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Les pénalités sont-elles une perte pour la Formule 1 ?

Il fut un temps où les pénalités n'existaient tout simplement pas dans l'univers de la Formule 1

Il fut un temps où les pénalités n'existaient tout simplement pas dans l'univers de la Formule 1. Les rares sanctions données par les commissaires de la FIA avaient un caractère exceptionnel, telle la disqualification de Michael Schumacher du championnat du monde 1997.

Cependant, depuis le drive through dont a écopé Juan Pablo Montoya au Grand Prix de Malaisie 2002 pour un accrochage avec le même Schumacher, les sanctions se multiplient. Le drive through ayant l'avantage d'être moins coûteux en temps qu'un traditionnel stop&go, les commissaires l'ont utilisé de plus en plus souvent.

Au fil des années 2000 sont également apparues les pénalités de places sur la grille : 3 places, 5 places, 10 places, donnant parfois lieu à des situations ubuesques, comme au Grand Prix du Japon 2009 où 6 des 20 pilotes étaient sous le coup d'une pénalité de cinq places... mais les sanctions étant appliquées l'une après l'autre, les premiers pénalisés remontaient aussi dans le classement, tel Rubens Barrichello, qualifié 5e, qui s'élança 6e par la suite !

La saison 2014 a vu plusieurs nouveautés en matière de sanctions, notamment l'introduction d'un permis à points ainsi que l'apparition de stop&go qui peuvent être effectués lors d'un arrêt au stand. Ainsi, pour avoir crevé le pneu de Kimi Räikkönen lors d'une touchette au Grand Prix de Malaisie, Kevin Magnussen a écopé d'un stop&go de cinq secondes et a perdu deux points sur son permis, ce qui provoque l'ire de Giancarlo Minardi, dirigeant de l'écurie éponyme qui a couru en Formule 1 jusqu'en 2005.

"Les pénalités sont une perte pour la Formule 1", affirme Minardi dans les colonnes de Pitpass. "Les décisions prises contre Magnussen, en particulier, et Ricciardo, me font peur, et font du mal à l'environnement de la F1. Si on continue comme ça, ils vont s'opposer à des duels qui font partie de l'ADN de la course, qui contribuent depuis longtemps à écrire l'Histoire de ce sport, et qui en rendent les fans amoureux. Avec les paramètres actuels, des duels légendaires comme Villeneuve-Arnoux ou Piquet-Senna en Hongrie seraient inconcevables".

"Dimanche dernier, McLaren a été lourdement pénalisé pour un incident de course : Räikkönen lui-même, à la fin de la course, a admis qu'il n'avait pas compris ce qui s'était passé", souligne-t-il. "Nous parlons d'une touchette entre une portion de l'aileron avant et une roue arrière. Je comprends les problèmes de sécurité, mais si on ne peut pas accepter ce genre d'épisode, tout ce qu'on peut faire, c'est jouer aux jeux vidéo".

Cependant, le cas qui a suscité le plus d'émotion est celui de Daniel Ricciardo. Déjà disqualifié du Grand Prix d'Australie alors qu'il était monté sur le podium à domicile, Ricciardo a subi la triple peine en Malaisie lorsque son stand l'a laissé repartir avec une roue mal fixée. L'Australien a tout d'abord perdu un tour, puisque ses mécaniciens ont dû venir le chercher, le ramener à leur stand, et fixer la roue, mais il a ensuite écopé d'un drive through ainsi que de dix places de pénalité sur la grille de départ du Grand Prix suivant ! Les commissaires de la FIA ont certes de bonnes raisons d'être intransigeants à ce sujet, un caméraman ayant été blessé l'an dernier en étant heurté par une roue baladeuse dans les stands, mais cette double-pénalité n'est pas pour autant approuvée par Minardi, loin de là.

"Quant à Red Bull, les délégués sportifs ont pénalisé Ricciardo deux fois, mais il n'était en fait coupable de rien", rappelle l'Italien. "L'équipe a tout de suite remarqué que la roue n'était pas bien fixée et ainsi, avant qu'il n'ait repris la piste, il a été arrêté et ramené au stand. Quelle sorte de dégâts a-t-il causés ? De plus, lors du même Grand Prix, aucune décision n'a été prise vis-à-vis du comportement de Vettel, qui a tassé Nico Rosberg : ça, c'était une situation dangereuse".

Minardi ne fait toutefois pas que critiquer, il cherche également des solutions : selon lui, pour éviter le manque de constance des pénalités, il faut établir une équipe de commissaires pour l'intégralité du championnat, au lieu d'en avoir des différents à chaque Grand Prix.

"La FIA doit agir vite et choisir une équipe de travail unique qui doit être la même à chaque course", affirme le natif de Faenza. "Ainsi, les épisodes désagréables qui influencent le résultat de la course par des décisions qui manquent d'homogénéité seraient rapidement évités. Aussi : ne privons pas les pilotes de l'émotion d'essayer de freiner à la limite, de peur de recevoir une pénalité".

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