Interview

Interview - Pourquoi Mercedes ne s'attendait pas à faire un triplé

Mercedes domine la Formule 1 depuis trois ans, mais comme l'explique son directeur technique Paddy Lowe, ce n'était pas quelque chose d'attendu pour l'équipe.

Mercedes AMG
Mercedes AMG
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid dans le Parc Fermé
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête le titre constructeurs avec Toto Wolff, directeur exécutif Mercedes AMG F1 et l'équipe
Paddy Lowe, directeur technique de Mercedes
Paddy Lowe, directeur exécutif Mercedes AMG F1
Paddy Lowe, directeur exécutif technique Mercedes AMG F1 lors de la conférence de presse de la FIA
Paddy Lowe, directeur exécutif technique Mercedes AMG F1
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête sa victoire dans le Parc Fermé
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête le titre constructeurs avec l'équipe
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête sa victoire sur le podium
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Podium : le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête le titre constructeurs de Mercedes
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 et Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 fête le titre constructeurs de Mercedes avec Niki Lauda, directeur non-exécutif Mercedes; Toto Wolff, directeur exécutif Mercedes AMG F1 et le reste de l'équipe
Mercedes AMG,Lewis Hamilton,Nico Rosberg

Les plus neutres parmi nous aimeraient probablement voir des batailles qui se jouent à rien pour les deux titres mondiaux en F1, qui se régleraient de préférence dans le dernier tour de la dernière course de la saison. Trois années de domination par deux pilotes et une équipe, ce n’est pas nécessairement le genre de scénario qui nous attire en premier lieu dans ce sport.

Mais cela ne doit pas rendre moins impressionnants les accomplissements de Mercedes. Trois de suite, c’est quelque chose, et il est assez vrai que Mercedes a, la semaine passée, beaucoup fêté son triple succès. Et même la direction de l’équipe n’avait pas anticipé une telle série de succès, étant donné la force de l’opposition.

"C’est formidable", a déclaré Paddy Lowe, le directeur technique, à Motorsport.com. "Je ne sais pas pourquoi dans la nature humaine il y a quelque chose de magique avec le chiffre trois. Nous avons cinq doigts ! Mais il y a quelque chose quand on arrive à trois où les gens disent ‘Bon, c’est vraiment très, très bon’."

"Donc gagner trois championnats consécutifs ; je suis dans la discipline depuis assez longtemps et je n’ai jamais pensé que je pourrais faire ça, donc je suis juste vraiment heureux de faire partie de cette fantastique équipe de personnes."

"Ils sont vraiment le groupe le plus professionnel et aussi de super êtres humains. Obtenir ces succès est tellement mérité, et réussir cela avec un tel plaisir aussi. Vous ne pouvez pas espérer mieux dans la discipline."

Et c’est bien ça, tout est question de personne. Après avoir repris Brawn en 2010, Mercedes a passé plusieurs années à mettre les pièces du puzzle en place, avec plusieurs personnes qui ne sont plus là - telles que Ross Brawn, Norbert Haug et Bob Bell - qui ont joué des rôles clés. Ce n’était pas par accident que l’équipe est apparue avoir un surplus de personnes qui ont auparavant été des directeurs techniques ailleurs, ou qu’autant de ressources ont été consacrées au projet hybride à un stade précoce.

Lowe et Toto Wolff sont arrivés juste avant le début de l’ère turbo hybride, dans le parfait timing, et avec la plus grande partie du difficile travail qui avait déjà été faite, personne ne nierait qu’ils ont bénéficié de ce qui s’est passé avant. Mais ils auraient pu facilement gâcher cela, avec des mauvaises décisions ça et là. Aucune équipe victorieuse ne peut s’endormir sur ses lauriers, car la discipline est constamment en train d’évoluer.

"Les gens n’apprécient peut-être pas ce qui compose une équipe à sa juste valeur", explique Lowe. "Nous avions un gars à Suzuka qui ne vient normalement pas sur les courses, une de nos personnes clés à l’usine. Il a commencé avec l’équipe dès le début, il y a 15 ans. Donc tout le monde sait qu’il a appris à la dure, et c’est juste un petit exemple."

