McNish - Aucun argument valable contre les cockpits fermés
La mort tragique de Justin Wilson en IndyCar a remis le sujet de la sécurité sur la table : la compétition américaine n'est pas la seule où la tête des pilotes est exposée, bien au contraire.
Photo de: Giorgio Piola
Malgré l'amélioration drastique de la sécurité lors des vingt dernières années, toutes les séries monoplaces comportent des risques inhérents au design des voitures, principalement du fait du cockpit ouvert.
Avant Wilson, d'autres pilotes ont subi de graves blessures à la tête, tels que Dario Franchitti ; certains ont également perdu la vie, comme Dan Wheldon.
Les décès de María de Villota et de Jules Bianchi, en Formule 1, ne sont pas oubliés, alors qu'en GP3, à Spa-Francorchamps, un pilote est passé près du drame : Matt Parry, qui a percuté une roue en perdition. Il aurait pu subir le même sort qu'Henry Surtees, tué par une roue tombée sur sa tête dans une course de F2.
Comment résoudre ce problème? Une solution évidente serait un cockpit fermé, entièrement ou partiellement, mais certains s'opposent à ce recours en argumentant que les cockpits sont ouverts depuis que la Formule 1 existe. Et alors? Voilà la réponse d'Allan McNish, ancien pilote F1 et multiple vainqueur des 24 Heures du Mans, dans sa chronique pour la BBC.
"Certains se sont opposés à ce processus, la plupart du temps utilisant l'argument selon lequel de telles solutions seraient contraires à la nature essentielle du soi-disant ADN du sport automobile monoplace," déclare McNish. "Mais il existe des raisons convaincantes de rejeter ces objections."
"Primo, dans la société d'aujourd'hui, le sport automobile ne peut pas se permettre d'être vu comme n'étant pas aussi sûr qu'il pourrait l'être. Secundo, il est difficile d'utiliser la "nature essentielle" de la F1 comme argument quand celle-ci a énormément changé au fil des années. Tertio, sommes-nous vraiment sûrs que les cockpits ouverts sont l'ADN de la F1?"
"Tandis que ce type de voitures de course a tendance à être dessiné avec des cockpits ouverts (et ce design est désormais dicté par les spécificités de la réglementation), ils ne sont pas intrinsèques au nom du sport. On les appelle des monoplaces, pas des cockpits ouverts."
"De la même manière, une partie de l'image de la F1 est de repousser les limites et d'être au top des nouvelles technologies. La sécurité en fait partie, tout autant qu'autre chose."
L'extraction du pilote n'est pas un argument non plus
Outre la tradition, un autre argument à l'encontre des cockpits fermés est qu'un pilote pourrait rencontrer des difficultés à s'extraire de sa monoplace en cas d'incendie ou de problème. Ce cas de figure est toutefois peu probable, selon McNish.
"Un autre argument utilisé contre la protection de la tête est que cela pourrait empêcher un pilote de sortir de la voiture rapidement si elle se retourne," poursuit l'Écossais. "Mais cet argument est anachronique. Je ne vois aucun incident lors des dix dernières années où un pilote a dû se dépêcher de sortir d'une voiture retournée."
"C'est parce que l'évolution de la technologie du système et du réservoir de carburant signifie que l'incendie est beaucoup moins probable qu'auparavant. Il n'y a pas que ça : si un pilote a un gros accident qui nécessite qu'une équipe médicale le sorte de la voiture, il sera extrait dans son baquet, et cela prendra plusieurs minutes, pas plusieurs secondes," conclut McNish.
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