Les notes du Grand Prix d'Émilie-Romagne 2021

Après le Grand Prix d'Émilie-Romagne, deuxième manche de la saison 2021, nous avons attribué les notes suivantes aux pilotes.

Les notes de la rédaction, Grand Prix d'Émilie-Romagne

Les notes de la rédaction, Grand Prix d'Émilie-Romagne

Camille De Bastiani

Netherlands Max Verstappen

Note : 9

Une fois n'est pas coutume, Max Verstappen a été battu par son coéquipier, en l'occurrence Sergio Pérez, en qualifications. Cela ne lui était pas arrivé à la régulière depuis la saison 2018. L'erreur commise à la sortie de Tamburello, qui lui a coûté la pole position, le prive ici des dix points. Car en course, Verstappen a été plus ou moins irréprochable, ayant pris la tête grâce à un envol fulgurant, non sans tasser Hamilton sur le vibreur. Par la suite, il n'a jamais véritablement été menacé, même s'il a peiné à creuser un réel écart sur son rival jusqu'à la sortie de piste de ce dernier.

United Kingdom Lewis Hamilton

Note : 8

C'est avec brio que Lewis Hamilton a arraché la pole position à des Red Bull théoriquement plus compétitives en Q3. En course, Hamilton a longtemps été le seul à pouvoir menacer Verstappen, mais il est parti à la faute en prenant un tour à la Williams de George Russell dans le virage de Tosa, et a commis une erreur de débutant en tentant de repartir alors qu'il n'avait clairement pas la place de le faire, cassant son aileron avant contre le mur. Le pilote Mercedes peut s'estimer heureux que le drapeau rouge entraîné par l'accrochage de ce même Russell avec son coéquipier Bottas lui ait permis de récupérer son tour de retard. Il a ensuite enchaîné cinq dépassements pour se classer deuxième.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B, Lewis Hamilton, Mercedes W12, au départ

United Kingdom Lando Norris

Note : 9

Le niveau de compétitivité de Lando Norris était impressionnant ce week-end, avec la troisième place en Q1, la deuxième en Q2 et ce chrono qui l'a placé à 0"043 de la pole position avant d'être supprimé pour non-respect des limites de la piste à Piratella. Le pilote McLaren s'est ainsi retrouvé septième sur la grille mais n'a pas tardé à remonter vers les avant-postes, nettement plus rapide que son coéquipier Daniel Ricciardo. Le choix audacieux des tendres pour la seconde moitié de course lui a permis de prendre l'avantage sur Charles Leclerc pour la deuxième place au restart, et à terme, de monter sur le podium après la remontée de Lewis Hamilton. Remarquable.

Monaco Charles Leclerc

Note : 8

Excellent en qualifications avec la troisième place en Q2 et la quatrième en Q3 derrière les intouchables Hamilton, Pérez et Verstappen, Charles Leclerc a pris l'avantage sur le Mexicain au départ et a conservé cette position pendant la première moitié de la course. La faute de Hamilton l'a promu à la deuxième place, mais il s'est fait surprendre par Norris au restart et n'a ensuite pu résister au retour du Britannique. C'est très solide néanmoins.

Spain Carlos Sainz

Note : 5

Le résultat est au rendez-vous pour Carlos Sainz ; la manière, pas vraiment. Le pilote Ferrari a vu la Q2 lui échapper, avec quatre dixièmes de déficit sur Charles Leclerc ; il est ensuite sorti de piste quatre fois (!) lors des 15 premiers tours de l'épreuve. À ce stade, il accusait déjà 30 secondes de retard sur son coéquipier, et le gouffre n'a fait que se creuser. Sainz était néanmoins bien plus compétitif sur le sec et a tenu le rythme de Leclerc en seconde moitié de course, ce qui lui a permis d'obtenir cette cinquième place.

