En surchauffe avec son moteur, Mercedes va réagir sans attendre

Dans la chaleur de Spielberg, l'écurie allemande a vécu un Grand Prix cauchemardesque sur le plan de la gestion moteur. Malgré d'énormes précautions prises, Mercedes a sans cesse flirté avec des températures proches de la limite.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10 et Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10 et Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10

Glenn Dunbar / Motorsport Images

Méconnaissables en Autriche, les Mercedes sont passées à côté de la victoire pour la première fois depuis le début de la saison, au terme d'une course qui n'a jamais semblé pouvoir sourire à Valtteri Bottas ou Lewis Hamilton. Le Finlandais a dû se contenter de la troisième marche du podium, tandis que le leader du championnat a pris la cinquième place, après avoir notamment changé d'aileron avant. Sans être dominateurs, les pilotes Mercedes avaient pourtant affiché un excellent rythme en qualifications, puisque Hamilton avait signé le deuxième chrono avant d'être pénalisé. Mais dimanche, la forte chaleur qui s'est saisie du Red Bull Ring a assommé les W10, pourtant configurées avec le set-up le plus extrême possible en matière de refroidissement. Une précaution qui n'a pas suffi.

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Durant la course, Bottas et Hamilton ont dû recourir plus que de raison à la pratique du "lift and coast" afin de refroidir au maximum leur unité de puissance. Pour Mercedes, contrôler la température du bloc propulseur est un problème récurrent en 2019, mais il a été exacerbé par la température ambiante autour des 35°C à Spielberg, couplée à l'altitude du circuit, situé à 660 m. "Nous savions que c'était notre talon d'Achille, et nous avions le problème depuis le début de la saison", explique Toto Wolff. "Nous avons essayé d'atténuer la perte de performance, mais au final, c'était vraiment pénible à regarder, avec une vitesse contenue et l'incapacité à défendre ou attaquer. Nous étions à la limite du possible, nous ne pouvions rien faire de plus. Ce que nous avons fait était déjà très dommageable pour la performance. Il n'y avait pas d'étape supplémentaire."

Après ce Grand Prix d'Autriche, la gestion des températures moteur devient ainsi un problème que Mercedes veut prendre à bras-le-corps et sans traîner. Le calendrier estival pourrait sinon réserver quelques mauvaises surprises aux Flèches d'Argent, quand on sait à quel point le mercure peut grimper en juillet à Hockenheim, et à plus forte raison début août sur le Hungaroring. "Il n'y a aucun doute, il n'y a pas d'autre alternative que celle de régler nos problèmes pour les courses chaudes à venir en Europe, Hockenheim et Budapest", prévient Toto Wolff. "La question n'est pas de savoir si ou comment nous allons réagir, nous allons le faire. Il n'y a pas d'autre option."

Bottas n'avait "jamais dû gérer à ce point"

Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, arrivant sur la grille

Illustrant les propos de son directeur d'équipe, Valtteri Bottas estime avoir vécu le pire Grand Prix de sa carrière en matière de gestion du moteur. Troisième de la course et tout de même auteur d'une opération comptable intéressante au championnat vis-à-vis de son coéquipier, le Finlandais s'est par exemple retrouvé sans défense lorsque Max Verstappen a fondu sur lui. "Nous étions préparés à beaucoup économiser, mais pas à ce point", concède-t-il. "Nous savions qu'il allait faire chaud, mais nous avons aussi un peu mal calculé les choses. Je pense aussi que les chronos estimés pour le lift and coast n'étaient pas assez précis. Plus nous devions faire du lift and coast, plus nous perdions du temps par rapport à ce que nous avions prévu. Pour moi, c'était la course la plus dure au niveau de la gestion de l'unité de puissance, de la gestion de la température. Je n'avais jamais dû gérer à ce point."

"Une fois un certain point atteint, quand on fait beaucoup de lift and coast ça devient aussi très difficile de trouver les points de freinage et d'être régulier", poursuit Bottas. "Parfois, nous devions ajouter de plus en plus de lift and coast, et il fallait s'adapter en permanence au freinage, c'était assez difficile. En raison des températures, nous ne pouvions pas utiliser toute la puissance du moteur, donc ça coûtait beaucoup de temps aussi. C'était compliqué, attaquer et défendre était quasiment impossible, et quand il y avait une voiture devant moi, je recevais de plus en plus d'avertissements sur l'écran de contrôle."

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