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Moteurs F1 turbo hybrides : plaidoyer pour ces bêtes "silencieuses"

Depuis l'introduction en Formule 1 des moteurs V6 turbo hybrides en 2014, la technologie, les coûts et le bruit ont été attaqués aussi bien par les fans que par les écuries. Mais il s'agissait d'une décision nécessaire qui, malgré ces inconvénients, a offert à la discipline une direction tout en s'assurant qu'elle soit pertinente vis-à-vis de l'industrie routière.

Les unités de puissance Mercedes F1 de 2014 à 2018

Photo de: Mercedes AMG

Les critiques sur le Halo ont été réduites au silence après quelques accidents violents, mais les moteurs V6 turbo hybrides de la Formule 1 sont toujours contestés. Les arguments concernent le bruit ("ils sont trop silencieux"), le coût ou l'idée selon laquelle il y a une convergence générale vers l'électrique – alors pourquoi conserver dans l'équation une formule qui s'appuie sur un moteur à combustion interne ?

Penchons-nous sur la première critique. Les voitures ne sont pas vraiment si silencieuses que cela. Elles ne sont pas aussi bruyantes que les V8 qui les ont précédés mais ces moteurs 2,4 litres n'étaient en réalité pas très agréables à écouter. Et vous avez la chance de pouvoir tenir une demi-conversation sur les circuits désormais, ce qui n'était pas le cas auparavant.

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Les V10 de l'ère pré-2006 – et évidemment les V12 avant cela – émettaient un bruit magnifique et obtiendraient notre vote en termes de sensations auditives. Mais les voitures actuelles ont quelque chose des premières F1 turbo des années 1980 et il n'y a pas beaucoup de fans qui critiquent cette période pour le son des machines.

Le coût des moteurs a été assurément élevé au moment où les hybrides ont remplacé les V8 en 2014. Étant donné la direction prise par l'industrie automobile, qui s'éloigne des moteurs à combustion interne traditionnels, il fallait probablement que la F1 emprunte ce chemin. Être à la traîne dans ce domaine aurait diminué l'intérêt des constructeurs et, à terme, augmenté le risque de voir des appels à l'arrêt de leur utilisation en raison de problématiques sociétales et/ou environnementales.

Le report des nouvelles règles techniques, le plafond de dépenses et le gel moteur démontrent également que la F1 a enfin répondu au problème des budgets de plus en plus importants. En d'autres mots, les grosses dépenses ont déjà eu lieu.

Concernant l'argument de la nécessité de passer au tout électrique, au moins à court ou moyen terme, la Formule E (et l'Extreme E) est déjà là et il est trop tôt pour s'engager sur une seule solution. L'hydrogène et, plus pertinent dans le cas de la F1, les carburants synthétiques sont également des orientations intéressantes pour la société tout entière.

“Il y a une opportunité fantastique pour les carburants renouvelables et durables d'être appliqués dans toutes les formes de courses, de réduire les émissions de carbone et de montrer au monde qu'il y a une alternative, à côté de l'électrification, qui prend en compte toutes les voitures qui existent actuellement” - Steve Sapsford

"Nous avons eu beaucoup de discussions concernant le passage à des véhicules de route 100% électriques", a déclaré le directeur général de SCE et ancien ingénieur Ricardo, Steve Sapsford, lors de l'un des forums d'ASI Connect le mois dernier. "C'est bien et nous allons dans la bonne direction, mais l'un des problèmes que rien de tout cela ne traite, c'est celui des voitures qui sont déjà sur les routes."

Il avait mis en avant les 34 millions de voitures avec des moteurs traditionnels qui parcourent les routes du seul Royaume-Uni et ajouté : "Il y a une opportunité fantastique pour les carburants renouvelables et durables d'être appliqués dans toutes les formes de courses, de réduire les émissions de carbone et de montrer au monde qu'il y a une alternative, à côté de l'électrification, qui prend en compte toutes les voitures qui existent actuellement."

Concernant la compétitivité, il n'y a aucun doute que l'introduction des unités de puissance turbo hybrides a contribué à distendre la hiérarchie et a permis à Mercedes de s'offrir une hégémonie qui n'a pas encore été renversée.

Mais la réglementation 2022 souhaite régler ça, les moteurs actuels sont les plus efficaces de l'Histoire concernant l'utilisation du carburant et ils offrent une opportunité à la F1 de rester pertinente dans les années à venir. Sont-ils véritablement une mauvaise chose ?!

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