Les restrictions radio agacent chez Williams
Suite à la controverse qui a animé la fin du Grand Prix de Grande-Bretagne et les informations radio utilisées par Mercedes pour "aider" Nico Rosberg, Pat Symonds appelle au changement.
Photo de: XPB Images
Depuis quelques temps, les écuries tentent d’infléchir la position de la FIA sur les restrictions radio, plus particulièrement depuis que certaines d’entre elles n’ont pas pu gérer au mieux les alertes autour des freins lors du Grand Prix d’Autriche. Non seulement la FIA a choisi de ne pas aller dans ce sens, mais elle est passée à un stade supérieur à Silverstone en prenant pour la première fois une sanction.
Ainsi, à la suite de l’investigation qui a eu lieu autour du cas de Nico Rosberg, ce dernier a été pénalisé de 10 secondes et a perdu le bénéfice de sa deuxième place, pour avoir reçu des indications trop précises quant à la manière de gérer la défaillance de sa boîte de vitesses dans les derniers tours.
Pour Pat Symonds, directeur technique de Williams, la situation actuelle autour des restrictions radio n’est pas bonne et doit changer dès que possible. La limite a selon lui été atteinte en Autriche, quand Sergio Pérez est sorti de la piste en fin de course suite à un problème de freins.
"Sur le muret des stands, nous connaissons assez bien les règles, et normalement, lorsque quelque chose survient, nous savons quoi faire", explique-t-il. "Avec ça [ce règlement], à chaque course il y a un débat : ‘Oh, nous ne devrions pas faire ça, qu’allons-nous faire ?’ Pauvre Pérez en Autriche, c’est ridicule. On va engendrer des dégâts sur une voiture car on ne peut pas dire à un gars que ses freins vont lâcher ? C’est de la négligence. Ce n’est pas seulement mauvais, c’est de la négligence."
Symonds ne cache pas que si Williams s’était retrouvé dans la même situation que Force India, le choix aurait été fait d’avertir le pilote tout en prenant le risque d’être pénalisé.
"Nous avons débattu de la situation de Pérez. Nous avons dit : ‘Si c’est le cas, nous dirons au pilote de s’arrêter, nous ne nous soucions pas de la pénalité, nous n’allons pas prendre le risque de blesser le pilote’."
Repenser les règles ?
Le Britannique ne comprend pas la raison d’être des restrictions radio et les juge comme un non-sens.
"Je n’aime pas ça", insiste-t-il. "Pour moi, c’est un sport d’équipe, nous devrions travailler ensemble. Que les gens veuillent vraiment nous empêcher de coacher les pilotes, je peux m’y faire. Mais aider à gérer les systèmes ? Je ne crois vraiment pas que ce soit un gros problème. Où plaçons-nous la frontière ?"
"C’est un sport d’équipe, si un pilote doit être au volant seul et sans aide, devrait-il changer lui-même ses pneus ? Imaginons ça : le pilote sort de la voiture, change les pneus, remonte dans la voiture. Où plaçons nous la limite ? A mon avis, là où ils ont placé la limite, c’est difficilement un bon endroit."
Symonds n’est pas le seul dans le paddock à ne pas apprécier les restrictions radio. Christian Horner, directeur de Red Bull Racing, estime lui aussi qu’il est temps de repenser le règlement et de mettre en place un système plus approprié.
"Les voitures sont techniquement très complexes, et on peut comprendre pourquoi Mercedes voulait envoyer ce message pour que son pilote reste en course", commente-t-il. "Au final, c’est un sport d’équipe, et les voitures sont bien plus compliquées qu’elles ne l’étaient il y a quatre ans pour que les pilotes sachent ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire."
"Aujourd’hui, les règles sont ce qu’elles sont ; est-ce que Nico et l’équipe ont enfreint ces règles ? Et par conséquent, quelle est la sanction ? La question est : est-ce que ces règles sont bonnes pour la F1, et ça c’est un problème différent."
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