
Bilans Saison 2020
Bilan 2020 - Kvyat, dans l’ombre de Gasly
La saison 2020 de Daniil Kvyat semble terne à côté de celle de son équipier Pierre Gasly, auteur d’une victoire à Monza et de performances globalement dans la lumière. Mais le Russe n’a globalement pas à rougir.

Ces bilans 2020 sont aussi l'occasion pour vous de noter chaque pilote, grâce au module situé au bas de cet article.
Lors du retour de Pierre Gasly chez Toro Rosso à mi-saison 2019, il est rapidement apparu que le Français avait réussi à prendre la mesure de Daniil Kvyat. Aussi, cette tendance s’est poursuivie sans aucun doute en 2020 et le Russe, qui ne sera pas dans le baquet AlphaTauri l’an prochain, a été assez largement dominé aux points (75 contre 32).
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Mais la lecture brute des résultats de Kvyat ne permet pas de saisir que, la plupart du temps et en partie grâce aux circonstances, il n’était pas très loin de Gasly, au moins en course. Car en qualifications, les choses sont plutôt nettes : dominé 13 fois sur 17 par son équipier, huit fois de plus de deux dixièmes, le #26 n’a pas véritablement été un concurrent et s’est souvent retrouvé bien plus éloigné qu’il n'aurait dû l'être de son équipier sur la grille de départ. L’écart moyen s’est tout de même resserré en seconde partie de saison et le Russe a terminé la campagne en devançant le #10 par deux fois.
L'avantage de Gasly, dans un milieu de peloton resserré, représentait pour Kvyat un recul important en termes de positions et donc le risque d'être impliqué dans des luttes empêchant de jouer de meilleurs résultats sur le long terme. Mais le paradoxe est que la présence régulière de Gasly en Q3 l'obligeait à partir en pneus moins avantageux que Kvyat sur la globalité des courses.

Ainsi, le dimanche, la donne a souvent semblé plus équilibrée, même si Kvyat a très souvent manqué de prendre l'ascendant en profitant du désavantage pneumatique réglementaire de son équipier. Cela a donné une image globalement un peu meilleure au Russe en course qu'en qualifs, notamment dans la première phase des épreuves, où il a pu faire jeu égal. L'exemple paroxystique est peut-être le GP d'Italie où, à la faveur de meilleurs pneus, il est revenu dans les échappements de Gasly et fait partie des raisons qui ont incité le Rouennais et son ingénieur à rentrer au stand, pour un arrêt au timing chanceux qui allait l'aider à conquérir la victoire.
Rarement spectaculaire, Kvyat a souvent été plutôt solide quoique trop reculé dans le milieu de peloton pour véritablement capitaliser dessus. En début de saison, sans un certain manque de réussite, il avait de quoi augmenter son total de points sans ses abandons en Autriche (problème de suspension) et en Grande-Bretagne (crevaison puis sortie de piste).
À partir du mois de septembre, au moment où son avenir semblait clairement s'assombrir, il a haussé son niveau de jeu en passant de deux points inscrits sur les sept premières manches de l'année à un total de 14 suivant le triptyque Italie-Toscane-Russie ; bien entendu, un regain largement éclipsé par la victoire de Gasly à Monza, qui assurait définitivement la place du Français à Faenza en 2021. Au GP de l'Eifel, alors qu'il évolue proche de son équipier, il est victime d'une erreur d'Albon et perd très gros. Au Portugal, il connaît sans doute une des pires courses de sa saison avec un manque de confiance absolu et une dernière place finale.

Le GP version courte d'Émilie-Romagne, sur un circuit d'Imola où les AlphaTauri se sont montrées particulièrement véloces, est au contraire l'une des meilleures courses de Kvyat cette saison. Alors que Gasly, mieux placé, a vite abandonné, le Russe a longtemps joué le top 10 avant de profiter de la relance en fin de course pour s'offrir une chance de jouer le podium en dépassant rapidement et autoritairement trois monoplaces, mais en butant sur Ricciardo. Sa dernière bonne course a été le GP de Sakhir, avec une sixième place au départ et une septième à l'arrivée, en s'offrant dans les derniers tours le scalp d'un Bottas en difficulté.
En fin d'exercice, Kvyat, qui sera remplacé par Yuki Tsunoda, a semblé conscient du sort qui l'attendait et détendu, et a sans doute offert son meilleur à ce moment-là. À seulement 26 ans, il va une nouvelle fois quitter la discipline au terme d'une saison loin d'être infamante mais qui, avec son parcours et les attentes de Red Bull, ne suffit simplement pas. D'autant plus quand il a fait équipe avec l'un des pilotes les plus en vue de l'année, qui a lui aussi connu une rétrogradation de l'écurie mère au junior team.

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Daniil Kvyat |
Équipes | AlphaTauri |
Auteur | Fabien Gaillard |
Bilan 2020 - Kvyat, dans l’ombre de Gasly
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