Interview

Interview - Sainz est prêt à frapper fort après deux saisons difficiles

On pourrait pardonner Carlos Sainz de penser que quelqu’un a voulu lui rendre la vie difficile, à en juger par les difficultés auxquelles il a fait face pour sa faire un nom en Formule 1 ces deux dernières années.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11

Photo de: XPB Images

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11 avec une crevaison et un aileron arrière endommagé
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso, avec des fans
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR11
Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso

Après avoir fait face à l’incertitude de disposer ou non d’un avenir au sein du programme F1 de Red Bull en fin d’année 2014, le jeune Espagnol a dû ensuite se mesurer à un phénomène brillant comme Max Verstappen chez Toro Rosso. Sa rapidité par rapport au pilote néerlandais a été reconnue, et c’est pourquoi cela l’a tant affecté de voir Verstappen hériter de la possibilité de remplacer Daniil Kvyat en cours de saison.

Après avoir surmonté cette déception, il a dû composer avec la frustration d’un éventuel podium manqué à Monaco après un arrêt au stand raté. Mais Sainz n’est pas du genre à s’attarder sur les occasions manquées ni à trop s’en plaindre : c’est un pilote intelligent et qui travaille dur, avec une pointe de vitesse sensationnelle.

Après avoir relevé les défis qui lui ont été proposés ces dernières années, il pense que c’est désormais le moment de montrer ce qu’il est réellement capable de faire, alors qu’il vise un baquet dans un top team pour 2018.

"J’ai cette confiance", a-t-il expliqué à Motorsport.com dans une interview exclusive au sujet de tout ce qu’il a traversé. "Cette confiance est quelque chose dont on a besoin en F1. J’ai réussi à toujours l’avoir avec moi."

"Parfois, on le montre, et parfois on ne le montre pas tant que ça. Je crois sincèrement l’avoir, et maintenant, c’est à mon tour de montrer à Red Bull et à Helmut Marko que je mérite d’avoir ma chance dans un top team. Demandez à n’importe quel pilote et il dira la même chose : "Je veux piloter dans un top team". Mais je crois fermement que je peux le faire, et crois vraiment pouvoir continuer à pousser pour ça."

Un travail acharné

Sainz est parfaitement conscient qu’un baquet dans un top team ne tombera pas du ciel, et il est donc prêt à jeter toutes ses forces avec Toro Rosso. L’Espagnol ne cache pas la difficulté à trouver l’équilibre entre l’impatience d’avoir une monoplace compétitive et la nécessité de tirer le meilleur d’une voiture qui ne peut pas être aux avant-postes. Il sait cependant que c’est la seule manière pour lui de parvenir à ses fins.

"Ce n’est pas si facile. C’est pourquoi je préfère utiliser des mots comme ‘Je vais essayer’, ‘Je vais tout faire pour’", explique-t-il. "Dire ‘Je veux être’, ça n’a pas d’importance ! On peut essayer, on peut faire de son mieux, mais ce qu’il faut ensuite c’est un peu de coïncidence qui vous place au bon endroit au bon moment."

"C’est peut-être comme Kvyat il y a deux ans, quand il est passé de Toro Rosso [à Red Bull], et comme Max à Barcelone cette année. Cette infime part de chance d’être au bon endroit au bon moment pour franchir le pas est importante. Et il faut bien plus de facteurs que le simple fait d’être performant à un très haut niveau, alors nous verrons."

Sainz sait que les circonstances favorisent souvent ceux qui travaillent dur. Il reconnaît volontiers que l’effet domino déclenché par le départ de Fernando Alonso de chez Ferrari pour McLaren en 2014 lui a ouvert la porte de Toro Rosso.

"On est associé à la coïncidence et à la réussite, mais je préfère penser que c’est juste un travail acharné. J’ai traversé une année difficile en 2013, quand ils ont choisi Daniil Kvyat plutôt que moi, et qu’ils m’ont donné comme ultimatum le fait de gagner les World Series."

"J’ai fait beaucoup de changements dans ma préparation et je suis finalement devenu le pilote que vous voyez aujourd’hui. En World Series, j’ai gagné le championnat, mais ensuite il y a eu l’annonce de Max Verstappen, puis il semblait qu’ils allaient renouveler Vergne pour une autre année afin qu’il soit avec Verstappen."

