La nouvelle Haas ne démarrera pas avant les essais hivernaux
Ce n'est qu'en arrivant à Bahreïn pour les essais hivernaux le mois prochain que Haas F1 pourra vérifier le bon fonctionnement du moteur Ferrari dans sa nouvelle monoplace.

La pandémie de COVID-19 et les différentes restrictions sanitaires mises en place d'un pays à l'autre compliquent les préparatifs de certaines écuries. Pour Haas F1, qui a déjà modifié son processus d'assemblage pour sa monoplace 2021, il est désormais acquis que le premier démarrage ne pourra pas être réalisé avant l'arrivée à Bahreïn pour les essais hivernaux. L'équipe américaine utilisera l'unité de puissance Ferrari, mais les mesures de quarantaine en vigueur au Royaume-Uni empêchent les ingénieurs de la Scuderia de se rendre sur place afin de procéder à la traditionnelle première mise en route.
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Souvent mis en avant par les écuries à des fins de communication, le premier démarrage de la monoplace n'en est pas moins un moment déterminant. Il permet notamment de vérifier le bon fonctionnement des différents systèmes. Néanmoins, Haas devra s'adapter, et peut au moins espérer une incidence mineure sur ses préparatifs du fait du gel partiel des châssis et de la relative stabilité technique des F1 cet hiver.
"Le démarrage aura lieu à Bahreïn", confirme le directeur Günther Steiner. "De toute manière, avec tous les Grands Prix lointains, les moteurs repassent par Maranello puis reviennent directement sur les circuits pour être installés dans la voiture. Donc ce n'est pas quelque chose de nouveau. Mais ce n'est pas idéal, car même si c'est une monoplace qui conserve beaucoup d'éléments déjà vus, il y a tout de même des nouvelles pièces. On veut en faire autant que possible, mais si on ne le peut pas, il faut trouver des alternatives. Je pense que tout ira bien. Tant que ça se passe bien lorsque nous le mettons en marche pour la première fois, ce n'est pas un problème !"
L'assemblage transféré en Angleterre
Ce n'est donc qu'à l'aube des trois journées d'essais hivernaux, du 12 au 14 mars à Sakhir, que la nouvelle Haas démarrera pour la première fois avant d'être confiée à Mick Schumacher et Nikita Mazepin. Ce contretemps pour Haas vient s'ajouter à des préparatifs déjà perturbés par la crise sanitaire. Avec son business model très différent des autres écuries, la structure opère avec plusieurs bases puisqu'elle se fournit pour certains éléments auprès de Dallara en Italie et possède des ateliers en Grande-Bretagne. Pour la première fois, la nouvelle monoplace – dont le nom et la date de présentation sont encore inconnus – est assemblée à Banbury, et non de l'autre côté des Alpes. Un choix en partie forcé par la pandémie, mais pas seulement.
"Ce n'est pas facile, car si des gens viennent au Royaume-Uni, ils doivent être placés en quarantaine", précise Steiner. "Ce n'est pas productif, donc ça a une incidence. Il faut ajuster nos manières de faire en conséquence. Et les gars ont trouvé des solutions. Nous assemblons la voiture en Grande-Bretagne cette année. Il y a beaucoup de pièces qui sont les mêmes que l'an dernier, donc c'est la meilleure manière de faire. Il y a moins de nouvelles pièces sur la voiture, mais il y en a quand même."

"Je ne dirais pas que tout est fabriqué en Italie. C'est essentiellement conçu là-bas. Donc on veut que les techniciens et les concepteurs soient là [quand on assemble la voiture], car s'il y a des problèmes, ils sont proches des autres. C'est habituellement ce que nous faisons. Nous n'avons pas décidé d'assembler la voiture en Grande-Bretagne uniquement à cause de la pandémie, nous l'avons aussi décidé car il y a des pièces qui ne changent pas et nous les connaissons. À l'heure actuelle, il y a plus de pièces en Grande-Bretagne qu'en Italie ! Nous aurions donc dû tout emmener en Italie pour faire l'assemblage, ça n'aurait eu aucun sens."
"Les pièces qui ont changé sont en production. Elles sont en partie fabriquées en Italie, et en partie en Grande-Bretagne. Et elles vont ensuite toutes en Grande-Bretagne et non en Italie comme les années précédentes. L'équipe de conception est en Italie, et ils sont en partie en télétravail. Ils travaillent en équipe et ils viennent parfois à l'usine pour quelques jours. C'est pareil en Grande-Bretagne. Les ingénieurs de course et les ingénieurs performance travaillent principalement depuis chez eux, ils viennent lorsque nous en avons besoin. Et les mécaniciens travaillent en équipe. En gros, il y a deux bulles, et si une bulle est touchée [par le COVID-19], le travail peut se poursuivre."
Günther Steiner a lui-même modifié sa façon de diriger l'écurie pendant l'intersaison puisqu'il est resté aux États-Unis, où il a passé les fêtes. "Habituellement, je reviens [en Europe] entre janvier et février, mais pas cette année", explique-t-il. "Où que j'aille, il faut observer une quarantaine. J'irai directement à Bahreïn pour les essais afin d'éviter toute difficulté."
Propos recueillis par Adam Cooper

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Mick Schumacher , Nikita Mazepin |
Équipes | Haas F1 Team |
Tags | gunther steiner |
Auteur | Basile Davoine |
La nouvelle Haas ne démarrera pas avant les essais hivernaux
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