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Mansell et son dépassement fou sur Berger au Mexique

Nigel Mansell a profité d’une rencontre avec les journalistes pour raconter son dépassement complètement fou sur Gerhard Berger lors du Grand Prix du Mexique en 1990.

Nigel Mansell

Photo de: Tom Haapanen

Will Stevens, Manor Marussia F1 Team avec Nigel Mansell, et Alexander Rossi, Manor Marussia F1 Team
Nico Hulkenberg, Sahara Force India, avec Nigel Mansell, et Sergio Perez, Sahara Force India
Nigel Mansell
Nigel Mansell, commissaire FIA
Nigel Mansell
Podium : le vainqueur Ayrton Senna avec Alain Prost et Nigel Mansell
Départ : Nigel Mansell, Williams mène
Podium : le vainqueur Ayrton Senna avec Alain Prost et Nigel Mansell

"Il s’agit probablement d’un des meilleurs dépassements de toute ma carrière", déclare Nigel Mansell à propos de cette manœuvre effectuée dans le long virage à droite de Peraltada de l’Autodromo Hermanos Rodriguez à Mexico City.

Cette séquence vidéo est l’une des plus populaires de la Formule 1 sur la toile. À deux tours de la fin de la course, Mansell, sur Ferrari, double Gerhard Berger par l’extérieur du virage qui ressemble à celui d’un ovale américain.

Mansell raconte ce qui s’est déroulé deux tours auparavant.

"Gerhard m’a doublé au bout de la longue ligne droite pour me prendre la deuxième place. Quand j’ai commencé à freiner, j’ai jeté un coup d’œil dans mes rétroviseurs. J’ai vu sa McLaren dans un nuage de fumée blanche, toutes roues bloquées! J’ai viré large pour ne pas qu’il me percute. Puis, je me suis dit ‘Attends un peu mon bonhomme… Ça ne se terminera pas comme ça!"

"Ce fut effrayant. Le circuit était très bosselé. Nous ne disposions pas de direction assistée et il fallait constamment rattraper le train arrière de la voiture qui se dérobait. Et plus on roulait vite, plus cela devenait compliqué à faire. De plus, le niveau de grip changeait constamment. Le vent ramenait aussi beaucoup de poussière sur le circuit. On ne pouvait donc pas compter sur la même adhérence tour après tour. Cela faisait un peu peur, surtout quand on roulait super vite."

En arrivant dans le virage de Peraltada, Mansell n’a pas hésité une seconde à plonger sur la gauche de la McLaren, car Berger protégeait l’intérieur. Les deux bolides ont négocié le virage côte-à-côte, à une vitesse effrayante. Et la Ferrari de Mansell est sortie devant la McLaren de Berger.

Une seule trajectoire dans le virage

"Sa McLaren était chaussée de pneus relativement neufs, tandis que ma Ferrari était en pneus usés. C’était vraiment une situation de ‘marche ou crève’. Je n’y ai même pas réfléchi. On ne s’en rend vraiment compte qu’une fois la manœuvre commencée".

Mansell poursuit son récit : "Il n’y avait normalement qu’une seule trajectoire dans le virage Peraltada. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai gardé mon pied droit enfoncé. Je n’ai pas brisé l’adhérence aérodynamique dont je disposais. J’étais comme une plume sur le fil d’un rasoir. Si je commettais la moindre petite erreur, ou si je levais légèrement le pied, c’était la catastrophe. Je disposais d’à peu près une largeur et demie de voiture pour passer. En fin de course, il y avait pas mal de débris hors trajectoire. C’était serré. Mais je suis heureux de dire que ça a fonctionné".

Mansell était reconnu pour son courage et sa fougue au volant, qui allaient être récompensés deux ans plus tard par un titre de Champion du Monde. Mais c'était une autre époque, avec des virages mythiques qu'il ne retrouve plus au calendrier vingt ans plus tard. 

"Je suis déçu de constater que nous avons perdu presque tous ces virages vraiment difficiles. Maintenant, les virages disposent de gigantesques zones de dégagement. Ils sont devenus sécuritaires, oui, mais l’aspect psychologique d’effectuer un dépassement risqué a évolué. On ne voulait pas se tuer, et l’instinct de survie vous ordonne de lever le pied de l’accélérateur. Mais votre cerveau vous ordonne de le laisser enfoncer. Il fallait vraiment se battre, et quand on réussissait à faire fi de ce qu’ordonnait le cerveau, c’était sublime".

Mansell termine ainsi : "Ce fut un super dépassement, et laissez-moi vous dire que je ne le referais certainement pas!"

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