Carlos Sainz Jr., Ferrari SF21

Australia Daniel Ricciardo

Note : 6

Tout le week-end, Daniel Ricciardo s'est montré nettement moins rapide que Lando Norris. L'écart était de sept dixièmes en Q1, trois dixièmes en Q2, puis aurait été de trois à quatre dixièmes en Q3 si l'Anglais n'avait pas dépassé les limites de la piste à Piratella. Ricciardo était néanmoins devant sur la grille grâce à cette bévue, mais il a été prié de laisser passer son coéquipier au 17e tour. L'Australien a alors perdu deux secondes au tour sur piste humide, puis en seconde partie d'épreuve, une seconde au tour sur piste sèche. C'est très médiocre, mais il est parfaitement conscient qu'il doit faire mieux. Au moins n'a-t-il pas commis de faute de pilotage, et c'est une 13e course consécutive dans les points.

France Pierre Gasly

Note : 8

Ce Grand Prix d'Émilie-Romagne a bien mal commencé pour Pierre Gasly, pourtant qualifié à une très prometteuse cinquième place. Le Français fait partie des rares pilotes à avoir pris le départ en pneus pluie et non intermédiaires, et son équipe et lui sont ceux qui se sont le plus entêtés avec ces gommes ; ils ne se sont résolus à rentrer au stand qu'au 14e tour. Gasly a repris la piste dernier, à 1'52 du leader Verstappen et à 48 secondes du top 10. L'accident de Russell et Bottas, suivi d'un drapeau rouge, a permis au pilote AlphaTauri de revenir dans la course aux points, et il a dépassé Ocon, Alonso et Räikkönen pour prendre la septième place après une pénalité infligée à Stroll. Voilà qui s'appelle sauver les meubles.

Lance Stroll, Aston Martin AMR21, Pierre Gasly, AlphaTauri AT02

Canada Lance Stroll

Note : 7

Dominateur face à Sebastian Vettel de nouveau, Lance Stroll a connu un excellent premier tour, se propulsant de la dixième à la septième place. Il s'est maintenu dans ces eaux-là jusqu'à la fin de l'épreuve, mais a été pénalisé de cinq secondes pour avoir dépassé Gasly en coupant par les graviers. Il a donc été classé huitième. En Q3, il avait commis une erreur à Piratella. Il s'en tire néanmoins bien, compte tenu d'un problème de boîte de vitesses et du fait que ses freins ont pris feu avant la course.

France Esteban Ocon

Note : 8

Esteban Ocon s'est illustré en qualifications en devançant Fernando Alonso de près d'une demi-seconde et en atteignant la Q3 au volant d'une Alpine qui ne la vaut pas vraiment ; prendre le départ en pneus pluie l'a toutefois contraint à rentrer au stand dès le premier tour pour chausser les intermédiaires, mais il est ensuite remonté au 13e rang lors de la première partie de la course. Ocon a eu la malchance d'avoir chaussé un deuxième train de slicks un tour avant le drapeau rouge provoqué par Russell et Bottas, même s'il n'a pas perdu beaucoup de terrain dans l'histoire ; il est promptement repassé devant Alonso et a profité de la pénalité infligée à Räikkönen pour prendre la neuvième place.

Spain Fernando Alonso

Note : 6

Fernando Alonso, en revanche, a été éliminé en Q2, où il s'est même retrouvé derrière les deux Williams. En course, il n'a quasiment jamais évolué dans le top 10 mais a hérité du dernier point après la pénalité de Räikkönen. Handicapé par un problème de déploiement d'énergie sur son unité de puissance, le pilote Alpine peut s'en vouloir d'avoir commis un blocage de roue qui a contribué au dépassement de son coéquipier.

