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Les Poulidor de la Formule 1 : Jacky Ickx

Raymond Poulidor est associé pour l'éternité à la seconde place pour ses échecs à répétition sur le Tour du France

Raymond Poulidor est associé pour l'éternité à la seconde place pour ses échecs à répétition sur le Tour du France. Pourtant le Français a connu le succès dans d'autres courses cyclistes reconnues comme Paris-Nice ou le Tour d'Espagne, ce qui nuance l'image qui lui colle à la peau.

Du côté belge, on fut plus chanceux avec le légendaire Eddy Merckx, 5 fois vainqueur de la Grande Boucle, tandis qu'en Formule 1, son compatriote Jacky Ickx fut moins heureux. En Formule 1 tout du moins : le nom de Ickx est généralement associé aux 24 Heures du Mans. Le Belge reste "Monsieur Le Mans" pour les puristes, même après que son record de six victoires ait été battu par Tom Kristensen, qui en est à neuf triomphes.

Ainsi, même sans avoir été Champion du Monde, Ickx reste un autre grand du sport automobile qui, comme Moss, a trop souvent été au mauvais endroit au mauvais moment en Formule 1.

Des débuts en fanfare

On prédisait la Lune à ce jeune pilote débutant (22 ans en 1967) dans un sport qui n'était pas encore rôdé au jeunisme. Rien d'étonnant lorsque l'on place une Matra F2 en troisième place en qualifications face aux F1 qui comptaient dans leurs rangs de grands noms comme Graham Hill, Jackie Stewart ou encore Jim Clark! Il était clair que ce pilote allait jouer dans la cour des grands.

Ickx ne perdit pas de temps : premier point pour sa première vraie course en Formule 1 en Italie, première victoire l'année suivante sur Ferrari grâce à un choix judicieux de pneumatiques au départ, et vice-champion du Monde derrière Stewart en 1969 sur Brabham.

Le tout, non sans contribuer à moderniser et sécuriser le sport automobile avec le fameux départ des 24 Heures du Mans de 1969 qu'il remporta : Ickx marcha au ralenti jusqu'à son prototype pour protester contre le départ en épi où les pilotes sautaient dans le baquet sans prendre le temps de boucler leur harnais pour le premier relais. Deux ans plus tard, on choisit le départ lancé qui est toujours en vigueur de nos jours...

Au mauvais endroit au mauvais moment (bis)

Comment Ickx a pu t-il échouer en Formule 1 ? En ne disposant jamais de la bonne monoplace au bon moment : la Ferrari n'était pas assez bonne en 1968 et la Matra faisait corps avec Stewart en 1969. En revenant chez la Scuderia l'année suivante – son transfert chez Brabham se justifiait par ses engagements avec Ford en Endurance qui rivalisait alors avec Ferrari, d'où un conflit d'intérêt – Ickx disposa de la magnifique 312B avec le moteur V12 "boxer" (à plat) qui domina... la fin de saison.

En effet, la monoplace mit du temps à se fiabiliser, tandis que Ickx échappa de peu à la mort après qu'un accrochage à Jarama ait tourné à l'incendie. Le temps d'assembler les pièces du puzzle, la révolutionnaire Lotus 72 de Jochen Rindt avait pris le large, si bien que même après l'accident mortel de l'Autrichien, Ickx ne put rattraper son rival au championnat. Le Belge aurait de toute façon refusé de récupérer le titre de cette manière en reconnaissant sans problème que Rindt méritait cette couronne.

Hélas pour la Belgique, Ferrari ne continua guère sur sa lancée les années suivantes : les évolutions de la 312B se révélèrent au choix peu fiables ou pas assez compétitives, jusqu'à côtoyer le fond de classement en 1973. Ickx remporta sa dernière course au Nuburgring – son circuit fétiche – en 1972 et ne retrouva jamais le haut du tableau.

Pire encore : il quitta Ferrari en 1974 au moment même où la Scuderia entama son redressement sous la houlette du jeune Luca Montezemolo. Même scénario deux ans plus tard : essuyant les plâtres d'une Lotus 72 dépassée et peu solide, il rompit son contrat mi-1975 alors que Colin Chapman allait bientôt tirer profit de sa dernière trouvaille : l'effet de sol.

Fin de carrière dans l'anonymat

Les top teams affichant complet, Ickx fit de la figuration au volant de peu compétitives Iso-Williams ou Ensign. On crut à un dernier baroud d'honneur en 1979 lorsque Ligier l'appela pour succéder à Patrick Depailler, blessé : la JS11 avait survolé le début de saison. Hélas l'équipe française n'avait pas les moyens de garder le cap, d'autant qu'Ickx menait de front la F1 et le championnat CanAm aux Etats-Unis, d'où des allers-retours éreintants. Enfin, il fallait s'adapter à l'effet de sol et ses forces centrifugeuses élevées, ce qu'Ickx ne pouvait faire en aussi peu de temps. Le Belge choisit de tirer sa révérence à la fin de l'année.

Comme Moss, Ickx est un survivant, puisqu'il ressortit en un seul morceau de sa carrière en sport automobile et continue d'imposer le respect pour celle-ci, une des plus brillantes qui soit, malgré l'absence de titre mondial.

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