L'ancien espoir de Red Bull à la tête d'Alpine pour une nouvelle ère
Alpine a officialisé le recrutement de son nouveau directeur d'équipe en la personne d'Oliver Oakes. Ancien pilote et directeur de l'équipe maîtresse des formules de promotions Hitech, voici celui qui se cache derrière la nouvelle tête de proue de l'équipe française.
Oliver Oakes a été officialisé ce mercredi comme nouveau directeur d'Alpine. Il prendra la relève de Bruno Famin, qui se concentrera, lui, sur l'avenir de l'usine française de Viry-Châtillon. Oakes devient ainsi la troisième personne à occuper la direction de l'écurie basée à Enstone, depuis le début de la saison 2023. Bruno Famin ayant lui-même pris la suite de l'ancien patron Otmar Szafnauer, écarté en juillet dernier, il y a tout juste un an.
Beaucoup de choses ont changé ces derniers temps chez Alpine. Outre la nomination d'un nouveau directeur, le retour de Flavio Briatore en tant que conseiller a un peu chamboulé les rangs de l'équipe. L'Italien semble par exemple avoir eu son rôle à jouer dans l'abandon du moteur Renault et le possible accord avec Mercedes, pour en faire le motoriste des prochaines monoplaces françaises.
De plus, les photos de Briatore tout sourire aux côtés d'Oliver Oakes dans le communiqué de presse de l'officialisation du Britannique, pourraient suggérer son implication dans le recrutement du nouveau directeur.
Mais justement, qui est Oliver Oakes, celui qui prendra la lourde responsabilité de tenter de propulser Alpine aux avant-postes ?
Membre de l'académie junior Red Bull
Oliver Oakes
Photo : GP3 Series Media Service
Oliver Oakes a baigné dans le monde de la course automobile dès son plus jeune âge. Son père, Billy Oakes, était le fondateur et propriétaire de l'ancienne Formule Renault et de l'équipe britannique de F3 Eurotek Motorsport.
À l'âge de 12 ans, Oakes avait remporté deux fois le championnat britannique de karting. À 17 ans, il est devenu champion du monde en battant notamment des pilotes comme Valtteri Bottas, Jules Bianchi ou Edoardo Mortara. C'est grâce à ces succès qu'il a été repéré, puis enrôlé dans l'illustre programme de jeunes pilotes de Red Bull. À cette époque dans l'académie junior de l'écurie autrichienne, on pouvait retrouver le futur quadruple Champion du monde de F1 Sebastian Vettel, ainsi que les champions de WEC Brendon Hartley et Sébastien Buemi.
Oakes a ensuite rejoint la Formule BMW, où il a fait sensation en décrochant une pole position et en remportant la victoire lors de sa toute première course. Il a terminé sixième à la fin de la saison, ce qui lui a valu une nomination pour ce qui était alors le McLaren Autosport BRDC Award [aujourd'hui le Aston Martin Autosport BRDC Award].
Mais malgré des apparitions en F3 britannique et en GP3, sa carrière de pilote n'a jamais connu l'épanouissement qu'il aurait pu souhaiter, et Oakes s'est éloigné du volant pour se lancer dans ce qui a tout l'air d'être une carrière de manager réussie.
Un manager hors pair
Oliver Oakes avec George Russell pendant sa saison de F3 chez Hitech en 2016.
Photo de: James Gasperotti
Avant de devenir le directeur de l'équipe Hitech, Oakes a été responsable de certains des jeunes talents les plus brillants du sport automobile. L'équipe Oakes Racing a été créée en 2011 et a vu défiler des pilotes remarquables comme Callum Illot ou Marcus Armstrong. L'ancien pilote Haas, Nikita Mazepin, et Clément Novalak, actuellement engagé en WEC, ont également piloté pour l'écurie.
Hitech Racing est devenu Hitech Grand Prix sous la direction d'Oakes en 2015. Il a réussi à obtenir des fonds du père de Nikita Mazepin, Dmitry, et de sa société Uralkali. Un partenariat devenu controversé en 2021 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les sanctions de l'Union européenne envers les athlètes russes, qui ont touché les Mazepin.
L'équipe a néanmoins instauré et renforcé son statut de pilier des championnats juniors avec Oakes à sa tête, victorieuse dans quasiment toutes les disciplines auxquelles elle a participé. Actuellement engagée en Formule 2 et Formule 3, elle est à la mi-saison deuxième du championnat pilote de l'antichambre de la F1 avec son pilote Paul Aron. En F3, Luke Browning est troisième à seulement six points du leader, avant la dernière manche de la saison à Monza.
Une nouvelle aventure en F1
Oliver Oakes, nouveau team principal Alpine F1 Team, avec Flavio Briatore, conseiller Alpine F1.
Photo de: Alpine
Le passage de Oakes en F1 avec Alpine marquera sa première fois dans la catégorie reine du sport automobile. Néanmoins, le Britannique songeait déjà à sa venue avant sa collaboration avec l'équipe française. Lorsque la FIA a ouvert le processus de sélection pour une 11e équipe en Formule 1, Hitech était intéressé. Cependant l'écurie n'est pas parvenue à passer au-delà des étapes initiales de candidature, ce qu'Andretti a été la seule à réussir, avant finalement d'être rejetée par Liberty Media.
En tout cas, il n'y a aucun doute sur les capacités d'Oliver Oakes à diriger une équipe. S'adressant à Motorsport.com, l'ingénieur de Hitech Gavin Bickerton-Jones a déclaré au sujet du Britannique : "Dans toutes ces équipes de F1, il y a de très bonnes personnes, mais parfois, il n'y a personne pour les rassembler. Oli peut être le ciment qui les rassemble, car il est habitué à gérer de nombreux problèmes différents chaque jour."
"Il court dans quatre ou cinq championnats différents, ce qui représente probablement 20 à 25 pères de pilotes à gérer ! Blague à part, apprendre à gérer et à jongler avec tout ça est une compétence, et il a réussi à manager cela diplomatiquement et politiquement. Il passera probablement inaperçu pour beaucoup de gens, mais il ne sort pas de nulle part."
Avec Briatore à ses côtés, Oakes pourra totalement se concentrer sur sa mission de propulser Alpine vers le top, surtout dans cette période où l'équipe française à beaucoup de mal à performer. Au Grand Prix de Belgique, Pierre Gasly avait un peu tiré la sonnette d'alarme, expliquant qu'il y avait "trop d'erreurs" et "trop de problèmes" sur les dernières courses. Esteban Ocon non plus ne s'était pas montré très enthousiaste face au début de saison décevant de l'A524.
Pour la petite anecdote, Oakes faisait partie de la petite colonie de pilotes juniors dirigée par l'actuel directeur de Red Bull, Christian Horner. Ironie du sort, leur carrière ont suivi un chemin presque identique : un père qui possédait une équipe de course junior, une carrière de pilote écourtée pour prendre les rênes du management et un pas vers le sommet de la course auto avec une marque de renommée mondiale... Toutefois, si Oakes parvient à obtenir ne serait-ce que la moitié du succès de Horner en F1, Alpine ne pourra en être que satisfaite.
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