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La F1 défend l'hybride et veut en faire une solution d'avenir

Les dirigeants de la Formule 1 ne voient pas le bannissement des véhicules hybrides dans les 15 à 20 prochaines années comme une bonne idée pour aider l'environnement. Selon eux, le sport automobile peut déclencher une révolution des technologies liées au moteur.

Un logo Honda Hybrid sur la Scuderia Toro Rosso STR13

Un logo Honda Hybrid sur la Scuderia Toro Rosso STR13

Andy Hone / Motorsport Images

Comme le veulent les gouvernements de plusieurs pays, les voitures à moteur thermique vont être interdites dans les prochaines années et prochaines décennies, afin de réduire les émissions polluantes issues du monde de l'automobile. La Grande-Bretagne a récemment annoncé ce changement à l'horizon 2035, tandis que la France se fixe 2040 comme objectif. Mais puisque cela concerne également les hybrides, qui ne pourront plus être vendues, la question se pose désormais de la direction que devra prendre la F1 à l'avenir.

En effet, la FIA et la FOM ont décidé d'introduire des motorisations hybrides en 2014 et ces V6 à assistance électrique resteront en place jusqu'en 2025, date à laquelle la réglementation doit évoluer. Les responsables de la F1 réfléchissent à de nouvelles technologies, jugeant qu'une solution hybride a un bel avenir si l'on y associe de nouvelles idées, mais les constructeurs pourraient se poser la question en d'autres termes et peiner à justifier leur engagement et leur investissement sur une technologie déjà condamnée.

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"Je ne pense pas que nous sachions où nous allons, pour être honnête", avoue Ross Brawn à Motorsport.com au sujet de cette interdiction. "Je pense que les gouvernements ont besoin de prendre du recul. Je crois qu'il faut mesurer factuellement l'incidence des transports personnels. Je pense que choisir une technologie spécifique est brutal. Pour moi, en tant qu'ingénieur, ça n'a aucun sens. [Nous devons voir] où nous en sommes maintenant, où nous voulons aller, et quelle est la meilleure solution."

La F1 se dirige vers l'utilisation de bio-carburants, et Brawn y voit une opportunité d'en faire une pionnière dans le développement de carburants durables. S'il comprend l'intransigeance des gouvernements dans l'évolution des technologies, il juge que les avancées scientifiques dans ce domaine pourraient, à terme, permettre de faire cohabiter différentes énergies.

"Les gouvernements doivent être fermes. Ils doivent forcer les gens à agir et ils doivent trouver la manière de faire. Mais si nous trouvons une solution avec les carburants de synthèse, par exemple, en capturant le carbone dans l'air et en le transformant en carburant, en utilisant de l'électricité renouvelable, on a une solution dans laquelle l'infrastructure est bonne pour les transports. Il y a besoin de retirer la pollution, notamment dans les centre-villes où il n'y a pas le choix, et où l'on peut [utiliser] l'hydrogène, l'électrique, etc. Mais pour moi, il est inconcevable d'avoir une infrastructure globale qui puisse supporter uniquement des véhicules électriques d'ici 15 ans."

"Si nous menons cette technologie [de carburants durables], nous pensons que la F1 peut devenir une force majeure. Si la FIA dit 'il faut que l'on roule avec des carburants durables ou de synthèse, et c'est la seule manière de courir en F1', vous pouvez être sûr qu'il y aura un développement de ces technologies. Et toutes les compagnies pétrolières seront impliquées, car elles savent qu'elles doivent trouver une alternative d'avenir. Nous pouvons être le déclencheur derrière ces changements."

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La F1 a déjà annoncé son refus de passer à une technologie entièrement électrique, ne voulant pas un rapprochement trop important avec la Formule E, et Chase Carey le confirme en rejoignant l'avis de Brawn : "J'ai lu beaucoup d'experts du problème environnemental, pour ainsi dire, et je pense que la grande majorité reconnaît qu'il y aura de nombreuses solutions et que ce n'est pas un remède miracle", note le PDG de Liberty Media auprès de Motorsport.com.

"L'électrique est devenue un peu cette solution miraculeuse. Il y a des problèmes environnementaux autour de l'électrique, il y a des problèmes d'infrastructure et il y a le problème du coût des véhicules électriques. Je pense que ce sera une partie de la réponse, mais je crois que la réponse sera un ensemble de choses. Un moteur thermique avec des carburants synthétiques et d'autres technologies, dont une récupération d'énergie, sera un meilleur élément de solution."

"Je pense qu'il y aura une réalité, quand l'électrique sera moins un rêve politique et davantage une réalité du marché. D'autres idées viendront sur le devant de la scène et seront reconnues comme une partie importante [de la solution], si elles n'en deviennent pas la partie principale, pour accomplir les objectifs voulus par chacun au sujet de l'environnement."

Avec Jon Noble et Luke Smith  

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