Comment Norris peut-il venir à bout de ses mauvais départs ?
Malgré son très bon début de saison, Lando Norris a vu des erreurs lors des départs de courses lui coûter cher. Maintenant que la trêve estivale est arrivée, le pilote McLaren pourra travailler sur cette faiblesse pour ne pas tomber dans un cercle vicieux dont il pourrait être difficile de s'extraire.
La saison 2024 de Lando Norris l'a vu propulsé à un niveau qu'il n'avait encore jamais montré depuis son arrivée en Formule 1 en 2019. Maintenant au volant d'une McLaren compétitive capable de jouer le haut de tableau et de remporter des victoires, le Britannique a effectué une belle entame de saison. Le pilote a notamment remporté sa première victoire en Grand Prix à Miami et se classe deuxième au championnat des pilotes, à 78 points du leader Max Verstappen.
Toutefois, l'impressionnante première moitié de saison de Norris a été entachée par plusieurs erreurs lors des départs qui semblent être le talon d'Achille du pilote cette année, où il a rapidement perdu l'avantage au premier virage, perdant ainsi au moins deux victoires. Cela a été le cas lors des Grand Prix d'Espagne et de Hongrie, où le Britannique s'élançait de la pole position, mais a perdu la tête dès le départ.
À Barcelone, Norris a tenté de contenir Verstappen dans le premier virage, mais il a été devancé par George Russell qui a réussi à dépasser les deux pilotes. En Hongrie, Oscar Piastri a pris le dessus sur son coéquipier en tenant la ligne intérieure du virage, ce qui a permis à l'Australien de prendre les commandes de la course dès le premier virage, qu'il terminera d'ailleurs en tête inscrivant sa première victoire en F1.
La semaine passée en Belgique, Norris a une nouvelle fois perdu son avantage au départ après être sorti trop large de La Source. Son passage dans les graviers lui a fait perdre gros, passant de la quatrième à la septième place. Et n'oublions pas la course sprint en Chine, où Norris a été collé par Lewis Hamilton pour s'assurer qu'il ne couvre pas l'intérieur et a finalement manqué de place à l'entrée du long virage à droite qui ouvre le circuit de Shanghai.
Le problème ne semble pas résider dans la position de Norris, mais plutôt dans ses départs trop lents qui limitent ses actions. En Espagne, en Hongrie et en Chine, Norris a abordé les premiers virages avec beaucoup moins d'élan que les voitures qui l'accompagnaient, et il ne disposait donc pas de la marge nécessaire pour défendre sa position.
Lando Norris face à Max Verstappen et Lewis Hamilton au départ du GP d'Espagne.
Photo de: Andrew Ferraro / Motorsport Images
Ces mauvais départs obligent Norris à adopter une approche différente dans ses premiers tours de course, puisque le pilote a tendance à se replier dans une phase d'économie de pneus pour reprendre son assaut plus tard. Ce n'est pas une mauvaise technique, mais ses débuts de Grand Prix seraient inévitablement plus simples s'il gardait la tête. La stratégie de replis a fonctionné à Miami, course où il a également perdu une position au premier tour, mais le pilote ne pourra pas tout le temps être sauvé par une voiture de sécurité chanceuse.
"J'ai perdu beaucoup de points au cours des trois ou quatre dernières courses à cause de choses stupides, erreurs et mauvais départs, ou aujourd'hui au premier virage", a déclaré Norris après la course à Spa. "Je pense que j'ai juste besoin de recharger les batteries. Les deux ou trois dernières courses, je n'ai pas eu le déclic nécessaire et j'ai perdu beaucoup de points, donc j'espère pouvoir revenir en force."
Bien sûr, il y a une barrière psychologique à franchir. Toutes ces erreurs finissent par former un cercle-vicieux dont il est parfois difficile de s'extraire et qui peut également faire naître des pensées négatives et entraîner la peur de ne pas pouvoir s'améliorer.
Il est aisé de se dire que Norris ne doit simplement pas reproduire ses maladresses au premier virage, mais l'aspect psychologique peut être un véritable poison dans ces cas-là, surtout pour un pilote qui a la critique envers lui-même assez facile.
Il peut toutefois compter sur le soutien de son équipe McLaren. De plus, les pilotes sont aujourd'hui généralement entourés de préparateurs mentaux et de psychologues. Il faut beaucoup de force mentale pour réapprendre à penser différemment lorsque l'on s'est mis en tête que l'on ne parviendra pas à faire quelque chose.
"Nous travaillons avec Lando, comme nous travaillons avec Oscar, pour essayer de voir toutes les opportunités dans lesquelles nous pouvons nous améliorer individuellement, mais aussi mieux collaborer", a déclaré le directeur de l'équipe, Andrea Stella. "Cela nous donne des éléments d'analyse sur la façon dont certaines de ces opportunités manquées se manifestent."
"Pour Lando, par exemple, il semble que statistiquement, ces opportunités ont tendance à se produire en début de course, donc nous devons vérifier si c'est pour une raison précise, ou si c'est juste aléatoire. Comme tout autre athlète ou pilote, Lando – avec le soutien de l'équipe – se demandera ce qu'il peut faire de mieux pour s'assurer que nous capitalisons sur le bon travail que nous faisons."
Le départ de la course du Grand Prix de Grande-Bretagne.
Photo de: Steven Tee / Motorsport Images
L'année dernière, Norris a démontré qu'il savait prendre un bon départ. On se rappelle de son très bon début de course lors du Grand Prix de Grande-Bretagne où il avait pris la tête face à Verstappen. Il y a également eu son dépassement sur Oscar Piastri pour se hisser à la deuxième place à Suzuka en 2023, et une autre remontée en tête au Grand Prix des États-Unis sur Charles Leclerc.
Cela fait partie de son répertoire, mais il est également vrai que cette saison, le pilote britannique n'a pas gagné une seule position sur la ligne de départ : soit Norris conserve sa place, soit il en perd une ou plusieurs. Et s'il aspire à remporter un Championnat du monde, cela posera forcément problème si la situation ne s'améliore pas. McLaren et lui devront trouver un moyen d'améliorer la situation, qu'il s'agisse de surmonter une barrière mentale ou de jouer sur les réglages de la voiture pour lui faciliter les départs.
La pause estivale arrive donc sûrement au bon moment pour permettre à Norris de travailler sur ses lacunes. Après tout, le rythme soutenu de ces derniers mois ne permet pas vraiment de prendre du recul sur ses performances avec cinq courses en l'espace de six semaines.
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.