"Les équipes de F1 sont composées d’un immense nombre de personnes qui apprennent leur métier pendant beaucoup, beaucoup d’années et vous mettez ça ensemble, et si vous pouvez les placer ensemble à la perfection, vous construisez des championnats ou des triplés. Mais ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend des décennies ou parfois de nombreuses décennies pour rassembler cette expérience et cette intelligence, et cette équipe travaille ensemble."

Surpris par la domination

Le passage aux règles de l’hybride en 2014 allait forcément rebattre les cartes, avec le potentiel pour qu’un des constructeurs tape dans le mille. Mercedes a réussi cela et a pris un avantage significatif lors de la première saison. Le reste du peloton a eu la possibilité de réduire l’écart mais, tout de même, les Flèches d’argent sont encore dominatrices. Cela est dû au travail acharné et au fait d’avoir tout fait correctement.

"Pour être honnête, c’est surprenant", admet Lowe. "Nous pensions que 2014 était vraiment exceptionnel. Je n’aurais jamais pensé voir ce niveau de domination dans l’ère moderne, avec le plus grand degré de professionnalisme que nous avons au sein des équipes de nos jours par rapport au passé. Voir cela se répéter en 2015 et d’une façon un peu différente mais de nouveau en 2016, nous n’avions pas la marge de performance cette année mais nous avons quand même remporté les courses, c’est vraiment inattendu."

"J’ai beaucoup de respect pour nos concurrents. Les gens pensent que nous avons été super, super dominateurs ces trois dernières années, et si 2014 a été vraiment exceptionnel avec les unités de puissance, 2015 l’était moins, et cette année la différence entre les unités de puissance n’est pas énorme. Ferrari et Red Bull, ce sont des équipes très, très fortes et même si nous avons gagné beaucoup de courses, si vous regardez les chiffres, vous parlez de différences qui sont inférieures à la moitié d’un pour cent entre ces équipes."

"Donc si vous commettez la plus petite bévue, vous perdez tout, et Suzuka a été le parfait exemple de cela. Si nous n’avions pas réglé la voiture parfaitement, ils nous auraient battus. C’est comme ça avec la fiabilité que nous avons en F1 actuellement, cela veut dire que même avec de petites marges vous pouvez maintenir cette position pour gagner."

La refonte de 2017

Le nouveau package aérodynamique et les pneus plus larges en 2017 vont créer une nouvelle opportunité de redistribution des cartes, et n’oubliez pas aussi que le système des jetons disparaît, ce qui va donner aux autres motoristes plus de liberté. Le temps nous dira si les rivaux peuvent en tirer avantage ou si Mercedes va simplement être capable de faire usage de sa supériorité actuelle comme d’un tremplin.

"C’est une superbe base, et nous voyons l’année prochaine comme un nouvel ensemble de règles tout neuf du point de vue du châssis, donc c’est une feuille blanche. Nous ne considérons rien comme acquis en termes d’avantage de performance. C’est une réinitialisation complète et nous partons de zéro."

Dans le même temps, la lutte pour le titre pilotes 2016 est toujours en cours, avec la possibilité qu’elle penche d’un côté ou de l’autre, même si Nico Rosberg possède une avance confortable sur Lewis Hamilton. Suzuka a été un tournant, car l’écart actuel signifie que le résultat n’est plus entre les mains du Britannique ; il peut gagner les quatre dernières courses et tout de même ne pas être champion. 

"Nous en sommes là, mais beaucoup de choses peuvent se produire dans cette discipline, nous avons vu cela par le passé", déclare Lowe. "Je ne pense pas qu’il faille compter à ce stade. Mais mathématiquement, l’un d’eux va gagner le titre, parce que Ricciardo est 101 points derrière."

"Ça enlève un peu de pression sur l’équipe de ce point de vue. Nous avons toujours dit, et il n’y a rien de mal à continuer de le répéter, que l'on prend les choses une course à la fois. Et c’est ce que je dirai à Lewis, et il sait comment ça marche."

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