Pénalité de Norris : McLaren craint la création d'un nouveau précédent

Au 12e tour du Grand Prix du Canada, George Russell est venu frapper le mur à la suite d'une erreur dans le virage 9. L'impact, qui a répandu de nombreux bouts de carbone sur la piste tout en laissant le pilote Mercedes au ralenti, a provoqué la sortie du Safety Car et précipité la première salve d'arrêts au stand.

Circulant dans le sillage de son coéquipier Oscar Piastri à ce moment de la course, Lando Norris a momentanément levé le pied afin de laisser l'Australien prendre de l'avance et ainsi permettre à McLaren de procéder à un double arrêt au stand. En conséquence, les pilotes circulant derrière le #4 ont été contraints de ralentir également, les dépassements sous Safety Car étant proscrits.

L'incident, relevé par les commissaires pendant la course, a mené à une enquête puis à une pénalité de cinq secondes pour "comportement antisportif", ce qui a exclu Norris des points. Andrea Stella, directeur de l'équipe McLaren, estime que ce terme, rarement utilisé en F1, laisse entendre une volonté de la part de la FIA d'établir un nouveau code de conduite sur la piste.

"En réalité, nous sommes allés parler aux commissaires juste après la course parce que nous pensions que ce genre de vitesse lors d'un Safety Car ou même un Virtual Safety Car ne devrait pas être une infraction", a-t-il commenté.

"Il est possible que les commissaires veuillent établir de nouvelles références. Nous continuons à discuter avec eux. En fin de compte, nous faisons confiance à leur jugement, mais nous réexaminons en ce moment même le comportement de Lando, car nous sortons de cette course très surpris que cela ait entraîné une pénalité."

Lando Norris, McLaren MCL60, fait un arrêt au stand

Dans leur enquête, les commissaires ont pris note des communications radio entre Norris et son stand. Bien qu'il n'y ait pas de preuve que le Britannique ait reçu l'ordre de ralentir, il a été jugé que l'équipe avait donné suffisamment d'informations pour qu'il sache ce qu'il avait à faire.

Dans leur jugement, les commissaires se sont référés au Code Sportif International et à la section qui évoque "toute violation des principes d'équité dans la compétition, tout comportement antisportif ou toute tentative d'influencer les résultats d'une compétition d'une manière contraire à l'éthique sportive".

Stella a ajouté : "C'est un cas qu'il faut vraiment examiner en détail avant d'exprimer un avis trop tranché. Nous comprenons la position des commissaires. Nous comprenons qu'ils veuillent créer un précédent pour qu'il y ait une nouvelle façon d'interpréter la manière dont vous devez piloter sous Safety Car. Si c'est leur approche, très bien, mais il est un peu dommage que nous soyons impliqués dans la création d'un nouveau précédent."

Est-ce là une indication que la FIA s'est mise à serrer la vis concernant les doubles arrêts au stand ? Stella n'en est pas certain."Pas à ma connaissance, mais laissez-moi faire preuve de la diligence requise", a-t-il déclaré.

"On peut s'attarder sur ces détails mais il y avait une course [à gérer]. Nous nous battions aussi pour les points. Si nous avions pu dépasser au lieu d'être bloqués, nous aurions pu [créer un écart de] cinq secondes. Nous faisons donc une partie du travail que nous n'avons pas pu faire pendant la course pour vérifier exactement les faits associés à cet épisode."

Avec Adam Cooper