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La course de leur vie #13 : Hans Heyer, Allemagne 1977

Hans Heyer : une légende en Tourisme, où son palmarès est long comme un jour sans pain

Hans Heyer : une légende en Tourisme, où son palmarès est long comme un jour sans pain. L'homme au chapeau tyrolien perpétuellement vissé sur la tête n'a, en principe, rien à faire sur un site consacré à la F1. Légalement, il n'a jamais pris part à aucune course. Légalement... L'histoire de son unique Grand Prix, en Allemagne en 1977, est de celles qui appartiennent définitivement au passé, et qui donnent à la F1 - pour ne pas dire au sport automobile - d'alors ce charme désuet qui lui fait tant défaut aujourd'hui.

A l'époque, Heyer, natif de Moenchengladbach comme Heinz-Harald Frentzen ou Nick Heidfeld, est déjà une superstar des courses d'endurance. Il est champion d'Europe de Tourisme depuis 1974 et a déjà conquis deux de ses trois titres de champion d'Allemagne (75/76) sur des Ford Escort Groupe 2 de chez Zakspeed, après avoir aussi piloté des Capri, des BMW chez Schnitzer, des Mercedes avec AMG. Des Porsche également, car on le voit aussi en GT, notamment chez Kremer. A 33 ans, il n'a... jamais tâté de la monoplace, ayant écumé pendant une dizaine d'années les championnats de karting avant de passer dans des voitures avec toit. Ce sera chose faite lors d'une course de F2 en 1976, déjà à Hockenheim, sur une Toj-BMW. Septième de la première manche (il ne se qualifiera pas pour la seconde), il hérite d'un point, l'épreuve ayant été enlevée par Hans Stuck, non autorisé à scorer à cet échelon, et est donc classé 17ème du championnat. Sa seconde et dernière expérience en monoplace, il la vivra douze mois plus tard en F1 !

Juillet 1977. L'écurie Penske a disparu de la F1, mais son matériel a été repris par ATS, un nouveau team teuton fondé par Gunther Schmidt, personnage au caractère volcanique qui a fait fortune dans les jantes. Jean-Pierre Jarier est son unique pilote en principe, mais pour son Grand Prix national, il choisit d'aligner une deuxième voiture. Heyer est une vedette en Allemagne, il a pas mal marché sur ce tracé un an plus tôt, le coup de pub sera bon. La PC4 (rebaptisée HS1) a gagné avec Watson en Autriche un an plus tôt, ce n'est donc pas une mauvaise auto. Très logiquement, Hans souffre en qualifs, même s'il améliore constamment ses chronos. Au final : 1:57.58. A quatre secondes et demie de la pole de Scheckter (Wolf). C'est le 27ème temps, et ils ne seront que 24 au départ. Heyer échoue à quatre dixièmes du dernier qualifié, Rebaque (Hesketh). Il précède cela dit Arturo Merzario (March) et surtout Emerson Fittipaldi, double champion du monde, éliminé avec sa Copersucar. Dimanche après-midi, bien que troisième réserviste seulement, notre homme se sangle dans son bolide jaune. Confusion lors de l'envol : les feux tombent en panne, c'est avec le drapeau allemand qu'il faut libérer la meute, Regazzoni (Ensign) et Jones (Shadow) se percutent d'emblée. Sans avoir l'air d'y toucher, l'ATS n°35 prend la piste. Les commissaires sont-ils trop occupés ailleurs ou, plus probable, regardent-ils volontairement en l'air ? Toujours est-il que Heyer lime le bitume, et le public, lui, l'a repéré. L'aventure prendra fin au bout de neuf tours, boîte cassée, et il aurait de toute façon été disqualifié, mais voilà bien une extravagante manière de débuter en Grand Prix !

Il n'y aura pas de deuxième chance : la carrière en monoplace de Hans est derrière lui désormais. Il se replonge en Tourisme, obtient un troisième titre allemand en 80 sur une Lancia Beta, puis se lance en championnat d'Europe. Trois années de suite (82/83/84), il enlève les 24 Heures de Francorchamps, sur BMW 528i et 635 CSi puis sur Jaguar XJS (avec Tom Walkinshaw). On le retrouvera également en WTCC, avec Toyota. Il continue aussi à rouler en Voitures de Sport, entre autres chez Joest et TWR : il gagne ainsi les 6 Heures de Watkins Glen 80 et les 12 Heures de Sebring 84. On le voit même finir deuxième en 1985 du... Paris-Dakar, catégorie camions, sur un MAN. Il a disputé la millième (!) et dernière course de sa carrière en Polo Cup allemande en 2004 où, invité pour lui rendre hommage, il se classe 14ème au Norisring. Aujourd'hui, à quasi 68 ans, Heyer surveille la progression de son fils Kenneth, troisième des dernières 24 Heures de Francorchamps.

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