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Les dénouements de championnats [Années 50]

Lors du prochain Grand Prix en Inde, Sebastian Vettel a de grandes chances de conquérir son quatrième titre mondial consécutif avec trois courses restantes au calendrier 2013

Lors du prochain Grand Prix en Inde, Sebastian Vettel a de grandes chances de conquérir son quatrième titre mondial consécutif avec trois courses restantes au calendrier 2013. Si cette saison ne fut pas la plus fournie en suspens, la Formule 1 nous a réservé d'autres dénouements bien plus stressants et passionnants, comme "Rush" nous l'a rappelé avec le final de Fuji 1976 par exemple. Revenons sur les plus marquants, décennie par décennie.

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Dès la première saison officielle de l'Histoire de la Formule 1 en 1950, le dénouement fut disputé. Les "trois F' d'Alfa Roméo - tel était leur surnom dans la presse - étaient en lutte pour le titre lors de la dernière manche à Monza : Juan-Manuel Fangio (26 points) Luigi Fagioli (24 points) et Guiseppe "Nino" Farina (22 points). Hélas pour l'Argentin, sa machine le lâcha au pire moment, de même que celle de son équipier Piero Taruffi qu'il avait relayé, comme le règlement l'autorisait alors. La voie était libre pour Farina qui remporta la victoire et le titre, Fagioli se contentant de la troisième place.

Un an plus tard, Fangio avait définitivement pris l'avantage sur ses équipiers, et ce sont les deux pilotes Ferrari, Alberto Ascari et Jose-Froilan Gonzalez qui lui menèrent la vie dure. Avant le Grand Prix d'Espagne, Fangio avait encore l'avantage sur ceux-ci avec 27 points contre 25 pour l'Italien et 21 pour son compatriote argentin. Or la course s'était décidée avant même la course par le choix de pneus des belligérants : les Ferrari ont choisi des pneus plus étroits là où Alfa se sont reportées sur des gommes plus larges. Bien leur a pris puisque les Ferrari multiplièrent les changements de pneumatiques, laissant la voie libre à Fangio pour son premier titre.

Les quatre années suivantes furent écrasées d'abord par Ascari sur Ferrari puis par Fangio sur Mercedes, avant que le constructeur allemand ne se retire suite au drame des 24 Heures du Mans 1955. 1956 fut donc plus ouvert avec trois candidats au sacre : Fangio et Peter Collins sur Ferrari face à Jean Behra sur Maserati. Bien que le Champion du Monde en titre ait une avance de huit points sur ses rivaux, rien n'était joué lorsqu'il renonça. D'autant plus que l'un de ses équipiers, Luigi Musso, refusa de lui céder sa voiture puisqu'il était en mesure de remporter son Grand Prix national. C'est alors que Collins sacrifia ses chances de sacre pour laisser spontanément sa Ferrari à Fangio ! Celui-ci finit deuxième - Musso renonça après avoir trop forcé sur sa Ferrari - et conserva sa couronne. Collins dira après cela qu'il avait l'avenir devant lui...

Après une saison 1957 dominée par Fangio sur Maserati, ponctuée par sa remontée légendaire au Nurburgring, l'année suivante fut à la fois la plus indécise... et la plus tragique. Fangio retiré, le titre se joua entre Stirling Moss sur Vanwall face à Mike Hawthorn sur Ferrari. Moss fut plus conquérant dans l'ensemble avec quatre victoire contre une. Il faut dire qu'Hawthorn était diminué par des soucis rénaux : il était privé d'un rein tandis que l'autre devait être régulièrement transfusé, ce qui expliquait une certaine irrégularité dans ses performances. Qui plus est, il perdit son meilleur ami, Peter Collins, qui pensait avoir plus d'années devant lui, lors du Grand Prix d'Allemagne, ce qui le marqua considérablement. La voie semblait libre pour Moss. Or il semblait écrit que l'Anglais soit connu pour être le "Champion sans couronne" puisqu'il manqua ce titre d'un point, et ce presque volontairement !

En effet lors du Grand Prix du Portugal, Hawthorn signa le meilleur tour en course - qui comptait pour un point - ce qui fut signifié à Moss. Or celui-ci comprit mal son panneau qui indiquait "Hawthorn REC" (record du tour), puisqu'il lit "Hawthorn REG" (régulier) et n'accentua pas son effort. Cela eut son importance au décompte final, d'autant plus que dans le dernier tour, Hawthorn partit en tête à queue et cala. Moss lui fit alors signe de se servir de la déclivité de la piste pour se relancer. Hawthorn le fit dans l'échappatoire, reprit sa route et finit deuxième. Les commissaires contesteront un temps cette manœuvre avant que Moss ne leur fasse part de son témoignage. Il suffisait alors lors du dernier Grand Prix au Maroc que Phil Hill, remplaçant de Collins, ne cède la deuxième place à Hawthorn pour l'assurer du titre, avec un point d'avance sur Moss. Ce même point perdu par ce dernier au Portugal...

L'année suivante, il s'agissait comme en 1950, 1951 et 1956 d'un combat à trois : Jack Brabham sur Cooper menait devant l'éternel Moss sur la même machine, et Tony Brooks sur Ferrari. L’Australien aurait dû avoir la vie facile durant ce Grand Prix des Etats-Unis à Sebring, le premier en dehors du cadre des 500 Miles d'Indianapolis. En effet, dès le sixième tour, Moss renonça tandis que Brooks avait été retardé dès le départ par un accrochage avec une autre Ferrari. Brabham pouvait donc assurer. Cependant, il ne le fit sans doute pas assez car il se retrouva à court d'essence dans le dernier tour ! Il dut alors pousser sa voiture en vue de l'arrivée, laissant la victoire à un certain Bruce Mclaren, qui devint pendant quarante-quatre ans le plus jeune vainqueur de l'Histoire de la F1. Brabham finit quatrième, épuisé, mais Champion du Monde.

Un titre qui consacrait la Cooper-Climax à moteur arrière. Un nouveau chapitre de la Formule 1 s'ouvrait alors...

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