La F1 a-t-elle besoin de voitures plus rapides en 2017 ?

Après que la Mercedes W07 de Lewis Hamilton a battu le record du tour en qualifications à Bahreïn, la F1 a-t-elle raison de continuer à tout faire pour augmenter significativement la vitesse en 2017 ? Jonathan Noble se plonge dans les données.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team

Photo de: XPB Images

Fernando Alonso
Fernando Alonso
Fernando Alonso
Fernando Alonso, vainqueur, célèbre sa victoire
Fernando Alonso devance Michael Schumacher
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid, bloque une roue au freinage
Max Verstappen, Scuderia Toro Rosso STR11
Le départ : Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team W07 sur la grille de départ
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Départ : Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team W07 mène
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 Team W07
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB12 bloque ses roues au freinage

La quête de voitures qui seront jusqu'à cinq secondes plus rapides au tour en 2017 a déjà suscité l'inquiétude des pilotes concernant l'impact que l'appui aérodynamique supplémentaire pourrait avoir sur les dépassements.

Mais au-delà de ça, une réduction curieuse des temps au tour cette année - qui a finalement permis à la génération turbo hybride de battre quelques anciens records - a récemment ajouté une nouvelle dynamique au débat sur la nécessité des changements à mettre en place l'année prochaine.

Après tout, si Lewis Hamilton a pu battre une référence vieille de 11 ans (établie par Mark Webber en essais libres en 2005) à Bahreïn, il y a là un argument fort qui suggère que les voitures actuelles sont de toute façon assez rapides.

Mais les performances du dimanche traduisent-elles le véritable niveau de l'actuelle génération de voitures par rapport aux anciennes monoplaces en termes de vitesse ? Regardons de près les données.

Les records de Hamilton

Le fiasco autour des qualifications à élimination ayant dominé l'agenda du samedi lors des deux premières courses de la saison, le rythme des F1 version 2016 a été quelque peu négligé.

Il y a seulement deux ans, les nouvelles voitures turbo hybrides étaient critiquées parce qu'elles étaient trop lentes - ce qui a pressé le remaniement de 2017 -, mais les développements des moteurs, de l'aérodynamique et des pneus ont permis de faire un pas en avant important au niveau du rythme.

En prenant le Grand Prix de Bahreïn en exemple, le temps de la pole position est tombé de plus de trois secondes en seulement deux ans. En 2014, Nico Rosberg a assuré le premier emplacement sur la grille en 1'33''185. L'année dernière, Lewis Hamilton l'avait fait en 1'32''571, alors que plus tôt ce mois-ci la pole du Britannique était en 1'29''493.

Ce brillant tour dans la soirée de samedi était significativement plus rapide (0,034s) que le meilleur tour précédent réalisé par Webber en essais libres en 2005 (les temps de qualifications n'étaient pas extraordinaires cette année-là en raison du format sur un seul tour lancé et de l'essence déjà présente pour le début de course).

Donc, les F1 étant revenues aux précédents niveaux de performance, faut-il qu'elles soient encore plus rapides ? En fait, oui.

Le rythme de course

Une des impulsions qui a encouragé les dirigeants de la F1 à s'intéresser à la performance des voitures était que les pilotes déploraient le manque de challenge.

Le besoin de sauvegarder les pneus et l'essence a transformé les Grands Prix, passés de sprints disputés pied au plancher du départ jusqu'au drapeau à damier à ce que certains prétendent être des promenades du dimanche, à l'économie.

Et alors que le rythme des machines 2016 sur un seul tour a démontré que les voitures hybrides pouvaient être rapides, une étude des données historiques montre qu'elles sont toujours déficientes en course, surtout au début.

Ce déclin dans la performance en course a été souligné par Kimi Räikkönen comme étant une des grosses différences entre le rythme des voitures de 2005 et celles d'aujourd'hui."Ce sont, évidemment, des choses complètement différentes", a-t-il déclaré. "En 2005, nous avions des qualifications, nous roulions avec l'essence que nous utilisions en course. Vous ne pouvez pas comparer car c'était il y a longtemps."

"Mais évidemment, le fait est que sur un tour nous pouvons être assez rapides mais [en course] nous avons la voiture avec beaucoup d'essence et tout le reste, nous sommes bien, bien plus lents, donc c'est là que se situe la grande différence par rapport à il y a 10 ans. Les temps en course sont loin de ceux que nous avions l'habitude de faire."

La comparaison avec 2015

Une rapide analyse du rythme des premiers tours du Grand Prix de Bahreïn de cette saison et de ceux de 2005 montre exactement ce à quoi Räikkönen se réfère. Lors des 10 premiers tours du Grand Prix de Bahreïn 2005, qu'Alonso a débuté avec la quantité d'essence avec laquelle il s'est qualifié, ses temps au tour étaient :

Alonso (Bahreïn 2005)   Rosberg (Bahreïn 2016)
1:36.403 Tour 1 (+3.055s) 1:39.458
1:33.954 Tour 2 (+4.195s)
1:38.149
1:33.559 Tour 3 (+4.172s)
1:37.731
1:33.206 Tour 4 (+4.277s)
1:37.483
1:33.218 Tour 5 (+4.455s)
1:37.663
1:33.174 Tour 6 (+4.580s)
1:37.754
1:32.894 Tour 7 (+4.893s)
1:37.787
1:33.072 Tour 8 (+4.736s)
1:37.808
1:33.368 Tour 9 (+4.806s)
1:38.174
1:33.402 Tour 10 (+4.895s)
1:38.297

En seulement 10 tours, la voiture d'Alonso en 2005 aurait pratiquement pris 45 secondes d'avance. En fait, Alonso a remporté la course en 1 heure, 29 minutes et 18,531 secondes, soit quatre minutes plus vite que le temps de 1 heure, 33 minutes et 34,696 secondes qu'il a fallu à Nico Rosberg pour gagner cette saison.

Des comparaisons supplémentaires montrent que le meilleur tour en course est différent aussi, avec 1'31''447 pour Pedro de la Rosa en 2005 comparé au 1'34''482 de Rosberg cette année.

Évidemment, l'explication à ce différentiel de vitesse peut être trouvée à travers une combinaison de facteurs évidents : des voitures plus lourdes, le plein d'essence et une philosophie pneumatique différente.

Mais cela démontre que malgré le rythme qui fait les gros titres les samedis, il y a encore beaucoup de place pour améliorer la vitesse en 2017, surtout en course.

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