Analyse

Jean Todt et Ferrari : l'hypothèse d'un nouveau chapitre

Ce n'est qu'une hypothèse à ce stade, qui a pris corps ce mercredi dans la presse italienne. Quelle forme pourrait prendre l'éventuel retour de Jean Todt chez Ferrari en 2022 ?

Jean Todt, directeur de Ferrari

Photo de: Sutton Motorsport Images

Jusqu'à présent, Jean Todt s'est toujours montré réticent à l'idée de révéler ce qu'il comptait faire après avoir quitté ses fonctions de président de la FIA. Après douze années passées à la tête de l'instance internationale, il quittera ce poste ce mois-ci. Sa carrière l'a vu connaître le succès en rallye, en Endurance puis en Formule 1, avant d'enchaîner trois mandats aux commandes de la FIA, et il apparaît peu probable de voir le Français s'éloigner purement et simplement de la compétition automobile.

Ce mercredi, une information du journal italien Corriere della Sera évoque une possibilité pour l'avenir de Jean Todt : un retour inattendu chez Ferrari dans un rôle de "super consultant", une fois que son successeur à la FIA sera élu, le 17 décembre. Il est fait état de contacts permanents entre Jean Todt et le président de Ferrari, John Elkann, au sujet de cette mission qui pourrait lui être confiée. Il y a quelques jours, il était à Maranello pour soutenir la deuxième édition de Girls on Track - Rising Stars, une initiative promue par la FIA. Et ce n'était peut-être pas une coïncidence.

Quel que soit le rôle qu'endosserait Jean Todt chez Ferrari, il ferait automatiquement le lien avec le passé victorieux et glorieux de l'écurie. Car lorsqu'il l'a dirigée en occupant les hautes fonctions de directeur d'équipe et directeur général du Cheval cabré, la Scuderia a accumulé pas moins de 14 titres mondiaux, pilotes et constructeurs. La période rouge de Jean Todt, de 1993 à 2009, est un pan d'histoire à elle seule.

Il se dit que Jean Todt pourrait accepter un rôle nouveau, dont il aurait lui-même eu l'idée. Il permettrait à John Elkann de déléguer certaines fonctions politiques et de management concernant la Scuderia, comme les discussions autour de la réglementation moteur 2026, le tout sans retirer des responsabilités au directeur d'équipe Mattia Binotto. Surtout, cela pourrait aider ce dernier à se concentrer sur le besoin de performance immédiat, alors que Ferrari a pour ambition de jouer à nouveau les premiers rôles dès 2022.

Il faut rappeler qu'il y a quelques mois, John Elkann n'a pas envisagé de confier à Jean Todt le rôle de directeur général de Ferrari, laissé vacant par Louis Camilleri. Il avait alors le sentiment qu'un dirigeant âgé de 75 ans n'était pas un bon choix pour incarner le futur d'une marque en pleine transition énergétique avec le passage de plus en plus prononcé à l'électrique.

Cependant, le rôle évoqué aujourd'hui pour Jean Todt serait très différent : plus externe et plus politique au sein de l'organigramme Ferrari, à un moment où il sera essentiel de trouver une issue favorable dans l'élaboration du règlement moteur pour 2026. À Maranello, les partisans d'un retour de Jean Todt lui reconnaissent son immense pouvoir politique dans le monde du sport automobile, tout autant que ses connaissances approfondies du fonctionnement de la Formule 1.

N'oublions pas non plus l'amitié qui le lie à Stefano Domenicali, celui qui lui avait succédé à la tête de Ferrari et qui est désormais le grand patron de la Formule 1. Et ajoutons aussi dans l'équation que son fils, Nicolas Todt, n'est pas loin de cette sphère en qualité de manager de Charles Leclerc. Certains comparent ce rôle sur mesure qui pourrait lui être confié à celui qu'a occupé Niki Lauda à deux reprises : une première fois chez Ferrari, la deuxième chez Mercedes.

Le triple Champion du monde avait d'abord été appelé à la rescousse par Luca di Montezemolo au début des années 90, en pleine période de restructuration chez Ferrari. Ce fut un moment charnière, avec dans la foulée le début du cycle initié par Jean Todt, arrivée en 1993. Niki Lauda occupait alors un poste non opérationnel et cette initiative s'était avérée un échec. En revanche, le passage de l'Autrichien chez Mercedes fut très différent, et réussi. Il avait été nommé président non exécutif de l'écurie et aura été, jusqu'à sa mort en 2019, un brillant bras droit pour Toto Wolff. Le tout était bordé par un investissement personnel puisqu'il détenait des parts dans l'écurie.

Dans le cas de Jean Todt, son apport auprès de Ferrari pourrait-il se justifier ? Ceux qui ne sont pas convaincus par cette perspective estiment que ça n'a aucun sens de faire revenir un ancien directeur d'équipe dans une période où il pourrait être dépassé. C'est désormais au seul John Elkann de trancher.

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