Interview

Interview - Keke Rosberg rompt un silence long de six ans

Il aura fallu attendre six ans et que son fils devienne champion du monde pour qu'il parle de nouveau à un média. Lui-même sacré en 1982, Keke Rosberg a brisé le silence à Abu Dhabi.

Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête son titre de Champion du monde avec sa femme Vivian Rosberg, sa maman Sina Rosberg et son papa Keke Rosberg

Photo de: LAT Images

Niki Lauda avec Keke Rosberg
Keke Rosberg
Keke Rosberg
Keke Rosberg
Keke Rosberg,
Keke Rosberg, Williams FW08 Ford
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, fête son titre mondial avec sa femme Vivian Rosberg et sa mère Sina Rosberg
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, fête son titre mondial avec sa femme Vivian Rosberg et sa mère Sina Rosberg
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, fête son titre mondial avec son équipe
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, fête son titre mondial avec sa femme Vivian Rosberg et l'équipe
Le podium : Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, fête son titre mondial avec le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1
Le deuxième, Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid fête son titre de Champion du monde à la fin de la course
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête son premier titre de Champion du monde
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête son titre de Champion du monde avec sa mère Sina Rosberg
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 fête son premier titre de Champion du monde

Alors que Nico Rosberg a marché dans les pas de Damon Hill en devenant le deuxième fils de champion du monde à remporter le titre à son tour, son père a regardé la course à quelques centaines de kilomètres.

Rosberg Senior, qui s'est délibérément fait discret ces dernières années pour ne pas interférer dans la carrière de son fils, est devenu le premier champion du monde à assister au sacre de son fils.

Une fois le titre assuré, il a fait le court voyage vers Abu Dhabi pour participer aux festivités avec son fils, et a mis fin à l'interdiction qu'il s'était faite de donner des interviews.

"Mon rôle est d'être un soutien privé", a-t-il expliqué aux médias dans le paddock. "Vous oubliez que je n'ai pas donné une seule interview depuis six ans, depuis le 1er janvier 2010. C'est la première fois, et c'était difficile à éviter aujourd'hui."

Motorsport.com a ensuite écouté ce que le Finlandais avait à dire.

 

Où étiez-vous ces derniers jours ?

À Dubai.

Dans un hôtel ?

Un hôtel, et en partie dans la maison d'amis aujourd'hui.

Vous vous êtes fait discret ces dernières années, n'est-ce pas ?

Je crois que le temps était venu de prendre du recul. Il n'y avait pas d'autre choix que de venir ici, car si j'étais venu ici pendant trois jours à ne rien faire, il n'y aurait pas eu une minute de paix pour moi. Nous en avons donc discuté avec Nico et dit : "Je ne peux pas venir. Ça ne fonctionne pas." C'est pourquoi je ne suis pas venu.

Nico savait-il où vous étiez ?

Oui. Nico le savait toujours. Je ne crois pas qu'il savait exactement où j'étais, mais il savait que j'étais à Dubai.

Comment avez-vous réagi devant la course quand Lewis [Hamilton] retenait Nico dans les derniers tours ?

J'ai pris une bonne gorgée de bière et je me suis dit que ça allait être chaud.

Qu'avez-vous fait lors du dépassement sur Verstappen ?

Il s'est sorti tout seul au premier virage, non ? Mais peut-être qu'ils commenceront à l'éduquer un jour. C'est un garçon très talentueux, mais il a besoin d'être un peu conseillé. Il gâche toujours de grands résultats. Et en F1, tout est question de résultats. 

Est-ce difficile de regarder Nico ? Ressentez-vous les mêmes émotions que lui ?

Bien sûr. Ce ne serait pas votre cas en tant que père ?

Vous êtes bien sûr le seul champion du monde qui a vu son fils remporter le titre…

Oui, comme quelqu'un l'a dit, le seul vivant. En effet !

Aviez-vous imaginé que ce jour viendrait ?

