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Lopez - Nous dépensons 300 M€ pour être 7s plus rapide qu'en GP2

Dans un contexte difficile économiquement pour les équipes indépendantes en F1, Gérard Lopez est à la tête d'une équipe Lotus qui vit elle-même une période difficile

Dans un contexte difficile économiquement pour les équipes indépendantes en F1, Gérard Lopez est à la tête d'une équipe Lotus qui vit elle-même une période difficile. Propriétaire de l'écurie d'Enstone via le fond d'investissement Genii Capital, le Luxembourgeois veut faire part de sa vision économique du sport et des dépenses devenues faramineuses à ses yeux en termes de développement des monoplaces.

"Parce que les gens en F1 se préoccupent de la course, certains d'entre eux oublient quelques réalités économiques, et il y a quelque chose que l'on appelle la Loi des rendements décroissants", précise-t-il en évoquant l'hypothétique rentabilité d'un team.

Pour argumenter son point de vue, Lopez s'appuie sur des chiffres bruts pour comparer directement la F1 et l'une de ses séries de support, le GP2, considéré comme son antichambre.

"Je prends une équipe de GP2, ou une voiture de GP2, et je la fais courir sur un circuit. Elle ne va pas être ridicule. Elle va être plus lente de 2, 4, 5, 6, peut-être 7 secondes", explique Lopez. "Toute l'équipe de GP2 pour toute la saison va couter 4 millions d'euros. Sommes-nous vraiment tellement meilleurs ? Je veux dire, sommes-nous vraiment meilleurs au point de dépenser 300 millions d'euros pour être 6 secondes plus rapides ? Nous ne le sommes pas. Je n'accepterai cet argument de personne. Nous ne sommes pas 300 millions d'euros meilleurs si l'on prend les top teams et qu'on les compare à une équipe de GP2."

En se basant sur ces chiffres, le propriétaire de Lotus F1 affirme donc qu'une telle gestion fait de lui, et de ceux qui dirigent les équipes, des managers qui ne sont pas efficaces concernant le ratio entre investissement économique et performance en piste.

"C'est un peu ridicule de dire que l'on a besoin de dépenser cet argent pour avoir ce type de performance, car cela fait de nous les pires managers dans le monde. Si je prends une vision financière de ce sport, en comparant le GP2 et la F1, et ce que l'on appelle la Loi des rendements décroissants, nous sommes plus que probablement les pires managers possibles."

"L'utilisation du capital n'est pas efficiente ; c'est là qu'est le problème"

En fait, Gérard Lopez soutient l'idée selon laquelle la réduction des coûts ne passerait pas par l'instauration de budgets plafonds, mais davantage par la mise en place de limites dans le domaine du développement et de la technologique pure en F1. Conscient des différences de budgets entre un grand constructeur et une structure indépendante, qui sont très difficiles – voire impossibles – à contrôler, Lopez pense que ce contrôle peut s'appliquer sur la partie technique.

"Je ne dis pas que Mercedes doit soudainement se restreindre, car je comprends que pour Mercedes c'est une petite partie de leur budget total, mais c'est un budget très important en termes d'image", reconnait-il. "Alors personne ne dit que Mercedes doit soudainement dépenser seulement 20% de plus que l'équipe la moins riche en F1. Mais ce que nous disons c'est que là où va l'argent, – essentiellement pour développer les voitures, etc. – si nous devons dépenser 300 millions d'euros de plus qu'une équipe de GP2 pour faire une voiture qui va 6 ou 7 secondes plus vite, ce n'est pas une utilisation très efficiente du capital. C'est là qu'est le problème."

"Personne – certainement pas moi – ne dit qu'il faudrait réduire les budgets et fixer un plafond. Ce que je dis, c'est que nous devrions baisser les budgets à un certain montant où tout le monde peut dépenser ce qu'il veut pour ce qu'il veut, à condition que le développement technologique, le développement de la voiture, se fassent dans une fenêtre financière qui a du sens, et cela peut être mesuré. Car cela ne doit pas être mesuré en dollars, en euros ou en livres, mais ça peut être mesuré en soufflerie, en nombre de packages, d'évolutions, etc. C'est la différence."

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