Mallya "déçu" par la position de Haas sur les revenus de la F1
Le propriétaire de Force India, Vijay Mallya, est "déçu" par le soutien affiché par Gene Haas à la façon dont les revenus en Formule 1 sont redistribués actuellement.
Départ : Sergio Perez, Force India VJM10 et Romain Grosjean, Haas VF-17
Sutton Motorsport Images
Haas, comme Force India, ne fait pas partie des équipes qui bénéficient d'une rétribution spéciale de la part des détenteurs des droits commerciaux de la F1. En effet, certaines structure huppées, comme Ferrari, Mercedes, Red Bull ou encore McLaren, se voient offrir une part des revenus sur la seule base de leur statut d'écurie victorieuse et/ou historique, ce qui leur permet bien souvent de gagner automatiquement plus que les autres participantes, dont les retombées dépendent quasi exclusivement des résultats sur la dernière saison écoulée.
Tout cela est régi par une série d'accords bilatéraux entre la FOM et chacune des équipes, englobés sous la dénomination d'Accords Concorde, et fait partie des futurs chantiers de la nouvelle direction de la Formule 1, dont le directeur général, Chase Carey, a déjà indiqué qu'il souhaitait en finir avec un système souvent qualifié d'injuste.
Si les écuries de pointe peuvent ne pas vraiment goûter à cette idée, c'est aussi le cas de Gene Haas, le fondateur de l'écurie éponyme, qui a expliqué, en marge du Grand Prix de Monaco, trouver normal que les grosses structures aient une part du gâteau plus importante et que la discipline ne devait pas verser dans un système "socialiste".
Cette prise de position, derrière laquelle certains observateurs ont vu le poids de la relation entre Haas et Ferrari – qui bénéficie d'une prime de présence en F1 exceptionnellement élevée –, n'a pas été appréciée par Vijay Mallya, dont l'écurie se bat depuis plusieurs années pour changer les choses – ayant même été jusqu'à déposer un recours auprès de l'Union européenne, avec Sauber, sur ce sujet.
"Je trouve cela décevant, en fait, qu'un nouvel entrant en F1, qui n'a pas d'expérience antérieure de la gestion d'une écurie de F1, fasse une déclaration aussi lourde de sens", a-t-il expliqué à Motorsport.com. "Quiconque regarde la méthode de distribution des revenus de la F1 va immédiatement, sans qu'on lui demande, réaliser à quel point tout cela est déséquilibré."
"Clairement, l'ADN de la F1 doit inclure des équipes indépendantes, pas seulement des écuries de constructeurs. Et les teams indépendants doivent pouvoir être financièrement viables et pouvoir concourir."
"J'ai donc été particulièrement heureux quand Liberty Media et Chase Carey ont effectivement dit ce pourquoi Force India plaidait depuis un moment maintenant, que la distribution des revenus doit être revue, et ajustée pour être juste envers les plus petites équipes également. Qu'Haas fasse une déclaration aussi marquée, je trouve évidemment cela décevant."
Même si cela sera très compliqué, Mallya espère que des modifications pourront être faites aux Accords Concorde actuels avant leur expiration, en 2020. "Je ne vois pas pourquoi ça ne se passerait pas avant 2020. J'ai lu que Chase n'aimait pas ce que l'on appelle les Accords Concorde, qui, à son avis, n'auraient jamais dû exister."
"Je pense qu'il a clairement indiqué que les arrangements indépendants que quelques équipes ont mis en place avec Bernie n'étaient pas bons pour la discipline, et ont, en fait, empêché un peloton resserré et concurrentiel. J'étais content d'entendre la FOM, pour la toute première fois, parler mon langage. Ce n'est pas quelque chose que nous disons seulement maintenant, nous le disons depuis des années."
"J'ai été très heureux d'entendre Chase soutenir notre point de vue, et également déçu de voir qu'une des équipes participantes avait un point de vue quasiment opposé. Il est assez évident, au vu de la Haas, qu'ils sont plus qu'associés avec Ferrari."
Un bienfait pour la F1
Mallya est aussi heureux que la volonté de Carey et de Ross Brawn, le manager sportif de la F1, soit de s'assurer qu'à l'avenir, les règlements aident à resserrer la grille et que les écuries de milieu de tableau soient en capacité de jouer la victoire.
"Ce fut une douce musique à mes oreilles quand Chase a dit, au fond, que l'argent ne pouvait pas acheter la performance, et que tout le monde devait avoir les mêmes chances. Malheureusement, actuellement, la compétitivité à l'avant de la grille est clairement et vraiment dépendante de ce que l'on dépense."
"Il faut niveler cela, ils ont publiquement dit ça, que l'argent ne devrait pas pouvoir acheter la performance, ou affecter l'avantage compétitif de la moindre équipe sur la grille. C'est évidemment quelque chose que je n'ai pas entendu depuis longtemps, et je suis ravi de l'entendre maintenant. Tout dépend de la vitesse à laquelle ils peuvent mettre cela en place."
"En plus de tout cela, nous discutons en longueur au sujet de la restriction des ressources ou du budget plafonné. Nous parlons de cela depuis des années. Maintenant, Liberty semble parler le même langage, ce qui est excellent."
"Ça ne peut qu'être bien pour la F1, ça ne peut qu'être bien pour les équipes comme Force India. Si nous avions une limite de ressources d'un côté, où les équipes ne peuvent pas dépenser de sommes d'argent illimitées, et une meilleure redistribution des revenus de l'autre côté – pas seulement en équilibrant le calcul mathématique lui-même, ou la politique de redistribution des revenus, mais [avec] plus de revenus au travers d'une augmentation de ceux-ci –, tout cela serait fantastique. J'ai attendu dix ans pour cela."
Le fondateur de la structure de Silverstone est aussi encouragé par le fait que Ferrari et Red Bull ont, pour la première fois, indiqué vouloir dépenser moins à l'avenir, surtout en recherche et développement.
"Je pense qu'une série de facteurs concordent pour entraîner ce changement de réflexion. Ferrari est une entreprise cotée en bourse, et s'ils dépensent moins, ils gagnent plus, et cela a un impact sur leur capitalisation boursière. Je me suis souvent demandé pourquoi les gens ne supportaient pas une limitation des coûts par le passé, mais maintenant, il devient clair qu'il y a changement d'état d'esprit."
Avec Adam Cooper
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