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Philippe Bianchi - "On me doit la vérité" sur la mort de Jules

Dans une interview accordée à Minute-Auto.fr, Philippe Bianchi est revenu sur l'accident qui a emporté son fils Jules et estime que toute la lumière n'a pas été faite sur les évènements du 5 octobre 2014 à Suzuka.

Equipe de sécurité au travail après l'accident de Jules Bianchi

Photo de: WRI2

Jules Bianchi, Marussia F1 Team
Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03
Le casque de Romain Grosjean, Haas F1 Team avec un hommage à Jules Bianchi
Des bannières en hommage à Jules Bianchi
Les pilotes durant la minute de silence en hommage à Jules Bianchi
Un drapeau en hommage à Jules Bianchi
Philippe Bianchi, le père de Jules Bianchi, avec Will Stevens, Manor F1 Team sur la grille
Messages de soutien à Jules Bianchi sur sa monoplace
Messages de soutien à Jules Bianchi
Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03
Adrian Sutil assiste aux opérations de secours après l'accident de Jules Bianchi
Equipe de sécurité au travail après l'accident de Jules Bianchi
Messages de soutien à Jules Bianchi
Une bannière en hommage à Jules Bianchi
Le casque de Pastor Maldonado, Lotus F1 Team avec un hommage à Jules Bianchi
La Lotus F1 E23 avec un hommage à Jules Bianchi
Les fans rendent hommage à Jules Bianchi
Philippe Bianchi, le père de Jules Bianchi, avec Romain Grosjean, Lotus F1 Team
La famille de Jules Bianchi dans le paddock,: Tom, Philippe et Christine Bianchi - frère, père et mère
Les fans rendent hommage à Jules Bianchi

Jules Bianchi s'est éteint à Nice le 17 juillet 2015 des suites des blessures subies lors de son accident pendant le Grand Prix du Japon 2014. Après avoir perdu le contrôle de sa Marussia dans le virage n°7 du tracé de Suzuka, le Français était sorti de la piste avant de percuter un engin de levage qui remorquait la Sauber d'Adrian Sutil, sortie quelques instants plus tôt.

Cette course avait été disputée dans un contexte très particulier puisque le typhon Phanfone s'approchait du Japon et l'on craignait une annulation pure et simple de la course. Finalement, après une averse diluvienne obligeant à interrompre une course lancée sous voiture de sécurité, les conditions se sont calmées et l'épreuve a pu reprendre même si, au moment de l'accident de la Marussia, la pluie retombait et la luminosité avait nettement décliné.

Dans un entretien accordé à Minute-Auto.fr, le père du pilote au numéro 17 est revenu sur son quotidien depuis la disparition de son fils et la douleur de regarder des courses de la discipline reine alors que son fils n'est plus là.

"Il faut que ça aille, nous n’avons pas le choix. Il y a des dates qui sont marquantes quand on vit des événements dramatiques. La disparition de Jules était il y a à peine un an, c’est terrible. Le Grand Prix de Monza a été tout aussi terrible pour moi, car c’est là que j’ai partagé mon dernier moment avec Jules, juste avant le Grand Prix du Japon 2014. Ce n’est pas facile, il me manque. Le temps a beau passer, la blessure est toujours aussi grande."

"On ne fait pas vraiment comme on veut mais plutôt comme on peut. Il y a des moments où on se retrouve accablé par la tristesse, où ça bouffe toute notre énergie. Et puis il a les moments où l’on doit se reprendre, notamment pour Jules. Il n’a pas laissé le souvenir d’un garçon qui baissait les bras et c’est ce qui me donne la force d’avancer aujourd’hui."

"On s’aperçoit au fil du temps que, même si les gens le gardent dans leur cœur, la vie continue pour tout le monde mais que Jules n’est plus là. Si nous n’agissons pas pour garder son souvenir présent et faire les choses qu’il aurait aimé que l’on fasse, on l’oubliera très rapidement."

"La Formule 1 c’était la vie de Jules et voir que ça continue sans lui, c’est dur. Il avait un brillant avenir et on sait que sans l’accident il aurait pu gravir les échelons. Ce qui était très positif autrefois, c’était de le voir piloter et progresser de course en course. Aujourd’hui c’est beaucoup plus compliqué puisqu’il ne sera plus jamais là."

