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Les concepts techniques les plus fous vus à Monaco

Le tracé de Monaco, qui serpente dans les rues de la Principauté, exige un appui aérodynamique gigantesque. Voici quelques-unes des idées les plus folles vues à l’occasion du Grand Prix de F1.

Jos Verstappen, Arrows Asiatech A22

Jos Verstappen, Arrows Asiatech A22

Sutton Motorsport Images

Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola

Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.

Les voitures de Formule 1 doivent être réglées avec beaucoup d’appui et des ajustements favorisant le grip mécanique. Ces illustrations de Giorgio Piola nous montrent certaines solutions fort ingénieuses qui ont parfois été vite déclarées illégales.

McLaren 1974

Aileron avant de la McLaren M23, Monaco
Aileron avant de la McLaren M23, Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Aileron avant de la McLaren M23 au GP de Monaco
Aileron avant de la McLaren M23 au GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Pour le Grand Prix de Monaco 1974, McLaren a opté pour un nez étroit sur sa M23-Cosworth qui venait d’effectuer ses débuts au Grand Prix précédent, organisé en Espagne. La voiture d’Emerson Fittipaldi possédait un nez étroit qui permettait de monter les volets élargis.

On note aussi la présence de deux petites arêtes verticales au bout des dérives de l’aileron. Ces arêtes n’avaient pas de fonction aérodynamique, mais servaient de guide visuel aux pilotes qui savaient mieux où se situaient les extrémités de l’aileron.

Ferrari 1979

Vue de 3/4 de la Ferrari 312T4, à Monaco
Vue de 3/4 de la Ferrari 312T4, à Monaco

Photo de: Giorgio Piola

En 1979, les Ferrari 312T4 étaient munies d’ailerons avant et arrière spéciaux, destinés à rendre les voitures plus agiles dans les rues de Monaco. Ces ailerons étaient fixés très près de la carrosserie pour deux raisons. D’abord, l’aileron arrière pouvait être élargi tout en respectant le règlement technique (puisque situé devant l’axe des roues arrière), et parce qu’en cas de touchette ou de collision, cela réduisait les risques de casse.

Ferrari 1980

Configuration d'ailerons de la Ferrari 312T5, Monaco
Configuration d'ailerons de la Ferrari 312T5, Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Un an plus tard, les Ferrari 312 T5 de Jody Scheckter et Gilles Villeneuve possédaient des ailerons semblables à ceux de 1979, destinés à augmenter l’appui tout en rendant la voiture plus maniable. Mauro Forghieri avait poussé son idée un peu plus loin cette fois en modifiant la suspension et la longueur de l’empattement.

Jordan 1996

Jordan 196 extra wing Monaco GP
Jordan 196 extra wing Monaco GP

Photo de: Giorgio Piola

Lors de l’édition de 1996, Jordan a suivi les traces de McLaren en fixant un mini aileron sur le capot moteur. Sa présence était autorisée par une faille de la réglementation technique. Cette ailette générait un appui fort appréciable.

Tyrrell 1997

Vue arrière de la Tyrrell 025 au GP de Monaco
Vue arrière de la Tyrrell 025 au GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Vue avant de la Tyrrell 025 au GP de Monaco
Vue avant de la Tyrrell 025 au GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Une des idées les plus folles fut certainement les fameux X-wings apparus en 1997, aussi qualifiés de candélabres en français. Ces ailerons haut perchés étaient fixés sur les pontons, loin de la carrosserie, et généraient une bonne quantité d’appui. Les X-wings furent utilisés sur d’autres tracés que Monaco, mais dès que plusieurs autres voitures en furent munies, la FIA a décidé d’intervenir et de les bannir en prétextant la sécurité des pilotes.

La Tyrrell 025 se distinguait aussi par le pilier central et unique de l’aileron avant, les ailettes de son museau à l’avant et celles de ses pontons, à l’arrière.

Ferrari 1999

Différences entre les ailerons arrière de la Ferrari F399
Différences entre les ailerons arrière de la Ferrari F399

Photo de: Giorgio Piola

La Ferrari F399 de Rory Byrne a réalisé le doublé à Monaco en 1999. Cette voiture possédait un aileron arrière composé d’une multitude de volets pour générer un appui maximal. La traînée ainsi générée comptait peu, car les lignes droites sont peu nombreuses à Monaco.

Williams 2000

Ailettes additionnelles, Williams FW22, GP de Monaco
Ailettes additionnelles, Williams FW22, GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Afin d’améliorer le rendement de son aileron arrière, Williams avait installé une ailette sur sa boîte à air en 2000. Il s’agissait d’une ailette assez large, semblable à celle utilisée en 1999 par Jordan. Elle servait à générer de l’appui, mais surtout à faciliter l’écoulement des filets d’air vers l’aileron arrière. Afin de rééquilibrer un peu la voiture, on note la présence de petites ailettes fixées aux pontons.

Arrows et Jordan 2001 

Aileron sur le museau de la Jordan EJ11au GP de Monaco
Aileron sur le museau de la Jordan EJ11au GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Vue avant de l'Arrows A22 au GP de Monaco
Vue avant de l'Arrows A22 au GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

En 2001, les écuries Arrows et Jordan ont abordé le Grand Prix de Monaco avec des voitures munies d’ailerons parmi les plus… surprenants. Les deux équipes ont profité de failles du Règlement Technique pour monter ces appendices sur le nez et le châssis. Ces ailettes, qui ressemblaient à celles utilisées à la fin des années 60, furent vite contestées par la FIA qui les a ensuite interdites avant même les séances de qualifications.

Ferrari 2017

Angle de braquage des roues avant, Ferrari F10, GP de Monaco
Angle de braquage des roues avant, Ferrari F10, GP de Monaco

Photo de: Giorgio Piola

Les règles, de plus en plus restrictives, rendent les innovations techniques de plus en plus rares. Cela ne veut pas dire que les écuries ne tentent pas de trouver certaines idées pour faire rouler leurs voitures encore plus vite. Négocier le virage en épingle du circuit de Monaco, le plus serré de toute la saison, exige certaines modifications.

Les équipes changent le ratio de la crémaillère de direction afin d’obtenir un plus grand angle de braquage des roues avant. Cela nécessite aussi quelques adaptations aux suspensions et à l’aileron avant pour éviter tout contact avec les pneus. C'est ce que Ferrari fait habituellement, et qu'on peut constater sur le dessin ci-dessus qui montre l'angle de braquage des roues avant de l'ancienne Ferrari F10.

 

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