Actualités

Mercedes a une "chance" de battre le record de McLaren en 1988

Pour Gordon Murray, l'un des concepteurs de la McLaren MP4/4 de 1988 qui a remporté 15 des 16 courses disputés cette saison-là, Mercedes a les moyens de surpasser ce record.

Alain Prost, McLaren MP4/4

Photo de: LAT Images

L'ingénieur sud-africain Gorgon Murray a été à la base de plusieurs projets fructueux dans les années 1970-1980 en tant que concepteur de Formule 1 pour les écuries Brabham (de 1972 à 1986) et McLaren (de 1987 à 1991). Avec la structure alors dirigée par Ron Dennis, il a notamment participé à la conception de la fameuse MP4/4 à moteur Honda pilotée par Ayrton Senna et Alain Prost. Cette monoplace a signé 15 succès (ainsi que 15 poles et 10 doublés) sur les 16 manches de la saison 1988, offrant son premier titre de Champion du monde au Brésilien et le début d'un duel légendaire entre les deux hommes.

Lire aussi :

Un rappel qui n'est sans doute pas superflu, à l'heure où la moindre domination est désormais clouée au pilori sans somation, mais qui résonne avec l'actualité de la F1. En effet, Mercedes vient, pour la première fois de l'Histoire de la discipline, de démarrer une saison en réalisant cinq doublés consécutifs lors des cinq premiers GP. Alors, l'Étoile a-t-elle les moyens de réaliser ce que McLaren avait échoué à faire en 1988, à savoir remporter toutes les épreuves d'une saison ?

En promotion pour son nouveau livre, Murray a déclaré, sur le ton de l'humour, à Reuters : "J'ai besoin que Mercedes perde deux courses cette année. À chaque saison, je me dis 'S'il vous plait, ne gagnez pas deux courses'. On dirait que ça ne va pas être le cas cette année."

Même si Mercedes n'a effectivement jamais terminé une saison en ne perdant qu'un seul (ou aucun) GP, l'écurie de Brackley et Brixworth est déjà parvenue à un score de 19 sur 21 en 2016, ce qui constitue la seconde meilleure performance de tous les temps en termes de ratio (90,48% de victoires contre 93,75% pour McLaren en 1988) et la meilleure performance en valeur absolue. Lors de sa saison record, McLaren avait trébuché de façon quasi inexplicable en Italie, quelques semaines après la mort d'Enzo Ferrari, offrant à la Scuderia un doublé aussi improbable qu'émouvant.

Lire aussi :

Gordon Murray se souvient : "Alain Prost a perdu une électrode d'une bougie d'allumage, ce que je n'ai jamais rencontré dans toutes mes années de course, et Ayrton s'est accroché avec un retardataire [Jean-Louis Schlesser, sur Williams] en prenant un tour. Sinon ça aurait été une saison parfaite."

Même si elle n'a pas été parfaite, les 15 victoires ont été en grande partie dues à une fiabilité quasiment sans faille, le seul abandon en course sur un tel problème ayant précisément eu lieu à Monza. "J'ai passé en revue une liste des défaillances rencontrées durant l'ère qui a précédé mon arrivée et j'ai découvert pourquoi les choses cassaient et corrigé ça. J'ai introduit les réunions d'après course et les outils d'analyse... ils n'avaient rien. Donc il ne s'agissait pas seulement de dessiner la voiture et [d'avoir] les pilotes. Nous avons connu l'année parfaite. J'ai rendu les voitures très fiables."

Le besoin d'un changement "fondamental" en F1

Retour en 2019 où Mercedes est donc à cinq courses remportées et 16 restantes. La marche semble haute, d'autant plus qu'à Bahreïn, la W10 avait trouvé sur son chemin une monoplace supérieure en rythme, la Ferrari SF90 de Charles Leclerc, qui n'a dû sa défaite qu'à un problème mécanique.

"Ils [Ferrari] ont gâché la course", lance Murray. "Ils auraient dû la remporter. Mais [Mercedes] doit perdre deux courses pour que je garde mon record. Donc je regarde. Ils ont une bonne chance de le faire, je dois dire."

Lire aussi :

Sur un plan plus global, l'ancien ingénieur F1 estime que la discipline reine doit faire "quelque chose de fondamental" pour améliorer les courses et le spectacle. "Il le faut vraiment. C'est un championnat de pilotes avant tout."

"Nous nous amusions tellement à notre époque quand on pensait à une idée, qu'on construisait les pièces la semaine d'après et que nous allions une seconde et demie plus vite lors du Grand Prix suivant. De nos jours, ce sont des centaines et des centaines d'heures en soufflerie et puis un tout petit changement sur l'aileron avant qui vous fait trouver deux dixièmes de seconde. J'ai du mal à m'enthousiasmer pour ça."

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent São Paulo veut conserver le Grand Prix du Brésil face à Rio
Article suivant La F1 devrait "continuer de faire des essais" à Barcelone

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France