L'accident de Jules Bianchi a été suivi par la production d'un rapport censé mettre en lumière les errements et les problèmes qui ont concouru à sa grave blessure, tout en tentant d'offrir des solutions pour qu'une telle configuration ne se reproduise plus.

Plusieurs mesures ont été adoptées depuis, au premier rang desquelles l'introduction de la Voiture de Sécurité Virtuelle qui permet d'obliger les voitures à ralentir sur tout le circuit sans faire intervenir le véritable Safety Car, mais aussi la programmation des Grands Prix diurnes à des horaires ne risquant pas de concorder avec la diminution de la lumière du jour ou encore l'utilisation plus fréquente du drapeau rouge lors des essais libres/qualifications, ainsi que le renforcement des protections latérales de la tête des pilotes et des crash-tests.

Pour autant, l'ensemble des mesures prises par la Formule 1 n'est pas encore pleinement suffisant pour Philippe Bianchi, qui estime que la mort de son fils a "en partie" seulement servi à quelque chose.

"Mais ce n’est pas fini. Aujourd’hui, le combat que l’on mène c’est bien évidemment de continuer à faire vivre la mémoire de Jules, mais c’est aussi que ce type n’accident n’arrive plus jamais. Je le dis et je le répète, il y a clairement eu des erreurs de faites. Jules n’a pas eu un accident lié aux risques du métier."

"Quelque chose ne colle pas"

En mai dernier, la famille Bianchi a annoncé avoir lancé une action en justice contre la FIA, la F1 et Marussia en Grande-Bretagne au sujet du Grand Prix du Japon 2014 afin de faire la lumière sur les décisions et les éléments qui ont conduit à la mort de Jules.

"Après l’accident, j’ai mené certaines actions parce que je voulais connaître la vérité", explique Philippe Bianchi. "Je pense qu’il s’est passé quelque chose avant l’accident. Pour tous les accidents que la F1 ait connu, même les plus terribles, il y a des replay mais cette fois-ci il n’y a aucune image de la FOM pour véritablement montrer ce qu’il s’est passé."

"Je suis allé sur place, j’ai analysé des photos aériennes et la trajectoire du virage en question et, au vue des images, je ne comprends pas comment Jules a pu sortir ainsi et pourquoi il n’y a pas eu de réaction de sa part."

"Pour moi, il y a quelque chose qui ne colle pas. On me doit la vérité. Je persiste et je signe, il n’a aucune responsabilité dans ce qu’il s’est passé, il y a eu beaucoup d’erreurs de faites. Il y a trop d’éléments qui font que cette course devait être arrêtée, que cette grue ne devrait pas être là, qu’il ne devrait pas y avoir de drapeau vert… c’était un cafouillis total !"

"Les gens qui se permettent de m’attaquer car ils ont pignon sur rue en Formule 1 et qu’ils veulent garder leurs privilèges, ça ne me touche pas. Mais si les gens disaient 'c’est vrai, il y a eu des erreurs de faites mais on ne pourra de toute façon pas revenir en arrière', ce serait déjà une avancée pour moi."

"J’ai engagé des avocats pour que la vérité soit dite et que les responsables paient pour leur faute. Je ne vois pas quels parents, dans les mêmes conditions que les nôtres, y compris ceux qui nous critiquent et disent que c’est mal d’attaquer la Formule 1 en justice, ne feraient pas de même si un accident de ce genre arrivait à leur enfant."

"Dans le cas du jeune Henry Surtees, quand une voiture devant lui perd une roue et qu’elle vient malheureusement percuter son casque… Ce sont les risques du métier. Quand Felipe Massa se prend malheureusement un ressort en pleine tête, ce n’est pas de chance, mais ce sont les risques du métier. Si Jules avait eu un accident de ce type, je n’aurais rien dit, il savait les risques qu’il prenait."

"Jules discutait encore avec sa sœur la veille de la course. Il l’avait rassurée et disait qu’il avait confiance en la direction de course, qu’il était possible que le Grand Prix soit annulé à cause du typhon en approche. Mais ce n’est finalement pas ce qu’il s’est passé."

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