Je pensais qu'il viendrait. Mais j'avais une règle selon laquelle quand on arrive en F1, il y a trois choses que l'on veut accomplir. Il faut gagner sa première course, il faut gagner à Monaco, et il faut gagner le championnat. Et c'est ce que j'ai dit à Nico. Maintenant, on peut cocher les cases et dire que c'est fait.

Son style de pilotage est-il différent du votre ?

Il a une meilleure voiture.

Comment pensez-vous qu'il est devenu psychologiquement si fort ?

Je ne sais pas. C'est remarquable. Je l'admire pour sa force mentale et son engagement. Il faut se souvenir que l'engagement de quelqu'un comme Nico est à 110%, je ne sais pas comment les autres font. Ça n'a rien à voir avec la manière dont il est devenu pilote de F1. Absolument rien.

Est-ce que le fait que Mercedes dispose de deux champions dans son équipe change la dynamique désormais ?

Je ne sais pas si ça change, mais un homme heureux est toujours plus performant qu'un homme malheureux. Je pense qu'il relèvera un peu le niveau l'année prochaine, comme tout le monde le fait. Jenson [Button] l'a fait quand il a gagné le championnat. Ça se produira probablement.

Nico semblait très ému en vous parlant ?

Oui, car c'est un sport familial et il sait ce que ça représente pour moi, et ce que ça représente pour lui.

Quel est le plus important pour vous, vos victoires ou celles de Nico ?

Mes victoires ne comptent plus. Cela fait tellement longtemps. Pour moi ça ne compte plus. Tout est question de Nico désormais, de ses performances et de ses succès.

Nico a dit que vous lui aviez envoyé un texto samedi soir en lui disant d'être à fond...

C'est un peu difficile car il faut dire quelque chose, mais quoi ? Ne pars pas en tête-à-queue au premier virage ? On ne peut pas faire ça. Alors on essaie d'avoir le bon état d'esprit. C'est un sport et il faut prendre du plaisir. La pression devrait toujours être moindre que le plaisir.

Pensez-vous qu'il a connu une période difficile en F1 contre de nombreux grands pilotes ?

En 2014, il aurait déjà pu gagner le championnat ici. Bien sûr, ces trois dernières années ont été incroyables, avec une pression folle, car on se bat pour la victoire chaque week-end. On se bat pour le titre chaque année, et un abandon est vraiment terrible. Un volant qui ne fonctionne pas alors que vous êtes en pole position à Singapour. Mais c'est la nature de ce sport. Quand je courais, nous étions plus ou moins habitués à voir un pilote sur le bas-côté avec un moteur explosé. C'est comme ça désormais. Maintenant, bien sûr, les voitures sont tellement fiables que chaque abandon est un énorme désastre. À mon époque, c'était la vie normale.

Est-ce plus facile de gagner le titre aujourd'hui qu'à votre époque ?

Non. Ce n'est pas plus facile, ni plus difficile. C'est juste complètement différent. Si l'on regarde le tennis aujourd'hui, ça n'a rien à voir avec le tennis d'il y a trente ans. Aujourd'hui, c'est un jeu de précision et il faut être grand et avoir de la puissance ici et là. C'est la même chose.

L'année de votre titre, vous avez gagné une course et le championnat. Lewis a gagné dix courses et perdu le titre…

C'est correct. Mais la différence pour Lewis est qu'il avait 50 chevaux de plus que les autres [pilotes non Mercedes], et j'avais un déficit de 350 chevaux à cette époque… On ne peut pas vraiment comparer. Ça semble être pareil, mais c'était plutôt différent à l'époque.

Que dites-vous aux gens qui disent que Nico est un champion chanceux ?

Je pense que Lewis a déjà été chanceux deux fois, alors pourquoi pas Nico une fois. Si l'on veut gagner un titre mondial en F1, on ne peut pas avoir de malchance. J'aurais pu gagner le championnat à Monza, je devais finir cinquième mais l'aileron arrière est tombé d'une Williams. Pouvez-vous imaginer ?

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