Interview

Jock Clear - "Je dois évoluer avec Ferrari"

Ferrari est prêt à mettre les moyens nécessaires pour vaincre Mercedes dans la lutte pour le titre mondial de Formule 1, et a récemment recruté l'un des meilleurs ingénieurs de l'écurie rivale : Jock Clear.

Jock Clear, Directeur de l'Ingénierie Ferrari

Jock Clear, Directeur de l'Ingénierie Ferrari

XPB Images

Jock Clear, BrawnGP, ingénieur de piste de Rubens Barrichello
Jock Clear, Mercedes GP Petronas, Ingénieur de course
Jock Clear, Ferrari
Dave Greenwood, Ingénieur de Course Ferrari et Jock Clear, Ferrari
Jock Clear, Ferrari
Jock Clear, Scuderia Ferrari
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H

Tandis que l'arrivée de Clear au poste de directeur de l'ingénierie piste a été vue comme un coup de maître de l'équipe italienne, qui devrait mieux comprendre son principal rival, l'homme lui-même sait qu'il peut s'améliorer autant que sa nouvelle écurie.

"Ce que je sais des titres mondiaux n'est plus suffisant pour les remporter", a-t-il déclaré aux médias à l'Albert Park. "Donc je dois évoluer aussi. Je dois me développer avec l'équipe. Je ne viens pas ici en disant 'Je sais ce qu'il faut que vous fassiez pour remporter le championnat'. Parce que ça ne marchera plus : ce sport change trop vite."

Motorsport.com a rencontré Clear au moment où il s'est exprimé auprès des journalistes sur son programme depuis l'officialisation de son transfert, sur ses nouvelles responsabilités et sur son point de vue concernant la saison 2016.

Qu'est-ce qui rend Ferrari si spécial ?

Jock Clear : C'est génial de porter du rouge. Quand on commence en sport automobile, il y a un nom qui est synonyme de sommet du sport automobile et c'est Ferrari. Nous avons un immense respect pour tous nos concurrents et j'ai travaillé avec beaucoup d'entre eux.

Mais quand on est petit, on rêve de travailler pour Ferrari et maintenant c'est mon cas, donc c'est un rêve devenu réalité. J'ai été accueilli chaleureusement à Maranello. L'équipe va dans la bonne direction et c'est un immense honneur pour moi de faire partie de cette écurie. C'est génial.

Qu'attend Ferrari de vous ?

JC : Dans la vie quotidienne, ma responsabilité est de faire fonctionner les opérations de bord de piste efficacement pour tirer le meilleur de la voiture, en tirer la performance qui nous a été fournie par tout le travail effectué à l'usine, par tout le développement entrepris pour nous amener là où nous sommes. Il faut obtenir les résultats espérés.

S'occuper d'une équipe de 50 personnes à travers le monde, avec 21 courses, c'est dur, et c'est principalement humain. Je pense qu'une grande partie de ma responsabilité est de m'occuper de ces gens et de les mettre dans la position où ils ont le soutien à la fois de l'usine et des gens autour d'eux au circuit pour faire le meilleur travail possible lors de ces 21 weekends par an. Et ça, c'est dur.

Nous voyageons aux quatre coins du monde et les gens se fatiguent. Les voitures sont de plus en plus compliquées et ma responsabilité est d'essayer de donner à ces gars toutes les opportunités de mettre les pilotes dans la meilleure position possible pour la course.

Vous savez ce que c'est de remporter des championnats du monde. Cette équipe a-t-elle des faiblesses, ou s'agit-il simplement de maximiser ce dont on dispose ?

JC : C'est une question inévitable et c'est toujours très difficile. Dans n'importe quel sport, être aussi bon qu'il y a 10 ans serait très insuffisant aujourd'hui. Donc le championnat que je vais remporter avec Ferrari va être à un nouveau niveau. Ça va être mieux que ça l'a jamais été en remportant des championnats avec d'autres équipes. C'est pareil pour nous tous.

Ce que je sais des titres mondiaux n'est plus suffisant pour les remporter. Donc je dois évoluer aussi. Je dois me développer avec l'équipe. Je ne viens pas ici en disant "Je sais ce qu'il faut que vous fassiez pour remporter le championnat".

Parce que ça ne marchera plus : ce sport change trop vite. Par conséquent, je me développe avec l'équipe et j'ai bon espoir que nous nous développions dans une direction qui me permette de remporter un championnat avec Ferrari.

Qu'avez-vous fait en 2015 ?

JC : Ma période d'attente a commencé en décembre et s'est terminée en décembre 2015. Mais j'ai fait les dix premières courses de la saison avec Mercedes. Ma relation avec Mercedes était très bonne. Ils ont respecté ma décision, mais ils avaient le sentiment que je pouvais encore contribuer, même si c'était à l'usine, pendant les sept premiers mois de 2015.

Après ça, il s'agissait simplement de déménager en Italie, avec ma famille. Je n'aurais jamais envisagé de faire la navette. J'ai une jeune famille et nous voulions saisir cette opportunité et vraiment nous investir dans ce que nous allions faire. Donc ma famille est en Italie, où nous sommes tous installés désormais.

C'était une très bonne opportunité, lors de ces derniers mois de 2015, de faire connaissance avec quelques personnes dans la région, de m'assurer que j'y étais à l'aise, et j'ai commencé à travailler au mois de janvier. Tout était en place, j'étais détendu, j'étais calme, et je n'ai pas eu à lutter dans la vie quotidienne. Je me suis concentré sur Ferrari pour offrir à l'équipe la meilleure opportunité possible.

Était-ce dur d'être éloigné de la F1 ?

JC : C'est difficile, en effet. Regarder les courses était vraiment dur pour moi. J'avais fait toutes les courses pendant 21 ans, donc les regarder sur mon canapé l'an dernier ne m'amusait pas du tout. Et c'est incroyable comme on perd vite le rythme et la capacité à prendre des décisions au fil des qualifications et des courses, et c'est quelque chose à quoi je vais devoir m'habituer à nouveau.

Je n'ai pas fait de séance de qualifications depuis plus d'un an maintenant et je n'ai pas fait de course depuis plus d'un an. Je me prépare pour un petit choc culturel quand je me rendrai compte à quel point c'est exigeant pour tous ceux qui m'entourent. Mais Ferrari n'a pas fait du surplace. Ils ont des personnes très qualifiées qui sont dans le rythme et qui vont s'occuper de moi.

Qu'apportez-vous grâce à votre expérience chez Mercedes ?

JC : Mon expérience depuis le début de ma carrière est pertinente. J'aime penser que j'ai apporté un autre aspect de l'information, un autre aspect de l'expérience, qui sont légèrement différents de ce que nous avons au sein de Ferrari.

Je crois que les gens qui ont pris la décision de me recruter estiment que mon expérience en particulier convient à l'avenir de l'équipe. Et je fais confiance à leur jugement, donc je vais faire de mon mieux. Mon expérience est mon expérience. Je ne sais pas en quoi cela diffère de celle des autres, des autres pilotes, des autres équipes, mais je suis quelqu'un de différent.

Je fais confiance à James [Allison] et Maurizio [Arrivabene] pour que leur décision soit la bonne. Je suis sûr que c'est le cas et j'ai bon espoir qu'ensemble, nous serons une meilleure équipe.

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