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McLaren est "un peu devenu Dark Vador" pendant son déclin

Pour Zak Brown, PDG de McLaren, l'équipe s'est un peu transformée en "Dark Vador" lors de ses années difficiles et devait redevenir une organisation plus "chaleureuse".

Jenson Button, McLaren MP4-31

Jenson Button, McLaren MP4-31

McLaren

La saison 2012 est la dernière lors de laquelle McLaren a pu prétendre aux titres mondiaux. À cette époque, l'écurie était emmenée par son duo de pilote Champions du monde, Lewis Hamilton et Jenson Button. Si ce dernier allait rester au sein de la structure, dont il est le dernier vainqueur en date justement lors du GP du Brésil 2012, Hamilton était lui en partance vers le partenaire historique de Woking, à savoir Mercedes.

La suite de l'histoire est connue : pendant que McLaren amorçait son déclin et ses multiples crises, précipités par des guerres internes et la collaboration désastreuse avec Honda à partir de 2015, Mercedes s'envolait et allait dominer les premiers chapitres de l'ère turbo hybride en empochant les 14 titres mis en jeu entre 2014 et 2020, six d'entre eux revenant à Hamilton. Au sortir du partenariat avec Honda, McLaren dirigé depuis 2016 par Zak Brown en lieu et place de Ron Dennis a entrepris un travail de fond en renouvelant une partie de sa direction, en se réformant et en réorientant sa communication.

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Passant d'une équipe traditionnellement austère et tournée vers une certaine forme d'élitisme sous le commandement de Ron Dennis, et ce jusqu'au choix de ses partenaires commerciaux, une ouverture a été notée sous Brown avec la volonté d'offrir une image moins guindée et plus en lien avec l'air du temps. Cela s'est symboliquement d'abord traduit par le retour à la couleur orange pour les livrées et l'identité visuelle de l'écurie mais ensuite plus concrètement dans la volonté de créer un environnement sain, allégé, dont la traduction la plus visible a bien entendu été la mise en avant de la bonne entente entre Lando Norris et Carlos Sainz, visages du renouveau après la chape de plomb des années Dennis/Honda/Alonso.

Dans un entretien pour Motorsport.com, Zak Brown se souvient de son arrivée, initialement au poste de directeur exécutif : "Ce dans quoi je suis arrivé était une équipe qui était sur le déclin dans quasiment tous les domaines. Le sponsoring de l'époque de Vodafone, Johnnie Walker, GSK et ExxonMobil était réduit à une monoplace presque vierge. Sur les résultats, les faits sont les faits : nous étions neuvièmes du championnat [en 2015 et 2017]. Cela se traduisait par un personnel très mécontent, donc quand vous vous promeniez dans les ateliers, les têtes étaient basses."

"Je ne pense pas que c'était la faute d'une personne en particulier, il ne s'agit pas de blâmer les gens. Mais vous aviez un jeu de chaises musicales au niveau du leadership, qui commençait tout en haut. Il y avait une bataille bien documentée et publique entre actionnaires. Cela se traduisait par un environnement très malsain. Ce que j'ai essayé de faire, c'est de trouver les bonnes personnes pour les bons postes, de simplifier l'organisation, de me concentrer sur l'organisation et d'essayer qu'elle soit plus chaleureuse."

"Être un peu plus comme Luke Skywalker"

Même s'il affirme être un "grand admirateur" de Ron Dennis, qu'il qualifie "d'ami et clairement de légende de la discipline", il estime que l'écurie se devait d'être plus réceptive concernant ce que l'extérieur attendait d'elle et de la marque. "J'ai toujours eu la sensation que McLaren c'était Star Wars, mais nous étions un peu devenus Dark Vador, et je pense que nous devions être un peu plus comme Luke Skywalker."

"Donc, cool, Star Wars, mais nous avons vraiment essayé de tourner l'attention de l'équipe et de la marque vers ce que les gens voulaient de la part de McLaren. [Comme peindre] la voiture en papaye, car c'est que ce que les fans voulaient. Je crois qu'en mettant les bonnes personnes aux bons endroits, en nous concentrant sur l'organisation et en apportant de l'énergie du changement, nous commençons désormais à voir que tout fonctionne."

En 2020, McLaren a réalisé sa meilleure performance depuis 2013 en terminant troisième du championnat constructeurs et en signant deux podiums. Pour 2021, l'écurie bénéficiera de l'apport du moteur Mercedes, le partenariat historique se renouant donc après six années de séparation, même s'il s'agira d'une simple relation client/motoriste.

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Au rang des changements importants en interne qui ont aidé à remettre la structure sur les rails, l'on compte les arrivées de James Key au poste de directeur technique et surtout d'Andreas Seidl comme directeur de l'écurie. Pour l'avenir, le groupe américain MSP Sports Capital a investi cet hiver dans la firme et le quartier général de Woking va être progressivement remis au goût du jour, notamment avec la construction d'une nouvelle soufflerie. Enfin, Daniel Ricciardo est venu remplacer Carlos Sainz et apporte avec lui son expérience de la victoire.

"Nous avons tout ce dont nous avons besoin désormais, qu'il s'agisse des pilotes, du team principal, du directeur technique, de l'unité de puissance, des sponsors, des investisseurs, des ressources, des [projets] d'investissement, mais il va falloir plus de temps pour que ça prenne", ajoute Zak Brown.

"Si vous prenez les deux plus récentes dominations : Mercedes, il leur a fallu un petit peu de temps pour construire cette dynamique, ensuite une fois au niveau, ils sont difficiles à déloger. Avant cela, c'était Red Bull. Il leur a fallu un petit peu de temps pour y arriver. Donc c'est une affaire de dynamique. Je pense que la nôtre est bonne, mais il y a encore un long chemin à parcourir."

Avec Luke Smith

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