Montoya : Andretti-Cadillac n'arrivera pas en F1 en tant que 11e équipe

Alors qu'Andretti et Cadillac se sont associés en vue d'une arrivée en Formule 1, Juan Pablo Montoya juge que l'alliance aura bien plus de chance de parvenir à son but en rachetant une structure existante qu'en tentant d'en devenir un 11e constructeur.

Logo Cadillac

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Bob Meyer

Andretti n'a pas caché son intention de rejoindre la Formule 1 prochainement et avait notamment dans un premier temps contemplé l'idée d'un rachat de Sauber qui n'avait pas abouti, avant de s'orienter vers une candidature en tant que nouvelle écurie. Cependant, face à l'accueil pour le moins glacial de ces velléités par un paddock désireux de ne pas ouvrir facilement ses portes à un concurrent potentiel dont l'apport pour la valeur globale du "produit F1" serait discutable, Andretti a été encore plus loin en présentant en tout début d'année 2023 une association avec Cadillac.

D'aucuns ont vu dans cette alliance avec la prestigieuse marque du groupe américain General Motors une sorte de laisser-passer pour la discipline reine. Mais les réactions ont à nouveau été plus que mitigées, à tel point que la FIA s'est sentie obligée, par la voie de son président Mohammed Ben Sulayem, de le déplorer publiquement alors même qu'elle avait quelques jours auparavant fait part de son intention de lancer un nouvel appel à candidatures pour intégrer le Championnat du monde.

Dans un entretien exclusif pour Motorsport.com, Juan Pablo Montoya (qui a couru au volant de Chevrolet en NASCAR et IndyCar) se range en tout cas clairement du côté des pessimistes : pour le Colombien, Andretti-Cadillac n'arrivera pas en F1, en tout cas pas en tant qu'écurie entièrement nouvelle. "J'adorerais les voir sur la grille, mais ça n'arrivera pas. À moins qu'ils ne puissent racheter quelqu'un d'autre. Je ne vois pas arriver une équipe supplémentaire. C'est dommage, mais il est difficile de convaincre tout le monde."

Cadillac, oui, c'est un grand nom, mais c'est un grand nom en Amérique.

Juan Pablo Montoya

Selon lui, le bon modèle à suivre est donc celui d'un rachat, avec l'exemple d'Audi, qui a d'ailleurs récemment commencé à prendre des parts dans Sauber avant la prise de pouvoir à l'horizon 2026 : "S'ils sont si déterminés à arriver en F1, ils pourraient probablement racheter une structure comme Alpine. Personnellement, s'il s'agit d'avoir une place supplémentaire, je pense que c'est très peu probable. Je crois que cela doit ressembler davantage à ce qu'Audi a fait. Si vous voulez vraiment être en F1 à long terme, vous pourriez acheter 30 ou 40% d'Alpine avec une option de deux ans pour acquérir 40 ou 20% supplémentaires, et vous auriez alors le contrôle de l'équipe ; vous avez la majorité et vous faites ce que vous voulez. Mais dans l'autre sens, je ne le vois pas arriver."

"Vous savez comment sont les équipes. Vous connaissez le jeu. Cadillac, oui, c'est un grand nom, mais c'est un grand nom en Amérique. [Aux Pays-Bas], ce n'est pas le cas, au Royaume-Uni, ce n'est pas le cas, en France, ce n'est pas le cas, et en Espagne, ce n'est pas le cas. Je pense que le nom 'Chevy' est plus important, mais je comprends pourquoi ils utilisent Cadillac, parce que ce sont des véhicules haut de gamme. C'est dommage, mais je crois que ce sera difficile, à moins qu'ils n'achètent une équipe."

"Il y a des années [de nouvelles équipes sont arrivées en F1] et ça n'a pas marché", a-t-il ajouté quand la question de l'influence des écuries actuelles de la discipline sur ce sujet a été évoquée. "Parce qu'elles n'avaient pas assez d'argent. S'ils [Andretti et Cadillac] ont tant d'argent, pourquoi ne pas simplement acheter une équipe ? Oui, le nom d'Andretti est très important en Amérique. Mais aujourd'hui, si vous allez en Europe, je ne sais pas : combien de personnes connaissent vraiment Andretti ?"

Propos recueillis par Erwin Jaeggi

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