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Les dénouements de championnats [Années 70]

Après avoir fait mainmise sur la couronne mondiale en 1969, Jackie Stewart était le favori logique pour l'année 1970

Après avoir fait mainmise sur la couronne mondiale en 1969, Jackie Stewart était le favori logique pour l'année 1970. Or Matra avait choisi de se reporter sur son propre V12 au son mélodieux mais moins sûr que le V8 Cosworth. Contraint de se rabattre sur une March construite à la va-vite en attendant que Ken Tyrrell planche sur sa propre monoplace, l'Ecossais laissa son ami Jochen Rindt dominer sur sa Lotus 72 qui, à l'image de la Cooper en 1959, préfigurait l'allure de la nouvelle génération de Formule 1.

Hélas, on le sait, les Lotus étaient souvent aussi rapides que fragiles. La rupture d'un arbre de frein avant-droit durant les qualifications à Monza précipita Rindt dans un poteau, ne lui laissant aucune chance de survie. Jackie Ickx ne réussissant pas à le rattraper, l'Autrichien sera le seul pilote Champion du Monde à titre posthume.

En 1971, Stewart disposait à nouveau de la meilleur monoplace, et régna sans partage, remportant son deuxième titre trois Grands Prix avant la fin. Mais l'année suivante, la Lotus 72 retrouva son lustre, et Emerson Fittipaldi devint le plus jeune Champion du Monde de l'Histoire, avant qu'Alonso puis Vettel s'emparent de ce record. Là encore, ce fut joué avant le dernier Grand Prix.

Bis repitita en 1973 où Stewart compta plus que jamais sur son talent et son discernement pour vaincre les Lotus de Fittipaldi et Ronnie Peterson afin de remporter un troisième et dernier titre mondial à Monza. Il est vrai que Colin Chapman avait refusé de donner des consignes favorisant Fittipaldi, considérant que le titre était perdu quoiqu'il arrive. Peterson gagna la course ce jour-là et le Brésilien quitta l'équipe en fin de saison pour rejoindre Mclaren

Bien lui en a pris finalement, puisque Lotus ne réussit pas à garder sa Lotus 72 au même niveau que les deux années précédentes. Fittipaldi se retrouva donc en lutte avec les Ferrari de Clay Regazzoni et Niki Lauda et la Tyrrell du quasi-débutant Jody Scheckter pour le titre. Lors du dernier Grand Prix à Watkins Glen – hélas marqué par l'accident mortel de Helmut Koinigg, un an après celui de François Cevert ici-même – le Brésilien était carrément à égalité avec Regazzoni, tandis que Scheckter gardait une chance mathématique avec sept points de retard, Lauda étant hors course depuis le Canada.

Fittipaldi doublera finalement la mise en assurant la quatrième place après l'abandon de Scheckter et la onzième place de Regazzoni sur une Ferrari complètement inadaptée à la piste. Le Suisse ne rumina que davantage cette occasion manquée par la suite : il était clair que Lauda n'allait pas tarder à le devancer et que la Scuderia était sur la pente ascendante, Fittipaldi l'ayant emporté en comptant davantage sur la régularité que le panache.

Bonne pioche : l'Autrichien écrasa le championnat 1975, avant d'appliquer la même méthode que Fittipaldi pour rééditer ce scénario en 1977, malgré les efforts de la Lotus de Mario Andretti et la Wolf de Scheckter, performantes mais pas assez fiables. Une fois le titre acquis, deux courses avant le terme de la saison, Lauda claquera la porte de la Scuderia, écœuré par le comportement discutable de son équipe envers lui depuis plus d'un an et demi. Entre temps, 1976 nous avait offert un dénouement dantesque dont il a déjà été question auparavant.

1978 et 1979 verront également le titre se jouer deux courses avant la fin, les deux fois à Monza. La première fois, les Lotus 79 à effet de sol seront intouchables et Mario Andretti deviendra champion sur ses terres originelles en Italie. Mais l'Italo-Américain n'eut guère le cœur à s'en féliciter : son équipier et ami Ronnie Peterson périra le lendemain du carambolage monstre survenu au départ du Grand Prix... L'année suivante, un autre champion sans couronne trop tôt disparu verra son chef de file l'emporter devant les Tifosi, sauf que ceux-ci pouvaient exulter sans arrière-pensée : c'était la Ferrari de Jody Scheckter qui fut consacrée devant celle de Gilles Villeneuve, malgré les efforts en première moitié de saison de la Ligier de Jacques Laffite. Les observateurs ne le savaient pas encore, mais Ferrari allait alors débuter une période de vingt ans sans titre pilote... Ce qui était plus manifeste à ce moment, c'est que la technologie du turbo imposée par Renault depuis 1977 commençait à faire des émules avec la victoire de Jean-Pierre Jabouille au Grand Prix de France 1979. Et ainsi s'annonçait une décennie qui restera l'une des plus animées de l'Histoire de la Formule 1.

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