Les limites de la piste encore au cœur des débats à Imola

Comme souvent dans la Formule 1 contemporaine, les limites de la piste font l'objet de nombreuses discussions dans le paddock, et les pilotes comme les fans semblent le déplorer.

Lewis Hamilton, Mercedes W12

Lewis Hamilton, Mercedes W12

Mark Sutton / Motorsport Images

C'est un fait singulier : lors des essais libres du vendredi au Grand Prix d'Émilie-Romagne, le meilleur temps du jour… a été annulé. Charles Leclerc a effectivement tourné en 1'15"367 au volant de sa Ferrari, deux dixièmes plus vite que les Mercedes, mais le Monégasque est sorti trop large du virage de Piratella et a vu son chrono supprimé en conséquence.

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Après un Grand Prix de Bahreïn où la direction de course a fait respecter les limites de la piste de manière erratique, jusqu'à influencer la lutte pour la victoire, celles-ci sont de nouveau au cœur des débats. C'était notamment le cas lors du briefing des pilotes de vendredi soir, où Max Verstappen, qui a dû céder la première place à Lewis Hamilton après avoir dépassé en mettant quatre roues dehors à Sakhir, n'a pas caché le fond de sa pensée.

"Je pense que plusieurs personnes étaient en désaccord avec la manière dont les choses se sont passées lors de la course de Bahreïn", a estimé Verstappen auprès de la chaîne néerlandaise Ziggo TV. "Je pense qu'il faut juste être plus cohérent. Je pense qu'il faut que ça reste pareil en essais libres, en qualifs et en course. C'est bien mieux."

"À Bahreïn, pendant les qualifications, on n'avait pas le droit d'aller au-delà du vibreur, sinon on perdait le tour car on avait gagné un avantage. En course, on avait le droit d'aller juste au-delà. Apparemment, ce n'était pas perçu comme un gain. Mais si l'on sortait trop large, alors c'était perçu comme un gain. Et les dépassements n'étaient pas autorisés non plus, car c'était un gain également. Bref, tout était très biaisé, et inutilement difficile, en fait. Il suffit de dire 'restez sur le vibreur' et c'est beaucoup plus simple pour tout le monde."

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B

N'est-il pas possible de simplement garder une roue sur la piste sans dépasser la ligne blanche ? "Oui, bien sûr, mais sur certains circuits, comme ici à Imola, en sortant d'une chicane, c'est très difficile", a répondu Verstappen. "Si on fait une petite erreur, on rebondit immédiatement sur le vibreur. Je trouve ça plus facile de positionner la voiture sur le vibreur que sur la ligne blanche."

"Parfois, c'est aussi très difficile de voir. Par exemple, ici, au virage 9, c'est assez difficile de savoir si l'on est sur la ligne blanche ou si on l'a déjà passée. Et la chicane est si rapide que si l'on heurte le vibreur de la mauvaise manière, on rebondit et on sort quelques centimètres trop large. C'est juste délicat."

Les pilotes veulent en tout cas que la FIA adopte une position constante, et c'est le cas à Imola. Sur la piste transalpine, comme lors de l'édition 2020, une règle simple est appliquée : une tolérance existe pour trois excursions au-delà de la piste, la quatrième entraînera sans doute une pénalité. Des capteurs permettent de surveiller les zones en question, ce qui n'était d'ailleurs pas possible au virage 4 à Bahreïn.

La note des commissaires détaillait au début du week-end : "La troisième fois qu'un pilote manquera de négocier la sortie du virage 9 et/ou le point de corde du virage 13 et/ou la sortie du virage 15 en utilisant la piste lors de la course, un drapeau noir et blanc lui sera agité, et toute infraction supplémentaire sera rapportée aux commissaires. Afin d'éviter tout doute, cela signifie trois fois en tout et non trois dans chaque virage."

Pierre Gasly, AlphaTauri AT02, Charles Leclerc, Ferrari SF21

"Nous avions toujours prévu de surveiller ces endroits ici à Imola, exactement comme ils l'ont été en 2020", a indiqué Michael Masi, directeur de course, à Motorsport.com. "Comme nous l'avons maintenu avec constance, le processus de surveillance des limites de la piste est réalisé au cas par cas, car chaque circuit, virage et situation sont différents."

"Nous allons continuer de tirer des leçons des séances d'essais libres le vendredi et des discussions qui suivent au briefing des pilotes, en adaptant les instructions si nécessaires. C'est la manière la plus efficace pour nous de surveiller les limites de la piste et de travailler avec les pilotes et les équipes pour trouver une solution raisonnable."

En effet, des leçons ont été tirées. Pas moins de 30 chronos ont été annulés hier pour des infractions au niveau du virage 9, Piratella, dont quatre pour Sebastian Vettel et Mick Schumacher, ce qui leur vaudrait une pénalité en course, ainsi que trois à l'actif de Pierre Gasly, d'Antonio Giovinazzi et de Charles Leclerc, qui seraient alors avertis dimanche. C'était bien plus rare au virage 15, la Variante Alta, où il est désormais possible de prendre les vibreurs intérieurs avec autant d'enthousiasme qu'on le souhaite, tandis que le point de corde du virage 13 n'a entraîné aucune suppression de temps au tour et ne va plus être surveillé. Espérons que cela mettra un terme aux polémiques et permettra de se concentrer sur le sport, sans que les qualifications et la course ne voient leur dénouement drastiquement altéré.

Avec Adam Cooper

Lando Norris, McLaren MCL35M

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