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Les passages à vide des top teams (1/2)

Depuis l'an passé, l'équipe McLaren connaît une période noire avec une série de contre-performances et de nombreuses arrivées en-dehors des points

Depuis l'an passé, l'équipe McLaren connaît une période noire avec une série de contre-performances et de nombreuses arrivées en-dehors des points. S'il apparaît inconcevable aux observateurs récents de voir l'équipe de Ron Dennis végéter hors du Top 10, l'Histoire montre que les moments creux ne datent pas d'aujourd'hui, que ce soit pour McLaren comme pour les autres top teams.

Durer en Formule 1 n'est pas chose aisée. Si l'on excepte les trois grands noms que sont Ferrari, McLaren et Williams qui ont débuté respectivement en 1950, 1966 et 1974[1], l'équipe avec la plus grande longévité - sans compter les retours de Sauber, Mercedes ou Lotus - est Red Bull qui a débuté en... 2005. Et encore, elle reprenait Jaguar, qui a elle-même racheté Stewart en 2000, équipe fondée elle de toute pièces en 1997 par le triple champion du Monde du même nom.

Tout cela pour dire que plusieurs top teams de l'époque ont connu leur heure de gloire avant de chuter dans le classement jusqu'à une disparition dans l'anonymat des fonds de grille : Cooper, BRM, Lotus (sous sa forme originale), Tyrrell, Brabham, etc. Et si Ferrari et McLaren restent considérés comme des top teams par essence et que Williams en a longtemps été un jusqu'à la dernière décennie, cela ne veut pas dire qu'ils ont enchaîné les victoires et les titres sans discontinuer durant ce demi-siècle.

Ainsi Ferrari n'a pas remporté le moindre titre mondial de 1984 à 1998 bien qu'ils soient parfois passés proches comme en 1990 avec Alain Prost, ou lors des premières années avec Michael Schumacher à la fin de cette décennie. Cela en grande partie à cause des tensions internes et de conflits directionnels : le Commendatore Enzo Ferrari approchait de la fin de sa vie, laissant un vide dans la direction qui n'a été que trop rarement comblé. Il a fallu attendre le retour de Luca Di Montezemolo en tant que Président de la Scuderia (après avoir assisté Niki Lauda dans les succès des années 70) puis l'arrivée de Jean Todt pour que le cheval cabré se remette progressivement au galop.

Deux exemples d'ingérence témoignent presque d'une volonté de "perdre" de la part des Rouges : en 1985, le regretté Michele Alboreto luttait pour le titre face à la McLaren d'Alain Prost. Il a fini neuf fois dans les points en onze courses, avec huit podiums et deux victoires... pour ne plus rien marquer lors des cinq dernières épreuves. Encore aujourd'hui, personne n'a compris d'où est venue cette chute spectaculaire.

Pire encore, en 1991, Alain Prost négociait avec l'équipe afin de prendre en main la direction sportive qui prenait l'eau depuis le départ de Cesaro Fiorio, notamment depuis le transfert avorté d'Ayrton Senna. Or après sa déclaration à Suzuka où il avait lancé que sa monoplace était aussi difficile à piloter qu'un camion, on a signifié quelques jours plus tard au Français que son contrat s'arrêtait là. Ferrari venait de virer, avant même la dernière course et à cause d'une simple déclaration à chaud, l'un des deux meilleurs pilotes du moment, triple Champion du Monde et recordman des victoires. Un peu comme si Ferrari avait fait de même avec Fernando Alonso ces dernières années.

L'histoire a pris une dimension tragi-comique lorsque Piero Fusaro, le président de Ferrari et auteur de cette décision, fut démis de ses fonctions et que Luca Montezemolo eut été appelé pour ce poste. Car son premier geste aura été... de rappeler Prost pour l'engager, ce quinze jours seulement après que l'équipe l'aie renvoyé en grande pompe ! Le Professeur a poliment refusé, préférant prendre du recul pour 1992 avant de signer pour Williams l'année suivante.

[1] Les débuts de Williams ont toujours été sujet à controverse, selon si l'on prend en compte les débuts de Frank Williams en temps que directeur d'équipe (1969), les débuts de l'équipe sous son nom mais toujours avec des châssis clients (1975) ou leur première année avec une monoplace sortie de leur usine (1978)

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