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La course de leur vie #12 : Alex Caffi, USA 1989

Caffi, Capelli, Larini, Tarquini, Morbidelli, Modena

Caffi, Capelli, Larini, Tarquini, Morbidelli, Modena... Toute une génération (la liste est loin d'être exhaustive) de bons pilotes italiens qui rêvaient de se faire une place au soleil de la F1. Aucun n'a gagné un Grand Prix, la plupart n'ont même jamais eu l'opportunité de signer pour un team de pointe. Arrivé sans grande expérience, Sandro Caffi (56 GP/6 points) a connu durant trois ans une ascension continue, avant de redescendre la pente et de tomber dans l'oubli.

Le Lombard accède à la F1 en 1986, au terme de trois saisons régulières de F3 nationale (2ème/2ème/3ème). Enzo Osella, qui a mis le pied à l'étrier de nombre de ses jeunes compatriotes, lui offre un volant pour le Grand Prix d'Italie. Heureusement que les 27 engagés sont tous admis au départ : Caffi est dernier, à huit dixièmes de son équipier Ghinzani, lui-même à plus de deux secondes du 25ème (Capelli, AGS). Des écarts énormes, qui reflètent bien la non compétitivité de la vieille et lourde Osella à moteur Alfa. Alex termine 11ème et dernier à 6 tours. Ce qui ne l'empêche pas de se lier pour 1987. Qualifié quatorze fois sur seize, il ne verra jamais la ligne d'arrivée, miné par les ennuis mécaniques. Reste quelques belles prestations aux essais, comme à Monaco où il s'élance en huitième ligne.

En 1988, le voilà chez BMS Scuderia Italia. La structure de Beppe Lucchini se lance en F1 avec des châssis Dallara, et Caffi est son unique pilote. Lourde tâche quand on sait qu'en plus il faut franchir l'écueil des pré-qualifs. Il n'échouera que deux fois, dont lors de l'épreuve d'ouverture au Brésil mais c'était inévitable : la 188 pas prête, on bricola à la hâte un châssis F3000 ! Une campagne très honorable, marquée par quelques exploits le samedi (10ème à Budapest, 11ème à Adélaïde) et par quelques Top 10 le lendemain, hélas à l'époque non récompensés de points : 7ème au Portugal, 8ème en Belgique et aux USA, 10ème en Espagne. La squadra passe à deux voitures en 89, avec la venue de l'expérimenté mais fantasque Andrea De Cesaris. A nouveau, le châssis démontre d'évidentes qualités. Dès le troisième rendez-vous, à Monaco, Caffi décroche ses trois premiers points avec une belle quatrième place.

Phœnix accueille alors le Grand Prix des USA. La 189 vole entre les murs de béton : Alessandro obtient un fantastique 6ème chrono - quatre dixièmes devant De Cesaris qui n'est que 13ème - entouré des Brabham. Il absorbe celle de Brundle d'emblée, puis entame un long duel avec celle de Modena. Les retraits successifs de Nannini (Benetton), Mansell (Ferrari) et Senna (McLaren) le propulsent, à mi-course, en deuxième position, à 41 secondes de Prost (McLaren) ! Obligé de changer de gommes au 41ème tour, il repart 5ème. Vu la suite des événements, dans cette course hécatombe, il pouvait encore revendiquer le podium. Jusqu'à cette 53ème boucle où sa trajectoire croise celle de son... équipier. De Cesaris a un tour de retard mais n'en a cure : pour éviter l'accrochage, Caffi est contraint de se jeter dans le mur. "Andrea est ainsi fait..." commente laconiquement leur directeur sportif.

Alex prendra un point dès l'épreuve suivante, au Canada. En Hongrie, il sera fantastique 3ème de grille, bien servi par des Pirelli qui, moins performants en course, le renverront au 7ème rang final. Une belle année, au terme de laquelle il commet l'erreur de signer pour Arrows : le team vient d'être acheté par les Japonais de Footwork, et un bloc Porsche s'annonce pour 91. 1990 est une année de transition, avec un Cosworth. Elle commence mal pour Caffi, qui se blesse durant l'hiver et n'est pas directement fit. Il prend ses seuls points de l'année (5ème) à Monaco. Les derniers. Trop encombrant, trop peu puissant, le V12 Porsche sera une imposture. Les non-qualifications s'enchaînent début 91. Blessé à nouveau dans un accident de la route, l'Italien ne doit qu'à ses avocats de récupérer son baquet. Il ne se hisse sur la grille que lors des deux dernières manches. Ultime bètise début 92 quand il rejoint la fantomatique Scuderia Andrea Moda (ex-Coloni), qu'il quittera sagement après une exclusion et un forfait du team lors des deux premiers Grands Prix.

Sandro a désormais 48 ans. Au fil des saisons, on l'a vu en Tourisme, GT, Protos. Il a pris part à toutes les courses de 24 heures, à l'éphémère série GP Masters en 2007, et a notamment disputé l'an passé la Speed EuroSeries sur Wolf et le... rallye de Monte-Carlo avec une Skoda.

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