. Son tour de Q3 extraordinaire lui a permis d’égaler les 65 pole positions d’Ayrton Senna, et – dans un acte de grande classe – la famille du grand Brésilien a récompensé Lewis avec un casque pour marquer le coup. Même s’il s’est avéré qu’il s’agissait d’une réplique en attendant le vrai, ce qui a créé un petit buzz sur les réseaux sociaux. Quand Lewis aura le véritable chez lui, ça sera grandement mérité.

Dimanche, il a fait un nouveau pas en direction des sept victoires de Michael Schumacher à Montréal et, évidemment, il est à seulement trois poles du record de Schumi. Quel accomplissement ce serait.

La perspective d’une bataille totale pour le titre avec Sebastian Vettel et Ferrari promet d’être aussi bonne que possible entre deux vrais grands champions.

2 : Vettel montre qu'il fait le maximum

2 : Vettel montre qu'il fait le maximum

Photo de: Sutton Motorsport Images

Vettel est un quadruple Champion du monde et, à Montréal, il a montré pourquoi.

Pour une fois, l'Allemand n’a pas réalisé de départ canon depuis la première ligne, et c’est Max Verstappen qui a opportunément pris l’extérieur et l’avantage, touchant les flaps à droite de l’aileron avant de Vettel.

Les dégâts n’apparaissant qu’une fois à vitesse de course, Vettel a été contraint de s’arrêter prématurément pour remplacer son aileron, et même si le plan originel était d’aller au bout de ce train de pneus, Ferrari a saisi l’opportunité d’un second arrêt "gratuit" en fin de course.

Il a chaussé des ultratendres plus rapides, et est vite revenu sur les Force India à la lutte entre elles, qui avaient été prises dans le "train du DRS" derrière la Red Bull de Daniel Ricciardo en troisième position.

Ricciardo utilisait des pneus tendres et leur plus grande longévité lui a permis de s’échapper devant les "panthères roses" à mesure que le nombre de tours restants diminuait. Sergio Pérez ayant perdu l’avantage du DRS, Vettel a passé Ocon au virage 1, avec une manœuvre en force de la part d’un pilote avec la tête d’un championnat du monde à défendre.

Quelques tours plus tard – en ayant coupé la chicane car il attaquait trop –, Vettel a battu Pérez au freinage pour la quatrième place, au dernier virage, avec un autre dépassement osé.

Cela m’a rappelé le courageux dépassement de Nico Rosberg sur Max Verstappen, qui l’a aidé à remporter son titre mondial à Abu Dhabi l’année dernière. Alors que les enjeux n’étaient pas aussi importants au Canada, Vettel savait que chaque point compterait dans le décompte final.

Sa limitation des dégâts a été très bonne, en sauvant la quatrième place après être retombé 18e. Il aura besoin de tout cela, et plus, s'il veut battre Lewis Hamilton et Mercedes sur le long terme.

3 : Force India était coincé entre le marteau et l'enclume

3 : Force India était coincé entre le marteau et l'enclume

Photo de: Charles Coates / Motorsport Images

Quel casse-tête pour Force India ce dimanche.

D'un côté, il y avait la perspective tentante d'un podium, avec seulement la Red Bull de Ricciardo sur son chemin et deux cartouches avec l'expérimenté Pérez et le talent précoce Ocon.

De l'autre côté, il y avait Ocon sur des supertendres plus frais que ceux de Pérez, qui était devant lui et incapable de passer un Ricciardo obstiné. Vettel revenait aussi du diable vauvert.

Voilà donc le choix : si Pérez ne pouvait pas passer Ricciardo, Ocon aurait-il pu le faire ? Il a été suggéré à Pérez de laisser passer Ocon, avec l'assurance qu'il rendrait la position s'il ne pouvait pas passer.

Mais Pérez ne le voyait simplement pas comme ça. Il a sorti l'excuse bien pratique du trafic devant qui aurait pu lui donner une chance de dépasser, mais quand il est sorti de la zone DRS de Ricciardo, l'élan de Force India était brisé. Et Vettel s'est employé à les passer tous les deux.

Force India aurait-il dû forcer l'échange de position ? Avec le recul, oui. Les pneus plus neufs d'Ocon auraient toujours été un avantage, et s'il n'avait pas passé Ricciardo (qui sait ?), il aurait pu rester hors de portée de Vettel, ce qui aurait donné une quatrième et une sixième places.

Le résultat a été de consolider fermement la quatrième place du championnat constructeurs, donc globalement, ce n'était pas un désastre. Mais peut-être que la chose la plus éclairante a-t-elle été que Pérez a défendu de façon plus rude contre son équipier que contre Vettel... La bataille interne commence ici.

4 : McLaren continue de mettre la pression sur Honda

4 : McLaren continue de mettre la pression sur Honda

Photo de: Sutton Motorsport Images

Il faut se demander à quel moment la relation entre McLaren et Honda va devenir intenable, et cela ne va plus valoir le coup qu'elle se poursuive.

De nouveau, après une autre performance courageuse, Fernando Alonso a dû se garer suite à une défaillance liée au moteur, cette fois alors qu'il semblait proche de voir le drapeau à damier dans une position lui permettant de jouer les points.

Après la course, Éric Boullier n'y est pas allé de main morte, et ses sentiments ont fait écho à ceux de Zak Brown avant le week-end.

"C'est difficile de trouver les bons mots pour exprimer notre déception, notre frustration et, oui, notre tristesse. Je dirai donc uniquement ceci : c'est simplement et absolument insuffisant", a ainsi déclaré Boullier.

5 : Stroll a enfin retiré ses petites roues

5 : Stroll a enfin retiré ses petites roues

Photo de: Sutton Motorsport Images

C'était bon de voir la saison de rookie de Lance Stroll être enfin lancée à domicile au Canada, le jeune pilote ayant transformé une performance décevante en qualifications en deux points avec la neuvième place.

Quand Felipe Massa a été harponné par un Carlos Sainz qui avait perdu le contrôle au virage 3, il y avait des craintes pour les chances de Williams, qui semblait se battre contre Force India avec un bras attaché dans le dos.

Après s'être qualifié à une décevante 17e place, après avoir seulement utilisé un de ses trains de pneus en Q1, il y a eu des discussions vives concernant la gestion d'équipe et le père milliardaire de Stroll. Je suis certain qu'il y a eu un échange franc...

Mais Lance semblait s'être remis d'aplomb le jour de course, et a démontré les performances que l'on attendait de lui. C'est comme retirer les petites roues d'un vélo d'enfant ; on ne peut couver un jeune pendant longtemps, ensuite c'est à lui de montrer ce qu'il peut faire.

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