Les commissaires envisagent un système d'examen de leurs décisions
Les commissaires sportifs de Formule 1 se sont réunis à Vienne jeudi, en marge du Conseil Mondial du Sport Automobile, pour revenir sur la saison écoulée et les différentes problématiques soulevées sur le plan réglementaire.
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid bloque une roue dans le premier virage devant Max Verstappen, Red Bull Racing RB12 et Nico Rosberg, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid
Red Bull Content Pool
Avant la saison 2016, la question du travail des commissaires avait fait l’objet d’un certain nombre de critiques, notamment sur leur interventionnisme, jugé par les équipes comme trop important. Ainsi, il leur avait été demandé d’être plus conciliants, notamment dans le cadre des luttes entre les pilotes.
Au sortir de cette année, finalement, d’autres problèmes sont venus s'ajouter ou ont été exacerbés, et n’ont pas semblé avoir eu de réponse suffisamment constante ou claire : ainsi, des sujets tels que les limites de piste, les décalages au freinage ou les batailles musclées demeurent nébuleux aussi bien dans l'appréciation que dans l'application.
Garry Connelly, président des commissaires, a expliqué que, justement, la question de la constance avait été un point important de la réunion. "Nous avons examiné beaucoup de règles et cherché la façon de travailler avec la FIA pour améliorer leur rédaction, en nous permettant de prendre des décisions plus rapides."
"Nous avons beaucoup parlé de la façon de pouvoir parvenir à une plus grande constance. Nous pensons que plus de réunions et plus d’examens des décisions prises par le passé sont nécessaires, afin que nous comprenions tous comment chaque panel de commissaires traite une situation particulière, surtout à quel moment il est nécessaire pour les commissaires de juger de façon subjective, sur un pilotage dangereux par exemple. C’est un problème assez subjectif."
"Il y a évidemment des décisions qui sont prises collectivement, mais la compréhension de la façon dont ces décisions peuvent être rendues plus constantes est précieuse."
Parmi les idées évoquées, la possibilité de mettre en place des systèmes supplémentaires d’analyse des décisions, pour parvenir à cibler les zones d'amélioration du processus de prise de décision. "Nous nous sommes penchés sur un système que la DMSB [Fédération allemande des sports mécaniques, ndlr] utilise pour examiner les courses."
"Les commissaires se réunissent par le biais d’un lien vidéo pour revoir les incidents et discuter des décisions prises. Nous avons pensé que ça pourrait être une bonne chose de le faire toutes les trois ou quatre courses."
Les virages coupés
Plus précisément, un des points soulevés a été la question des limites de piste et notamment dans le cas où des pilotes coupent des virages, comme cela a été mis en exergue lors du Grand Prix du Mexique, avec Lewis Hamilton au départ et Max Verstappen dans sa lutte avec Sebastian Vettel.
Pour Connelly, cette problématique passe avant tout par une modification des tracés. "Il y a actuellement probablement 11 ou 12 virages seulement sur toute la saison où il y a la possibilité de couper des virages d’une façon très évidente."
"Il y a des solutions qui peuvent être adoptées pour régler ces problèmes, telle que la solution adoptée pour le virage 1 à Monza où, si vous sortez, il y a une pénalité naturelle dans le fait qu’il faut plus de temps pour revenir que si vous étiez passé par la piste. Ça rend les choses plus faciles pour les commissaires car la pénalité est appliquée sur la piste."
"Le sujet que nous avons aussi soulevé est que la règle dispose qu’un pilote peut rejoindre la piste tant qu’il le fait de manière sûre et ne gagne aucun avantage durable. Le mot ‘durable’ est très subjectif. Est-ce que cela veut dire durable pour 500 mètres, jusqu’au prochain virage, pour les prochains tours ou pour toute la course ? La subjectivité est retirée si le circuit est modifié ou conçu pour désavantager immédiatement un pilote qui sort de piste."
Enfin, concernant la saison dans son ensemble, Connelly tient à rappeler la nature profondément difficile du travail d'arbitre quand il s'agit d'interprétation des règles : "Ce n’est pas un rôle facile mais c’en est un qui a un potentiel de subjectivité. Ce n’est pas comme au tennis, où la balle est soit dedans, soit dehors."
"C’est parfois un jugement personnel. Mais ce n’est pas juste la décision d’une personne. C’est une décision collective et nous essayons d’atteindre l’unanimité et nous essayons d’atteindre la constance. Je pense que nous nous améliorons mais nous pouvons toujours progresser et nous allons essayer de le faire du mieux possible."
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