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Jerez 1997 : Schumacher, Williams et controverses

Si 2012 aurait pu voir Sebastian Vettel pénalisé de 20 secondes pour un dépassement sous drapeau jaune, le dénouement de la saison 1997 entre Michael Schumacher et Jacques Villeneuve était bien plus tendu

Si 2012 aurait pu voir Sebastian Vettel pénalisé de 20 secondes pour un dépassement sous drapeau jaune, le dénouement de la saison 1997 entre Michael Schumacher et Jacques Villeneuve était bien plus tendu.

Immédiatement, c’est l’accident du 48ème tour qui vient à l’esprit - l’accrochage entre les deux prétendants au titre à Jerez. Mais pour mieux saisir la tension ambiante, il faut revenir sur d’autres faits tout aussi controversés.

Suzuka : Villeneuve disqualifié, suspense prolongé

Lors du Grand Prix du Japon, Jacques Villeneuve avait été disqualifié de la séance de qualifications parce qu’il n’avait pas ralenti dans une zone de drapeau jaune. Il avait fait appel de la décision et avait pris part à la course. La cinquième place finale lui avait été retirée, plaçant Schumacher un point devant le Canadien.

Pour Jock Clear, ingénieur de course de Nico Rosberg aujourd’hui et de Jacques Villeneuve à l’époque, “le championnat avait été en quelque sorte manipulé pour que le spectacle continue lors de la dernière course”, même s’il admettait, dans cette interview de 2001 par Tim Collings (publiée dans son livre The Piranha Club), faire preuve de parti pris dans son analyse, du fait de sa présence chez Williams. Une fois l’appel rejeté, Villeneuve préférait finalement se réjouir de pouvoir concourir en Espagne.

Jerez : bien plus qu’un simple accrochage Une fois à Jerez, Schumacher accusait 20 minutes de retard à la conférence de presse du jeudi après-midi. La décennie 1990 n’avait pas été avare en controverses dans l’ultime manche du championnat : Suzuka 1990 et l’accrochage Prost-Senna, Adélaïde 1994 et l’accrochage Hill-Schumacher. Les journalistes ne s’étaient pas privés de rappeler ces incidents et la disqualification récente de Villeneuve. Eddie Irvine avait décrit le scénario ubuesque des qualifications, où Villeneuve, Schumacher et Frentzen avaient signé le meilleur temps, “surréaliste”. Villeneuve était parti de la pole, mais Schumacher avait pris la tête grâce à un meilleur départ. En course, lorsque l’opportunité de dépasser Schumacher s’est présentée pour Villeneuve, il a tenté le coup. L’aileron avant de l’Allemand a heurté le ponton du Canadien, mais ce dernier a pu repartir malgré quelques dégâts. Au début, tout ceci n’était qu’un incident de course, mais Max Mosley, président de la FIA à l’époque, en a décidé autrement. Le Conseil Mondial s’est donc réuni le 6 novembre 1997, 10 jours après le Grand Prix. Ferrari a profité de ce délai pour tenter de retourner la situation à son avantage, avec comme preuve tangible des communications radio suggérant une manipulation des résultats de la part de Williams et McLaren, auteur d’un doublé Hakkinen-Coulthard. Avec deux victoires de Coulthard à Melbourne et Monza, McLaren voulait terminer le championnat sur une bonne note. Après l’accrochage du 48ème tour, Villeneuve a dû ralentir pour revenir à bon port, et Patrick Head avait indiqué à Ron Dennis : “Si vous nous rattrapez, nous n’opposerons aucune résistance parce que nous ne pouvons pas nous permettre de lutter ou d’aller plus vite que nécessaire.” Villeneuve devait surtout finir la course pour prendre la tête au championnat, mais Clear devait le convaincre : “Attention, Hakkinen est maintenant P2. Il veut sûrement gagner.” Lors du dernier tour, la transcription des communications radio se voulait plus insistante, pour que Villeneuve arrive à bon port : “Hakkinen est juste derrière. Hakkinen nous a beaucoup aidés. Ne me laisse pas tomber, Jacques. Nous en avons déjà parlé.Petite révolution pour plus de transparence Lors du Conseil Mondial, Schumacher a donc été disqualifié. McLaren et Williams ont été mis hors de cause de toute tentative de manipulation des résultats contre Ferrari. Aussi, puisque le journal britannique The Times a pu se procurer et dévoiler les communications radio en public, non seulement le Conseil Mondial avait été avancé du 11 au 6 novembre, mais la FIA a surtout décidé que les communications radio seraient dorénavant rendues libres d’accès au public et aux journalistes. Jerez 1997 : un mal pour un bien, finalement.

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