Montoya : "Si j'étais resté chez McLaren, j'aurais été champion"

Juan Pablo Montoya est bien conscient qu'en quittant McLaren et la Formule 1 pour la NASCAR en 2006, il a laissé passer une belle chance d'être Champion du monde. Pour autant, appelé à faire le bilan de sa carrière dans la catégorie reine du sport automobile, il n'a "aucun regret".

Juan Pablo Montoya, McLaren

Photo de: Lorenzo Bellanca / Motorsport Images

Pilote de Formule 1 de 2001 à 2006, chez Williams pendant quatre ans puis avec McLaren pendant une saison et demie, avec 13 pole positions et sept victoires à la clé, Juan Pablo Montoya avait été contraint de quitter la structure de Woking dès le mois de juillet 2006 car il avait signé un contrat pour courir en NASCAR à partir de 2007.

"Je ne suis pas parti de mon propre chef, ils m'ont demandé de partir !", est prompt à souligner Montoya dans le podcast Beyond The Grid. "Franchement, je n'étais pas sûr de ce qui allait se passer, d'où j'allais être l'année suivante. L'option NASCAR s'est présentée, c'était un accord sur cinq ans. Je me suis dit, pourquoi pas ? Partir habiter aux États-Unis, où je voulais vivre. On voit les pilotes de NASCAR, ils courent jusqu'à 45 ans : je pouvais prolonger ma carrière. Mais quand j'ai pris cette décision, je comptais faire la course suivante. Ron [Dennis, directeur d'équipe] m'a dit que j'avais l'esprit ailleurs et qu'ils ne voulaient pas que je continue."

Juan Pablo Montoya sur le podium du GP du Brésil 2005.

Juan Pablo Montoya sur le podium du GP du Brésil 2005.

Le Colombien pouvait avoir des regrets : après une saison 2006 vierge de tout succès, la McLaren-Mercedes MP4-22 pilotée par Fernando Alonso et Lewis Hamilton s'est avérée extrêmement compétitive, même s'il était convaincu que l'écurie britannique n'allait pas se maintenir aux avant-postes pendant longtemps.

"J'ai quitté McLaren et la Formule 1 au mauvais moment. Si j'étais resté un an de plus, j'aurais probablement été Champion du monde. Mais avec des si, on met Paris en bouteille", admet Montoya. "Je ne voulais pas rester chez McLaren. Je savais qu'ils allaient être bons, mais je ne voulais pas en être. J'allais sur mes 32 ans, tout le monde s'arrête vers 35 ans. Je ne voulais pas passer trois ans dans une écurie de milieu de tableau – ils manquaient de puissance. Mécaniquement, nous avions beaucoup travaillé sur les suspensions, et le comportement de la voiture était très bon. Elle manquait juste de puissance."

Juan Pablo Montoya au volant de la McLaren MP4/20.

Juan Pablo Montoya au volant de la McLaren MP4/20.

Le rapport de force avec Kimi Räikkönen chez McLaren n'a en tout cas clairement pas été à l'avantage de Montoya, qui n'a gagné que trois courses pour un total de cinq podiums en 2005, tandis que le Finlandais jouait le titre grâce à 12 arrivées dans le top 3 dont sept victoires. Montoya explique avoir été handicapé par le comportement apparemment atypique de la McLaren MP4-20, qui ne lui convenait pas du tout.

"Ce qui était dur chez McLaren, et je n'en ai pas parlé publiquement, ce sont les difficultés que j'avais à piloter cette voiture. À quel point je la détestais. Mon dieu ! Je n'arrivais tout simplement pas à la piloter. Je me rappelle la première fois que j'ai pris le volant de la McLaren, j'ai fait un tour d'installation, je suis rentré et j'ai dit aux gars : 'Je pense que quelque chose cloche sur la voiture. Vu la manière dont elle bouge quand je tourne le volant, il y a quelque chose de cassé à l'arrière.' Ils ont tout vérifié pendant une heure et ont dit que ça allait. C'était son comportement normal."

"Je disais aux gens que si nous avions l'équilibre de la Williams sur cette voiture, nous gagnerions avec deux tours d'avance ! La McLaren allait une seconde au tour plus vite que la Williams, mais la sensation était la même que quand on se qualifiait dixième avec la Williams. Cette dernière, on pouvait la hisser à la troisième place ou la quatrième, voire la pole, même si c'était difficile. Mais cette chose [la McLaren, ndlr] avait un comportement abominable, et on gagnait des courses ! Comment est-ce possible ?"

"J'ai tenu ça très secret : à mes yeux, ç'aurait été très irrespectueux de dire que le comportement de la voiture était merdique. J'aurais dû prévenir que j'avais des difficultés avec la voiture, mais je ne l'ai jamais fait publiquement."

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