"Mais soudainement, les circonstances ont commencé à tourner, et c’était en effet grâce à Alonso. Lui quittant Ferrari, Vettel allant chez Ferrari, Kvyat allant chez Red Bull et moi arrivant chez Toro Rosso. Bien sûr, c’est une coïncidence, mais je crois vraiment que sans ce titre en World Series et sans cette année performante pour Helmut Marko, c’était la clé."

N’importe quel pilote Red Bull sait à quel point la pression est forte dans l’environnement de ce programme, avec la manière dont Helmut Marko les pousse dans leurs retranchements. Pour avoir surmonté tous ces obstacles, Sainz dispose d’une vision des choses limpide et connaît les domaines dans lesquels il doit progresser.

Marko exerce-t-il une si forte pression ? "Totalement !", assure Sainz. "Particulièrement quand vous avez 15 ans, que vous arrivez dans le programme Red Bull et que vous devez serrer la main de Helmut Marko, et lui dire à quel point vous êtes reconnaissant d’être dans le programme, lui promettre que vous serez performant."

"C’est dur pour un garçon de 15 ans. On n’a pas la maturité pour faire face à quelqu’un qui est aussi imposant, donc c’est très difficile. Mais c’est ce qui forge votre caractère, d’avoir des réunions avec lui, même s’il vous critique beaucoup, de lui faire face, d’encaisser ça depuis l’âge de 15 ans. D’année en année on grandit, et on remporte chaque catégorie et on est performant."

"Puis, tout à coup, vous arrivez en F1. Vous avez 19 ou 20 ans et vous avez l’impression d’en avoir 30 en raison de l’éducation que vous avez reçue au cours de ces cinq années. Il y a des pour et des contre, mais j’ai trouvé plus de pour que de contre."

La rivalité avec Verstappen

Ce qui donne beaucoup de confiance à Sainz reste la manière dont il a fait face à Max Verstappen. Un pilote qui a réussi à mettre Daniel Ricciardo sous pression à son arrivée chez Red Bull, et Sainz sait que le travail qu’il a fourni à ses côtés était impressionnant.

"Je crois que c’est une situation très différente car Daniel avait déjà gagné trois fois, et tout le monde sait à quel point il est bon. Ma situation était différente en raison de tout ce battage médiatique autour d’un gars qui arrivait en F1, et nous partions tous les deux de zéro."

"C’était bien plus difficile pour moi de survivre cette année et d’être performant à un niveau raisonnable. C’était déjà très difficile et, pour faire impression et arriver dans cette deuxième année en franchissant un autre palier, c’était plus difficile. Je pense donc qu’avec les circonstances dans lesquelles je suis arrivé en F1, je suis très chanceux d’être ici. Elles étaient très loin d’être idéales, donc montrer que j’étais là, ce n’était clairement pas facile."

L’autre critère qui donne confiance à Sainz pour se montrer un peu plus encore 2017, sera de pouvoir disposer d’une unité de puissance qui sera dans le coup. Cette année, Toro Rosso utilise en effet un bloc Ferrari de la saison passée. Devoir composer avec un déficit de puissance ces deux dernières années lui a permis de se forger en piste.

"Vous ne pouvez pas imaginer la quantité de progrès que j’ai faits dans ce domaine depuis l’Australie 2015", assure-t-il. "C’était facile d’arriver comme rookie et d’avoir comme excuse : ‘Je n’ai pas assez de vitesse de pointe pour doubler, c’est impossible, quand j’ouvre le DRS je peux simplement être à la même vitesse que les autres’."

"Après bientôt quarante courses en F1, j’ai trouvé comment faire. Je ne savais pas comment dépasser quand nous étions 20 km/h plus lents, donc il fallait doubler dans des endroits où l’on aurait jamais pensé que ce soit possible, ou utiliser la batterie, le DRS, et peut-être un peu les pneus dans un virage, c’est incroyable."

"Je suis reconnaissant. Je ne regrette pas du tout. Je crois simplement que la vie a voulu que je connaisse deux années difficiles en F1, mais je suis convaincu que ça ma rendu meilleur pour les prochaines années."

Dans un an, Sainz sera-t-il l’une des clés sur le marché des transferts ? Faites vos jeux.

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