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L'échec de l'accord Red Bull/Mercedes - L'alibi Manor pour 2016 (3/3)

Mercedes s’est servi de la petite écurie Manor pour éviter de devoir fournir des unités de puissance à Red Bull en 2016.

Dr. Dieter Zetsche, CEO de Daimler AG avec Toto Wolff, Mercedes AMG F1 sur la grille

XPB Images

Face à la menace que représente l’arrivée possible du groupe VW/Audi en Formule 1 avec Red Bull, Toto Wolff commence à discuter avec la petite équipe Manor. Transférer le contrat de moteurs de Lotus à Manor rendait ainsi les discussions de Red Bull avec Mercedes beaucoup plus complexes. Cela permettait aussi à Mercedes de dire à Bernie Ecclestone : "Regardez. Nous avons quatre écuries. Nous avons fait notre effort. Nous ne pouvons pas fournir une cinquième équipe."

Après la pause estivale, le possible accord Red Bull-Mercedes était toujours d’actualité. Mais tout cela a changé à Monza, en Italie. La rumeur circulait comme quoi les discussions étaient terminées. Juste avant Monza, Niki Lauda a fait part de la mauvaise nouvelle à Red Bull.

Durant ce week-end en Italie, Lewis Hamilton a déclaré à la presse qu’il croyait que ce n’était pas une bonne idée que Mercedes fournisse des moteurs à Red Bull. Était-ce un message adressé au conseil d’administration de Mercedes ou a-t-il été encouragé à tenir ces propos?

Un dernier meeting

À Monza, Bernie Ecclestone a tenu une réunion avec Dieter Zetsche, grand patron de Mercedes, Niki Lauda et Christian Horner afin d’éclaircir la situation. Zetsche a alors souligné sa crainte face à la menace VW/Audi.

Quand il a été demandé à Zetsche en Italie ce qui allait survenir, il a simplement dit : “Je n’ai eu aucune demande officielle de leur part pour obtenir des moteurs, alors je n’ai aucun commentaire officiel à faire”. Pourtant, Red Bull affirme haut et fort qu’une telle demande a bel et bien été faite, et cela dès Silverstone. Il existe donc des interprétations différentes de la signification de la lettre envoyée à Niki Lauda.

Après l’Italie, les espoirs de Red Bull ne semblaient pas être complètement évanouis. Ecclestone voulait que l’affaire se concrétise. Mais au final, Mercedes ne voulait plus offrir ses moteurs à Red Bull, et l’accord passé en douce avec Manor fut rendu public le 1er octobre.

Nous avons réellement pris le temps d’analyser la situation durant l’été”, nous a indiqué Wolff à Sotchi. “Nous avons tenté de comprendre la situation de Red Bull. Nous avons attendu de leurs nouvelles, en vain. Et quand rien n’a bougé, nous avons décidé de poursuivre notre stratégie de fournir Williams et les écuries indépendantes, et de ne pas fournir Red Bull”.

Nous n’avons pas changé d’idée. Les choses sont devenues un peu confuses en début de semaine avec certaines déclarations, mais notre position n’a pas changé. Il y a l’équipe d’usine et trois écuries clientes. Nous voulons travailler avec cette structure”.

Mercedes donnait encore l’impression que les pourparlers n'étaient pas allés très loin. Mais Red Bull affirmait avoir mis fin à son contrat avec Renault afin de répondre spécifiquement à une demande de Wolff, se retrouvant sans motoriste. On comprend mieux maintenant pourquoi il existe autant de tensions entre les protagonistes.

On ne sait pas tout

Il subsiste toutefois quelques zones grises. Puisque peu de personnes ont assisté au fameux meeting en juillet, seuls Mateschitz et Lauda savent réellement ce qui s’y est dit, et ce qui a été conclu ou non.

Le contenu de cette réunion est au cœur de cette histoire, comme l’est la confusion qui règne autour de l’urgence de régler l'aspect commercial du contrat. Mateschitz désirait conclure d’abord l’accord de fourniture de moteurs, puis discuter du marketing et du commercial, mais pour Mercedes ce point était une priorité absolue. Le fait que Red Bull ne soit jamais revenu avec une offre ferme et définitive représentait une excuse parfaite pour cesser toute discussion.

Puis il y a eu cette supposée menace que représentait le groupe VW/Audi. Ironie du sort, on constate que le scandale du Dieselgate a coûté son poste à Winterkorn et a mis un frein à tout projet d’Audi en F1. Les dirigeants qui auraient approuvé un projet Red Bull-Audi ne sont maintenant plus en poste.

Cette saga n’a certainement pas été du goût d’Ecclestone, qui a consacré beaucoup de temps et d’efforts à la concrétisation de l'affaire. Il affirme toutefois voir les deux côtés de la médaille.

Je ne le blâme pas [Toto]. Dans son cas, la dernière chose que je voudrais faire serait de fournir des mes moteurs à Red Bull”, a-t-il dit à Austin. “Pour excuser Red Bull, ou Christian Horner en particulier, la raison pour laquelle ils ont mis fin à leur contrat avec Renault était dans le but de conclure l’entente qu’ils croyaient avoir conclue avec Mercedes, car ils croyaient bien que c’était chose faite”.

Machiavélique comme toujours, il ajoute : “Dans le cas de Niki, quand Niki a quitté Dietrich, il lui a serré la main, mais c’était pour lui dire au revoir…

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