La chasse aux sponsors expliquée par Nico Müller
Pour tout jeune pilote aspirant à courir un jour en Formule 1, la chasse aux sponsors est peut-être l'aspect le plus difficile à gérer du sport automobile, et néanmoins l'un des plus importants
Pour tout jeune pilote aspirant à courir un jour en Formule 1, la chasse aux sponsors est peut-être l'aspect le plus difficile à gérer du sport automobile, et néanmoins l'un des plus importants.
De nos jours, il faut environ deux millions d'euros pour financer une saison en GP2, tandis qu'une année en Formule Renault 3.5 coûte dans les 750 000€.
Troisième puis quatrième du GP3 en 2010 et 2011, Nico Müller évolue en FR 3.5 pour la deuxième saison de suite, ne pouvant de toute façon pas envisager le GP2 du fait de son manque de budget. Il a expliqué en exclusivité pour ToileF1 les rouages de cette fameuse chasse aux sponsors.
La première difficulté, pour tous les pilotes, est le manque de retour sur investissement que représente le sponsoring en sport automobile pour une entreprise. “C'est difficile d'expliquer à une société le retour du sponsoring”, confie le pilote suisse. “Avec le logo, tu la représentes en sport automobile, et dans une catégorie comme les World Series, il y a la télé, mais avec l'argent qu'ils devraient y mettre, il y a d'autres possibilités qui coûtent moins cher avec un meilleur retour”.
À cela s'ajoute, pour Müller, le fait d'être originaire d'un pays où la culture du sport automobile est très limitée : “C'est super difficile aujourd'hui, parce qu'il faut estimer où il y a la possibilité de trouver de l'argent. Déjà, ça élimine certains pays : en Suisse, il n'y a pas d'histoire dans le sport auto, alors c'est vraiment difficile de trouver des personnes qui sont passionnées”.
La meilleure solution, pour les pilotes qui n'ont pas la chance d'avoir des liens familiaux avec leurs sponsors, est donc de créer et d'entretenir une relation durable avec des compagnies dont les dirigeants apprécient le sport automobile.
“Pour moi, le plus important, c'est de créer un contact avec des personnes passionnées, avec une société qui aime le sport auto : il faut choisir avec qui tu fais les contacts. Cela ne vient que de ça. Si tu te dis “Bon, Total sponsorise en F1”, si tu appelles et ils te disent “On ne connaît même pas”, ça ne sert à rien. Il faut vraiment créer des contacts à la base, et à partir de là, tu travailles”, conclut-il.
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