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Le Qatar et le propriétaire des Miami Dolphins candidats au rachat de la F1

Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 et son équipier Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06 en bataille pour la tête au départ

Photo de: XPB Images

Bernie Ecclestone
Bernie Ecclestone
Jean Todt lors de l'Assemblée Générale Annuelle de la FIA au Qatar
Donald Mackenzie, CVC Capital Partners avec Bernie Ecclestone,
Pastor Maldonado, Lotus F1 Team
Start: Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 Team leads
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06 et son équipier Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W06 en bataille pour la tête au départ
Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W06
Romain Grosjean, Lotus F1 E23 et Felipe Nasr, Sauber C34 en lutte pour une position

CVC Capital Partners a réalisé l'une des plus grandes transactions de l'Histoire en faisant l'acquisition du produit F1 en 2005. Un produit ayant déjà rapporté près de cinq fois son montant depuis l'achat, et qui est considéré par nombre d'experts de la finance comme l'un des meilleurs coups, tous secteurs confondus, dans le monde des affaires.

 

Une poule aux oeuf d'or jalousement contrôlée

CVC avait acquis le sport en mettant sur la table un milliard de dollars et épongeant des dettes par l'apport de liquidités pour 2,5 milliards additionnels. Cet investissement a été plus qu'amorti, et aux solides dividendes accumulés s'ajoute maintenant pour CVC la possibilité de faire rentrer une énorme somme d'argent en réalisant une prodigieuse plus-value sur la vente des titres F1.

La F1 est un produit étrange, en ce sens que depuis l'ère Mosley, la FIA dispose de la possibilité de placer un veto quant au nom d'un candidat à la reprise des titres.

 

"Il faut être "béni" par CVC comme par la FIA (et ainsi Ecclestone, pivot des deux côtés) pour voir la F1 changer de mains".

 

Pour le dire autrement, Bernie Ecclestone avait, avec son acolyte (brillant avocat de métier),  créé un système permettant aux comparses de garder le contrôle moral et exécutif sur le sport, même si un acteur indiscutablement équipé pour procéder à un rachat venait à se présenter ou tentait d'acquérir la majorité petit à petit. Ainsi, même un actionnaire majoritaire ne pouvait exercer de décision exécutive majeure sur le sport selon le montage réalisé; sans parler du contrat de 100 ans liant la FIA à la FOM pour l'organisation sportive du championnat.

C'est par ailleurs notamment sur la base d'un "favoritisme" estimé contraire au cadre juridique par l'accusation que le banquier Gerhard Gribkowsky avait attaqué Ecclestone en Grande-Bretagne puis en Allemagne après s'être estimé lésé sur une transaction réalisée par Ecclestone avec CVC sur les droits de la F1 : Quand le client représenté par Gribkowsky promettait en réalité selon lui plus d'argent que CVC, c'était pourtant le groupe de Donald McKenzie qui décrochait le pompon, et plaçait Ecclestone comme "supremo" du sport en tant que PDG salarié.

 

Des offres pour que la F1 change de mains

Il faut donc être "béni" par CVC comme par la FIA (et ainsi Ecclestone, pivot des deux côtés) pour voir la F1 changer de mains. Le groupe a reçu plusieurs offres, dont une pour la minorité (49%) par la compagnie Liberty Media, à la tête de laquelle l'on retrouve l'Américain John Malone, dont la fortune personnelle est estimée à plus de 8 milliards.

D'autres clients sont sur les rangs, au Moyen-Orient. L'offre la plus récente, publie le Financial Times, serait provenue du Qatar, par le biais d'un consortium affilié à la famille royale et à Stephen Ross, un homme d'affaires propriétaire du club de football américain Miami Dolphins, par le biais de sa compagnie spécialisée dans le sport et le divertissement (RSE Ventures).

 

"Selon le Financial Times, la valeur globale de tous les titres F1 est estimée à 10 milliards de dollars".

 

Il semblerait que la fameuse préférence chère aux gérants du sport aille à l'offre du Qatar, ajoute le Financial Times. CVC est potentiellement vendeur de la F1. En dépit des profits conséquents réalisés depuis 2005, il est important de comprendre que la manne trouvée par le groupe a surtout été importante en raison du fait que le prix d'achat fut ridicule par rapport au potentiel économique du sport d'une part; et que CVC n'a pas réellement investi dans le sport d'autre part, ratissant de larges revenus TV, paddock, merchandising et autres revenus publicitaires liés au placement de publicités sur les panneaux disposés autour des circuits.

 

Un diamant brut encore à polir, dont la réputation s'effritera sans investissement

Pendant ce temps, teams, sponsors et différents acteurs du sport ont connu une période plus difficile et n'ont pas vu le sport investir dans, par exemple, la pérennité d'un plateau aujourd'hui à la lutte, ou dans la réputation de la F1 comme un placement judicieux pour de grands boards d'administration pouvant potentiellement dépenser des dizaines de millions d'euro en sponsoring.

Régulièrement, Bernie Ecclestone lui-même est pointé du doigt par les comités représentant les grandes marques réalisant des études de marché sur la F1 pour justifier l'immense risque que représente un investissement dans un système oligarchique, que les actionnaires ne peuvent soutenir, et qui réduit année après année le nombre de personnes pouvant suivre le sport gratuitement à la télévision et offrir l'exposition si nécessaire à tous. Le Grand Argentier de la F1 se défend tout de même en rappelant plus souvent qu'à son tour qu'il n'est aucunement satisfait du produit F1 actuellement non plus, essentiellement en raison du spectacle offert par les unités de puissance V6 turbo contre lesquelles il s'est toujours positionné.

Selon le Financial Times, la valeur globale de tous les titres F1 est estimée à 10 milliards de dollars. L'offre émise depuis le Qatar évoluerait aux alentours de 8 milliards. 34% des titres F1 donnant les pouvoirs exécutifs sont entre les mains de CVC et Ecclestone explique que ses 5% personnels seront vendus en même temps que ceux de CVC le cas échéant.

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