Sergio Perez, Red Bull Racing RB16B, large dans un virage

Mexico Sergio Pérez

Note : 4

Il y a du positif dans le week-end de Sergio Pérez : le Mexicain a prouvé, du moins sur un tour, qu'il était capable de tenir le rythme de Max Verstappen, contrairement à ses prédécesseurs Pierre Gasly et Alexander Albon. "J'aurais dû être en pole", a-t-il déclaré après avoir commis une erreur dans le dernier virage ; il était néanmoins deuxième sur la grille, devant son chef de file. La course n'a toutefois été qu'une série de déconvenues : Pérez a chuté à la quatrième place au départ, puis est parti à la faute sous Safety Car et a récupéré sa position aussitôt, ce qui lui a valu dix secondes de pénalité pour ces dépassements illégaux. Sur piste humide, son rythme était déplorable par rapport à celui de Verstappen : il a perdu près de 30 secondes en l'espace de 12 tours. Peu après le restart consécutif au drapeau rouge, il est parti en tête-à-queue dans la chicane Villeneuve et s'est retrouvé dans les graviers, chutant de la quatrième à la 14e place. Il n'a regagné que deux rangs par la suite, incapable de dépasser les Alpine dans les dix derniers tours. Il a ensuite hérité de la 11e place grâce à la sanction infligée à Räikkönen. C'est trop brouillon, et il en est conscient : "C'était une très mauvaise journée, j'ai fait du mauvais travail."

Japan Yuki Tsunoda

Note : 5

Si Yuki Tsunoda est un diamant brut, encore faut-il le polir. Et pour ce faire, il y a manifestement encore beaucoup de travail. Sur un circuit qu'il connaît particulièrement bien pour y avoir fait des essais privés avec AlphaTauri, Tsunoda est parti à la faute dans la Variante Alta en Q1 et a détruit l'arrière de sa monoplace, se condamnant à la dernière place sur la grille. Il est remonté à la 15e place dès le premier tour, avalant l'Alpine d'Alonso toute crue, et a maintenu un rythme solide. Le petit Japonais n'est intimidé par personne, et lors du restart consécutif au drapeau rouge, il s'est payé le luxe de chiper la huitième place à Hamilton dans Tamburello… avant de perdre immédiatement le contrôle et de se retrouver dans les graviers. Résultat : 12e à l'arrivée. Le potentiel est là, reste à éliminer les erreurs.

Yuki Tsunoda, AlphaTauri AT02, fait un tête-à-queue

Finland Kimi Räikkönen

Note : 7

S'il a été éliminé dès la Q1, Kimi Räikkönen s'est bien rattrapé en course, fort de son expérience, bien qu'il n'ait pas été récompensé. Le recordman du nombre de départs en Grand Prix est passé de la 16e à la 12e place au premier tour et a profité des incidents devant lui pour remonter jusqu'au huitième rang au volant de sa modeste Alfa Romeo. Seulement, dans le tour de formation après le drapeau rouge, il est sorti dans les graviers et n'a ni récupéré sa place, ni rejoint la voie des stands. Résultat : une pénalité de 30 secondes, très sévère mais justifiée par le règlement, qui l'a fait chuter de la neuvième à la 13e place. Dommage.

Italy Antonio Giovinazzi

Note : 6

Dépassé par Mazepin dans son ultime tentative en Q1, Antonio Giovinazzi n'a pas pu défendre ses chances à ce moment-là et a été éliminé dès cette première phase des qualifications. En course, l'Italien a suivi son coéquipier comme son ombre avant d'être victime d'un problème de freins qui l'a contraint à rentrer au stand de manière imprévue. Il n'a toutefois pas grand-chose à se reprocher.

Sebastian Vettel, Aston Martin, sur la grille de départ

Germany Sebastian Vettel

Note : 5

Sebastian Vettel n'a toujours pas trouvé la clé chez Aston Martin, n'étant pas encore à l'aise au volant de l'AMR21. Et ça se voit : il accusait un déficit de trois dixièmes sur Lance Stroll en qualifications. Pénalisé car ses pneus n'étaient pas montés suffisamment tôt sur la grille, et victime du même problème de boîte de vitesses que son coéquipier, il a passé l'essentiel de la course en fond de classement. On attend mieux de lui, évidemment, d'autant que cette série de cinq Grands Prix sans marquer de points est inédite depuis 2008 pour lui.

