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La course de leur vie #14 : Gabriele Tarquini, Mexique 1989

Tarquini : un de ces nombreux Italiens qui, durant les années 80-90, ont déferlé sur la F1

Tarquini : un de ces nombreux Italiens qui, durant les années 80-90, ont déferlé sur la F1. Plus talentueux que fortunés, ils ont, pour la plupart, été contraints à changer de voie au bout de quelques saisons de galère en milieu ou fond de grille. Il est heureux pour Gaby qu'il ait trouvé sa voie en Tourisme, dont il est devenu au fil des ans un des meilleurs spécialistes mondiaux.

Pour ce natif des Abruzzes, tout est allé très vite après avoir démarré très tard. C'est en effet à 22 ans seulement qu'il explose sur la scène internationale, devenant en 1984 champion d'Italie, d'Europe et du monde en karting. Il tâte alors déjà de la F3 et, dès 1985, de la F3000. Les résultats, trois années durant, sont mitigés (entre la 6ème et la 10ème place finale), mais le garçon laisse entrevoir un bon coup de volant... et n'est pas superstitieux, arborant un temps le n°13 d'habitude honni en sports moteurs. En 1987, Enzo Osella lui donne un avant-goût de F1 au Grand Prix de Saint-Marin. Au volant d'une auto dépassée, il est dernier, aux essais comme en course, jusqu'à son abandon. Il n'en décroche pas moins un baquet à temps plein chez Coloni pour 89. La FC188-Cosworth n'est pas mauvaise, le début de saison est d'ailleurs encourageant, avec en point d'orgue une 8ème place au Canada. Puis, au fur et à mesure, l'argent manque tandis que d'autres développent leur monoplace. Se (pré-)qualifier devient de plus en plus compliqué, le Transalpin n'y parviendra que huit fois.

Pour 1989, Tarquini rejoint le First Racing. Il a déjà conduit pour Lamberto Leoni en F3000 et celui-ci tente le saut à l'échelon supérieur. Las, alors que les premiers tests ont débuté, l'écurie doit renoncer, un sponsor l'ayant lâché (le matériel sera repris par Life). Voilà Gabriele à pieds. Pas pour longtemps. Le dramatique accident de Philippe Streiff avec l'AGS à Rio, quelques jours avant le début de saison, pousse Henri Julien à se rabattre sur lui : il ne le regrettera pas. Dès leur premier Grand Prix à Imola, il se classe 8ème. A Monaco, il est en milieu de grille, précédant notamment les Benetton et Lotus. La JH23B a une excellente motricité, le Cosworth n'est pas trop pénalisé, le pilote déchaîné. Constamment dans le Top 10, il pointe 5ème au 34ème tour. Le beau rêve s'évanouit 13 boucles plus tard, quand il est victime d'une panne électrique. La vengeance survient lors de l'épreuve suivante au Mexique. Cette fois, Gabriele est qualifié 17ème. A nouveau, son départ est excellent vu qu'il gagne quatre places. Il intègre le Top 10 au 7ème tour, le Top 6 au 36ème, doit logiquement céder à Prost mais bénéficie de l'abandon de Mansell. Au terme des 68 tours d'une épreuve toujours exigeante, lors de laquelle il signe le dixième meilleur chrono, il prend une belle sixième place. Le deuxième et dernier point d'AGS en F1, le seul de Tarquini.

L'écurie tombe en pré-qualifications à mi-championnat, et celles-ci sont alors plus serrées que les qualifs elles-mêmes. Comme, en outre, la machine n'évolue plus, l'Italien n'en sortira jamais. Faute de mieux, il rempile avec l'équipe gonfaronnaise en 1990 mais ne parvient que quatre fois à prendre un départ. Et c'est pire encore l'année suivante avec trois Grands Prix disputés. AGS agonise, et avant qu'elle meure, Tarquini est transféré chez Osella, devenue Fondmetal grâce aux capitaux injectés par un autre Gabriele, Rumi. Il y finit l'année et enchaîne en 1992. Une fois de plus - c'est l'histoire de sa vie -, la GR01 est bien née (Gaby se hisse cinq fois dans les quinze premiers le samedi), mais sa fiabilité est désastreuse : une seule fois il reçoit le drapeau à damier. Après le Grand Prix d'Italie, Rumi débranche la prise. On ne reverra Tarquini qu'une fois, à l'occasion du Grand Prix d'Europe 1995 quand, réserviste chez Tyrrell, il relaie Katayama, accidenté, et se classe 14ème. Son 38ème Grand Prix seulement, en... 78 tentatives.

Le Tourisme l'attend, et il va y faire merveille. Champion en British Touring Car Championship en 1994 avec une Alfa Roméo, il écume les championnats nationaux puis rejoint dès 2001 le championnat d'Europe et y décroche le titre deux ans plus tard, toujours chez Alfa. Depuis 2005, il milite en championnat du monde (WTCC) et y a obtenu en 2009 une nouvelle couronne avec Seat, à 47 ans. Et malgré une campagne 2011 moins en vue, il n'a visiblement aucune intention de raccrocher.

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