Analyse

La stratégie Mercedes - Rosberg, Hamilton et le poil à gratter Vettel (1/2)

Depuis deux saisons, Mercedes tente par tous les moyens d’assurer à ses pilotes un traitement égalitaire en piste comme en dehors. David Coulthard décrypte la stratégie de course de l'équipe allemande.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06 regarde la Ferrari SF15-T de Sebastian Vettel, Ferrari dans le parc fermé

Photo de: XPB Images

Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Toto Wolff, Président Exécutif de Mercedes AMG F1 et Dieter Zetsche, CEO de Mercedes
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 et son équipier Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 lors de la conférence de presse de la FIA
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Podium : le deuxième, Nico Rosberg, Mercedes AMG F1, Paddy Lowe, Directeur Exécutif Mercedes AMG F1, le vainqueur et Champion du Monde Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1, et le troisième, Sebastian Vettel, Ferrari
Toto Wolff
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 devant son équipier Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Le vainqueur Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 fête sa victoire à la fin de la course
Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari
Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari

Malgré quelques tensions, parfois vives, et des situations de contestation, le plan est appliqué avec rigueur par le constructeur allemand, qui s’est évertué à maintenir ce statut similaire malgré une balance qui, au niveau des résultats, penche assez largement en faveur de Lewis Hamilton. Le Britannique a récolté deux titres et 21 succès sur les deux dernières saisons contre 10 victoires pour Nico Rosberg.

L'ancien pilote Williams, McLaren et Red Bull David Coulthard a décrypté en détails cette stratégie et ses raisons.

Des pilotes égaux

En préambule, l’Écossais tient d'abord à revenir sur les raisons de cette politique : "Ils ont deux pilotes qui ont des contrats avec le même statut et ils donnent la préférence à la voiture qui mène lors d’une course. Il y a tout un tas d’hypothèses qui font que les pilotes ne peuvent simplement pas être laissés à eux-mêmes tout au long de la saison."

"Premièrement, il n’y a aucune assurance que Hamilton et Rosberg se qualifieront en première ligne," explique-t-il dans sa chronique pour le site Internet de la BBC. Les Mercedes, depuis début 2014, ont verrouillé la première ligne de la grille de départ à 25 reprises en 37 courses. "Une fois que c’est fait, ils peuvent ne pas se retrouver premier et second après le départ – comme c’est arrivé en Hongrie."

"Au-delà de ça, Mercedes pourrait ne pas avoir un avantage assez grand au niveau du rythme en course pour leur permettre de seulement faire ce qu’ils souhaitent sans risquer d’être menacés par une autre équipe."

Le doublé est l’objectif idéal : "En fin de compte, le but premier de l’équipe est la victoire et ensuite de s'assurer le meilleur résultat possible – un doublé – et quel pilote termine devant l’autre dans ce scénario est secondaire." L'écurie en a réalisé 22 sur ces deux dernières saisons.

Le luxe de pouvoir mettre ses œufs dans le même panier

Pour David Coulthard, il y a un cas dans lequel Mercedes pourrait choisir de ne pas mettre en place ce plan de bataille : "Le seul moment où ce n’est pas le cas est s’ils sont dans une bataille pour le Championnat avec un pilote d’une autre équipe et qu’ils prennent la décision consciente car un pilote a une meilleure chance de battre ce rival et/ou qu’un des pilotes Mercedes est en dehors de la lutte."

Or, une telle configuration ne s'est pas encore présentée. La domination Mercedes des saisons 2014 et 2015 est l’une des plus hégémoniques de l’Histoire de la discipline, favorisant les stratégies où les œufs sont placés dans le même panier sans crainte de voir un pilote les menacer régulièrement.

Vettel, le poil à gratter

Coulthard rappelle que le choix a priori des stratégies répond à des logiques englobant de multiples facteurs qui sont compilés et étudiés grâce à l’informatique : "Mercedes utilise son approche habituelle pour le bien des pilotes aussi bien que celui de l’équipe. Les ingénieurs Mercedes – comme ceux de toutes les autres équipes – ont des ordinateurs qui font des milliers de simulations des possibles stratégies avant une course."

"De ces calculs ressortent une ou deux stratégies idéales, et l’équipe va choisir la plus avantageuse, tout en gardant de la flexibilité de la modifier dans le cas de changements de circonstances en course. Donc ce n’est pas aussi facile que de dire qu’un pilote – Hamilton, dans le cas du Brésil – demande à changer de stratégie parce qu’il sent qu’il est plus rapide mais ne peut pas passer son équipier alors qu’il est juste derrière lui."

À Interlagos, l’épine dans le pied de Mercedes et par ricochet de Hamilton se nommait Sebastian Vettel : "Et le Brésil était un bon exemple de la raison pour laquelle Mercedes ne peut pas laisser leurs pilotes et leurs ingénieurs se concentrer uniquement sur eux-mêmes, parce que Vettel était assez proche derrière pour qu’ils doivent se concentrer sur le fait de le battre également."

Le quadruple Champion du Monde a souvent été en position de gêner les Mercedes cette saison, au point de signer trois succès, dont le premier en Malaisie. Trop sûr de sa force, Mercedes avait alors commis une erreur stratégique en arrêtant ses pilotes très tôt sous régime de Safety Car, laissant la tête à Vettel qui avait eu le rythme suffisant pour tenir les W06 Hybrid à distance.

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