Germany Mick Schumacher

Note : 6

Comme à l'accoutumée, Mick Schumacher était bien plus rapide que son coéquipier Nikita Mazepin, en témoigne la demi-seconde d'écart en qualifications. En course, il a bêtement perdu son aileron avant sous Safety Car, ayant perdu le contrôle en zigzaguant pour faire chauffer ses pneus. Par la suite, il a creusé un écart de 66 secondes à la mi-course, puis de 68 secondes à la fin de l'épreuve, après un drapeau rouge qui a remis les compteurs à zéro.

Russian Federation Nikita Mazepin

Note : 5

Le week-end a très mal commencé pour Mazepin avec deux tête-à-queue à la sortie de Rivazza en EL1, dont un qui s'est achevé dans le mur. Les autres excursions hors piste du Russe ont été plus mineures, mais il reste loin de son partenaire Schumacher en performance pure. En course, il a été impliqué mais totalement innocent dans l'accrochage avec Nicholas Latifi et n'a commis qu'une erreur dans des conditions difficiles. C'est déjà mieux qu'à Bahreïn.

Nikita Mazepin, Haas VF-21, touche les graviers

Finland Valtteri Bottas

Note : 3

Tout est allé de travers pour Valtteri Bottas ce week-end. Le pilote Mercedes a obtenu le pire résultat (à la régulière) d'une Mercedes sur le sec depuis trois ans en se qualifiant seulement huitième, à une demi-seconde de son coéquipier Lewis Hamilton. Bottas a perdu deux places au départ et s'est avéré incapable non seulement de tenir le rythme de Hamilton (il a perdu 82 secondes en 24 tours, soit 3,4 secondes au tour !) mais aussi de dépasser, voire de se rapprocher, de l'Aston Martin de Lance Stroll, qui le devançait – l'écart n'est pas descendu sous la demi-seconde. C'est dans ce contexte que Bottas, qui venait de se faire prendre un tour, s'est fait rattraper par la Williams de George Russell et qu'a eu lieu le spectaculaire accident entre les deux pilotes, mais il s'agissait d'un incident de course, et si l'un des deux n'en est pas responsable, c'est bien le Finlandais, qui a toujours laissé la place à son adversaire. Il n'empêche que Bottas a eu cet accident en partie car il n'était pas assez performant, et Russell comme Toto Wolff n'ont pas manqué de le faire remarquer.

United Kingdom George Russell

Note : 5

Une fois n'est pas coutume, George Russell a été moins compétitif que son coéquipier Nicholas Latifi pendant une bonne partie du week-end – il a même été battu par celui-ci en Q1, une première, avant de prendre sa revanche en Q2 avec une belle 12e place sur la grille. Russell a passé la première moitié de la course derrière Bottas, jusqu'à pouvoir l'attaquer pour le gain de la neuvième place, avec cette manœuvre qui s'est achevée dans un accident et lui a valu d'être admonesté par Toto Wolff, qui a jugé la manœuvre trop risquée face à une Mercedes pour un protégé de la marque à l'étoile.

Canada Nicholas Latifi

Note : 5

Le week-end a particulièrement bien commencé pour un Nicholas Latifi inhabituellement performant, à tel point que Williams peinait à comprendre pourquoi, même si Russell a repris l'avantage en Q2. En course, le Canadien est parti à la faute à Acque Minerali et n'a pas vu Nikita Mazepin juste derrière lui après être revenu en piste, mais vu les projections d'eau, c'est peut-être pardonnable. L'accrochage entre les deux monoplaces a néanmoins mis un terme prématuré à son Grand Prix.

Nicholas Latifi, Williams FW43B, part en tête-à-queue dans le premier tour

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