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Laisser les teams choisir leurs pneus, une vraie fausse bonne idée?

Il est rare, quel que soit le circuit concerné, de n’entendre aucun team se plaindre du choix fait par Pirelli pour les allocations pneumatiques

Il est rare, quel que soit le circuit concerné, de n’entendre aucun team se plaindre du choix fait par Pirelli pour les allocations pneumatiques. Habituellement pointé du doigt ces dernières années pour engendrer trop de dégradation et rendre les courses artificielles autour de la stratégie pneumatique, le manufacturier italien s’est retrouvé sous le feu de critiques injustes en Russie après avoir amené des mélanges conservateurs sur un asphalte qui n’avait jamais été éprouvé jusqu’à présent, et après avoir adopté sa procédure habituelle pour toute introduction de nouveau tracé au calendrier. Soudain, de nombreux observateurs ont en effet réalisé qu'une course à deux arrêts avec de la dégradation pneumatique apportait son lot de sel à une course.

Réalisées avec un cahier des charges strict mais des philosophies différentes, les F1 contemporaines n’exploitent pas les enveloppes pneumatiques de la même manière, et les efforts placés par un team le domaine de l’exploitation du seul contact existant entre les autos et la piste relèvent bien souvent d’une loterie tant il est difficile de savoir si les choix opérés globalement sur l’auto pénaliseront ou non la performance une fois l’allocation de pneus désignée.

Ainsi, il fut fréquent cette année d’entendre Lotus se plaindre de choix trop conservateurs, autrement dit, de devoir composer avec des enveloppes jugées trop dures ; une remarque aussi entendue du côté de chez Williams et Force India, deux autres teams jugés tendres avec leurs montures et capables de maintenir une fenêtre d’exploitation haute (températures élevées) sans grande perte de performance. Mais il faut également dire que les pneus 2014 sont volontairement plus durs que les mélanges 2013, en raison du changement drastique de couple arrière engendré par les nouvelles motorisations V6 Turbo Hybrides.

Jongler entre les critiques de choix trop agressif ou trop conservateur

Pour ne pas revivre les évènements médiatiques difficiles de Silverstone 2013 (où des pneus avaient explosé et où le niveau d’usure était globalement critiqué), Pirelli a choisi cette année de proposer des enveloppes plus conservatrices, rappelant que les teams trouveraient plus de trois à quatre secondes au tour en termes de développement entre le début et la fin de saison.

"Quand ils seront de nouveau plus agressifs avec les sélections de pneus, ce sera de nouveau différent", assure ainsi Hermann Tilke, qui a été contraint de défendre son nouveau tracé de Sotchi, critiqué pour avoir produit la course la plus monotone de la saison.

Un commentaire, accompagné de celui de nombreux pilotes, qui a été entendu par Pirelli, qui a même proposé un nouveau choix pneumatique plus agressif pour la manche de Sao Paolo, le mois prochain. Il conviendra toutefois de remarquer que le changement a été réalisé

avec l’accord des 11 équipes

, et non à la simple demande de quelques participants voyant là leur intérêt propre.

Laisser les teams choisir leurs pneus

Force India est pourtant allé jusqu’à lancer l’idée radicale d’un choix personnalisé pour chaque équipe dans la gamme Pirelli afin de permettre à chaque équipe d’être contentée par les pneus, ou tout du moins, d’utiliser les trains les plus adaptés à chaque monoplace.

"Pourquoi ne pas laisser chaque équipe choisir ses deux options pneumatiques ?", a ainsi interrogé Otmar Szafnauer, Directeur Sportif Force India, dans les colonnes d’Auto Motor und Sport. Szafnauer appuie son idée avec la résultante de spectacle que pourrait apporter une telle possibilité pour chaque team de travailler sur des stratégies alternatives, sans toutefois peser ce que pourrait être la donne pour les qualifications.

"Une voiture serait plus rapide, une autre pourrait courir plus longtemps. Cela rendrait les courses excitantes".

Même si une telle mesure pourrait apporter de la visibilité à Pirelli en termes médiatiques, le manufacturier italien ne voit pas nécessairement cette idée d’un bon œil. La marque demeure la plus à même de déterminer quelles sont les limites d’utilisation des gommes selon les conditions.

"Tout d’abord, ce serait un cauchemar logistique", défend Paul Hembery, qui sait que les enveloppes sont envoyées sur les courses 5 à 6 semaines avant les évènements. "Ensuite, il y a le danger de voir certaines équipes mal choisir. Et si les mauvais pneus représentant un problème de sécurité, nous sommes les seuls à être blâmés, pas les équipes".

Les pilotes sont d'ailleurs

les premiers à reconnaître

que les choix pneumatiques sont avant tout faits en fonction de la vitesse procurée, y compris sous la pluie; et au risque de placer la sécurité à la limite de l'acceptable.

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