Lewis Hamilton, ce "gentleman" qui se laisse trop insulter

Admiratif de Lewis Hamilton, l'ancien pilote Willy T. Ribbs regrette néanmoins l'attitude trop passive de l'Anglais face au racisme qu'il subit personnellement.

Lewis Hamilton, Mercedes

En son temps, Willy T. Ribbs a été l'un des premiers pilotes noirs à subir le racisme, de manière bien plus décomplexée qu'à notre époque. L'Américain a été un pionnier de sa communauté en sport auto face aux autres concurrents, qui faisaient comme s'il n'existait pas, mais aussi aux menaces de mort qu'il recevait.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Ribbs est parvenu à rejoindre l'IndyCar à 35 ans, de 1990 à 1995, précédemment aperçu en NASCAR, en IMSA ainsi qu'au volant d'une Brabham F1 pour un test éphémère. Surtout, il s'est fait remarquer par son franc-parler et par son agressivité face à l'adversité.

"Je pense qu'il était clair qu'il allait y avoir… des polémiques, car je n'allais rien laisser passer, de la part de qui que ce soit", confie Ribbs au Miami Herald. "Et ils le savaient. La NASCAR aurait pu contrôler ce côté négatif s'ils l'avaient voulu, mais ils ne l'ont pas fait."

Willy T. Ribbs avec des membres de son équipe

Willy T. Ribbs et son équipe aux 500 Miles d'Indianapolis 1991

Quelques décennies plus tard, les temps ont changé et Lewis Hamilton a connu un racisme différent mais persistant, notamment avec les fans espagnols qui s'étaient grimés en noir en portant des tee-shirts "Hamilton's Family" au Grand Prix d'Espagne 2008. Le septuple Champion du monde est devenu par la force des choses la figure de proue de la lutte contre les discriminations en sport auto avec la Commission Hamilton et l'initiative Mission 44, et s'est généralement efforcé de ne pas s'abaisser au niveau de ceux qui lui témoignaient de l'hostilité.

"Lewis est un gars très sympa", poursuit Ribbs. "C'est un gentleman. Il est très sympa, et il a subi beaucoup d'insultes. Willy T. Ribbs n'est pas fait de ce bois-là. Mon grand-père m'aurait botté les fesses si je m'étais laissé insulter."

Et par la suite, Ribbs n'a été que brièvement émulé par George Mack en 2002. "La plus grande déception est que l'IndyCar et l'Indy 500 n'ont eu que deux pilotes noirs dans l'Histoire, deux", déplore-t-il. "Quel est le message ? La Formule 1, son message est que l'on peut être comme Lewis, n'est-ce pas ? Il est le plus grand pilote de Formule 1 de tous les temps. Il est un pilote noir. Il est le plus victorieux au niveau de toutes les statistiques. Personne n'a fait mieux que Lewis Hamilton, et la Formule 1 s'en délecte !"

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