Le père de Jules Bianchi pas convaincu par le halo

Un premier prototype de ce halo de sécurité a été installé jeudi matin sur la Ferrari de Kimi Räikkönen afin que ce dernier vérifie si sa visibilité n’était pas compromise. Si ce halo présente des avantages évidents, peu de gens croient qu’un tel dispositif aurait sauvé la vie de Jules Bianchi lorsque sa Marussia a percuté un engin de dépannage en bordure de piste durant le Grand Prix du Japon 2014.

Interrogé par Canal +, Philippe Bianchi a salué les efforts consentis à développer un système de protection, mais demande aux instances dirigeantes d’aller encore plus loin dans leur désir de protéger les pilotes.

"Cela représente un pas en avant pour la sécurité", déclare Bianchi père. "Ce système devrait offrir une protection adéquate dans le cas d’une roue qui se détache d’une voiture. Lorsqu’il s’agit de petits débris toutefois, comme ce qui est arrivé à Felipe Massa [en Hongrie en 2009] et à Justin Wilson [pilote IndyCar], cela n’aurait rien changé. C’est un pas en avant, mais cela ne résout pas tous les problèmes."

La force de la décélération

Dans le cas de l’accident de Jules Bianchi, une telle structure de protection n’aurait eu aucun effet. "Pour Jules, cela n’aurait rien changé, car c’est en fait la violente décélération qui a causé les dommages irréversibles à son cerveau", affirme Philippe Bianchi. "Selon moi, des développements et améliorations apportées au HANS pourraient apporter une solution à ces décélérations extrêmement violentes."

L’action de la FIA

Philippe Bianchi ajoute qu’il ne s’oppose pas au développement du halo pour améliorer la sécurité, mais précise que la FIA devra en faire plus après son introduction.

"Il est évident que je ne contesterai jamais un nouveau dispositif destiné à améliorer la sécurité des pilotes. Mais cette version du halo ne m’a pas convaincue. Elle doit être améliorée. Visuellement, c’est assez moche. Je me demande aussi si le pilote voit parfaitement. La FIA a voulu réagir suite à l’accident de Jules, c’est bien, mais elle doit aller plus loin."

D’autres concepts

La FIA veut intégrer ce dispositif de protection en F1 dès 2017, mais elle doit en approuver le design final. Après Ferrari, Red Bull Racing va essayer sa propre version prochainement. Christian Horner a confié à Motorsport.com ne pas être un grand fan de la solution testée par Ferrari à Barcelone.

"Personnellement, ça ne me plaît pas", affirme Horner. "Je comprends que la sécurité du pilote doit primer. Toutefois, je suis un puriste qui accepte que le cockpit ouvert fait partie de l’ADN de la Formule 1 depuis plus de 60 ans, et il y a des risques associés à cela."

"Nous devons évidemment limiter les risques associés à un cockpit ouvert. Mais ce type de treillis de protection, de type halo, n’aurait pas protégé Felipe Massa et n’aurait pas non plus, malheureusement, sauvé Jules Bianchi."