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La vraie fausse bonne idée de la régulation de la Super Licence

Si l’acquisition de la SuperLicence revient régulièrement sur la table pour les nouveaux pilotes (les rookies ont besoin de réaliser 300 km au volant d’une F1 pour pouvoir obtenir le précieux sésame leur permettant de courir en Grand Prix), le titre reste globalement définitif à partir du moment où il a été acquis, et aucune formalité sportive ou administrative n’est nécessaire auprès de la FIA pour pouvoir renouveler celle-ci de saison en saison

Si l’acquisition de la SuperLicence revient régulièrement sur la table pour les nouveaux pilotes (les rookies ont besoin de réaliser 300 km au volant d’une F1 pour pouvoir obtenir le précieux sésame leur permettant de courir en Grand Prix), le titre reste globalement définitif à partir du moment où il a été acquis, et aucune formalité sportive ou administrative n’est nécessaire auprès de la FIA pour pouvoir renouveler celle-ci de saison en saison. Les critères (somme toute subjectifs) de l’âge des pilotes et de leur série de provenance sont progressivement tombés avec la professionnalisation de la formation des pilotes dès le plus jeune âge, ainsi que la précocité de certains jeunes talents ayant contre toutes attentes fait tomber les barrières -à l’image de Kimi Räikkönen, arrivé de la Formule Renault 2.0 avec seulement une vingtaine de courses monoplaces au compteur-. Bien entendu, l’arrivée du ‘permis à points’, cette saison, peut sanctionner un pilote ayant épuisé son quota de 12 unités pour…un GP, mais ne reste qu’une mesure superficielle pour coordonner les manœuvres des pilotes sur l’ensemble de la saison.

Spéculons dès lors un petit peu, et imaginons que la FIA souhaite mettre son nez dans l’alignement de pilotes payants au plus haut niveau, ou de réaliser une « sélection naturelle » plus dure des pilotes faisant partie de la grille de départ. On a tant entendu ces dernières années de plaintes –y compris au sein des équipes- concernant l’arrivée de pilotes grassement dotés devant de jeunes talents jugés plus « méritants » que la question peut être posée. La Fédération a tout-à-fait les moyens de réguler cela, au moins pour la posture. De nombreuses différentes réécritures des règles sportives pourraient permettre de rendre l’accès de rookies à la SuperLicence plus compliquée, comme en augmentant le kilométrage nécessaire à son acquisition (plus de 1000 km ?), en imposant la réalisation dudit kilométrage à bord d’une F1 de la saison en cours (imposant la mise en place plus systématique de changements en EL1 et familiarisant le public avec la nouvelle génération de pilotes tout en satisfaisant de nouveaux sponsors), ou encore…en limitant tout simplement le nombre de licences accordées chaque année, rendant un certain prestige au statut de pilote F1 !



Certes, la réalisation de kilomètres supplémentaires est en opposition directe avec la politique de réduction des coûts mise en place par la FIA sur les tests F1. Les rookie days organisés spécialement depuis quelques saisons ont déjà progressivement évolué de leur but initial, de nombreuses équipes utilisant celles-ci comme des occasions de tests de développement sérieuses, pas nécessairement destinées à la promotion de nouveaux talents. Reste que certains jeunes, comme Kevin Magnussen ou Daniil Kvyat, ont pu bénéficier de ces occasions pour réellement avancer dans leur formation avec leurs futurs teams respectifs. Et c’est d’ailleurs pour éviter les dérives avec des pilotes essayeurs qualifiés que les rookie days imposent des participants n’ayant pas bouclé un trop grand kilométrage F1.

La grille F1 contemporaine compte 22 pilotes. N’y aurait-il pas un enjeu intéressant à mettre en place en limitant le nombre de superlicences accordées, et mettant pilotes établis et rookies en compétition directe pour un certain nombre de titres, à la façon de divisions dans d’autres sports ? Un nombre de superlicences limité imposerait aux équipes d’aller piocher dans une « réserve » de pilotes obligatoire sur une période de transferts dédiée, qui laisserait les grands teams signer les pilotes de leur choix grâce à leurs capacités financières propres, tout en laissant les petites équipes contraintes de piocher dans ‘le reste’ la capacité de disposer d’un pilote expérimenté et…payé, en raison de la mise en place d’un salaire minimum.



Reste que même si une telle mesure éviterait à la F1 une mauvaise publicité comme celle de ce weekend avec des supposées menaces de grève de pilotes n’ayant pas été payés, ou par rapport à la proportion de pilotes payants ; elle fermerait clairement la porte à de potentiels talents émergeants ayant déjà investi des sommes colossales pour arriver aux portes de la F1 (comme aujourd’hui ?), et poserait d’autres difficultés aux équipes moins bien dotées, qui comptent encore énormément sur les soutiens des pilotes payants pour boucler leurs budgets. Naîtrait également de celle-ci une hypocrisie certaine, de nombreux pilotes payants se trouvant quoi qu’il en soit en mesure d’obtenir une super licence et de financer leur parcours. Quant à la durée d’attribution de la licence, impossible de jouer avec : les teams ne pourraient que mal réagir à l’idée de savoir qu’il est impossible de signer un contrat pluriannuel avec un pilote et de mettre en place une stratégie sur le long terme avec un top pilote.

En conclusion, la limitation ou la régulation du nombre ou de la nature de super licences attribuées ne serait possible que dans le cadre d’une profonde réforme des règles économiques en F1, comme actuellement demandé par de nombreux teams comme Sauber.

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